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Politique

Kamala Harris choisit Tim Walz comme colistier

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La table est finalement mise en vue des élections américaines du 5 novembre prochain. C’est le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, qui a été choisi comme colistier par la candidate démocrate Kamala Harris, a-t-elle confirmé avant de participer avec lui à un premier événement de campagne.

Kamala Harris s'est dite “fière” d'annoncer l'identité de celui qui deviendrait son vice-président en cas de victoire face à Donald Trump lors de la présidentielle américaine en novembre.

“En tant que gouverneur, entraîneur, enseignant et vétéran, il a défendu les intérêts des familles de travailleurs comme la sienne”, a-t-elle écrit sur X.

“Il est le genre de personne qui fait sentir tout le monde à sa place et c'est le genre de vice-président que nous méritons”, a ajouté Mme Harris, mardi soir, dans un discours livré à l'occasion de la première apparition publique du nouveau duo démocrate, lors d'un rassemblement à Philadelphie, en Pennsylvanie.

“C'est l'honneur d'une vie de rejoindre Kamala Harris dans sa campagne. Je vais tout donner”, a assuré Tim Walz dans un message publié sur X, ajoutant avec enthousiasme que cela lui rappelait “un peu le premier jour d'école”.


L’équipe démocrate compte ainsi séduire l’électorat plus modéré en misant sur les racines rurales du gouverneur Walz pour la dernière ligne droite de la campagne électorale. Ayant lui-même grandi dans une petite ville du Nebraska, il se fait le défenseur de l’“Amérique des petites villes”, où il souhaite protéger les écoles publiques et les travailleurs.

“Notre campagne touchera tout le monde, tant dans les États rouges que dans les États bleus, tant dans les villes que dans les villages”, a fièrement affirmé la candidate démocrate.

À 60 ans, Tim Walz en est à son second mandat comme gouverneur du Minnesota. Il avait auparavant siégé à la Chambre des représentants à Washington pendant six mandats. Avant sa carrière politique, M. Walz avait été membre de la Garde nationale, en plus d’enseigner au niveau secondaire.

Au fil de son parcours, le gouverneur a défendu des politiques progressistes, notamment par des mesures visant à préserver le droit à l’avortement, à restreindre l’accès aux armes à feu et à protéger l’environnement.

Il est à l’origine du nouveau qualificatif fétiche qu’a adopté l'équipe de campagne démocrate, en traitant le candidat républicain Donald Trump de “bizarre” (weird). Apparaissant régulièrement en t-shirt ou portant une casquette, Tim Walz est reconnu pour son franc-parler et ses tournures de phrases typiques de l'anglais du Midwest.


Tant les ténors que la base démocrates lui ont rapidement donné leur appui, mardi. Le président Joe Biden, qui s'est retiré à la mi-juillet de la course à la Maison-Blanche, a salué “l'excellente décision” du choix de Tim Walz comme colistier démocrate.

Le duo Harris-Walz “sera une voix puissante pour les travailleurs et la classe moyenne américaine”, a-t-il déclaré sur X. “Ils seront les plus ardents défenseurs de nos libertés individuelles et de notre démocratie.”

En soirée à Philadelphie, Tim Walz a pris le temps de se présenter aux démocrates en étayant son parcours et en rappelant les valeurs qui lui sont chères.

“Le dévouement à travailler ensemble, à voir au-delà de nos différences et à toujours être prêt à donner un coup de main : ce sont ces valeurs que j’ai apprises sur la ferme familiale et que j’ai essayé d’inculquer à mes élèves”, a-t-il énuméré. “Maintenant, la vice-présidente et moi nous présentons pour amener ces valeurs à la Maison-Blanche.”

Il donnait ainsi le coup d'envoi à un périple avec Kamala Harris durant lequel ils tenteront notamment de séduire les électeurs noirs et hispaniques dans les États du sud et de l’ouest des États-Unis.

Pas de dégâts

Le nom de Tim Walz figurait parmi ceux d’une douzaine de candidats – essentiellement des gouverneurs – qu’avait en tête Mme Harris. Plusieurs d’entre eux se sont lancés dans des campagnes d’autopromotion en multipliant les apparitions médiatiques.

Kamala Harris aurait réduit lundi sa liste à trois candidats finalistes avant de trancher, selon des médias. Le gouverneur de la Pennsylvanie Josh Shapiro et le sénateur de l’Arizona Mark Kelly complétaient le trio final.

Parmi les colistiers potentiels, on retrouvait aussi le secrétaire aux Transports, Pete Buttigieg, le gouverneur du Kentucky, Andy Beshear, ou encore le gouverneur de l’Illinois, J.B. Pritzker, notamment. L’équipe démocrate, appuyée de sondeurs, a étudié minutieusement les candidatures avant de faire un choix stratégique.

La vice-présidente en a surpris plus d'un en arrêtant son choix sur Tim Walz, alors que Josh Shapiro bénéficiait de la faveur des pronostics. Gouverneur apprécié de la Pennsylvanie, ce dernier aurait probablement maximisé les chances de faire pencher cet État pivot – le plus convoité de cette élection avec ses 20 grands électeurs – du côté démocrate.

Mais “ça aurait été un choix qui aurait probablement divisé les démocrates”, a interprété le professeur de science politique au Smith College, au Massachusetts, Howard Gold, en entrevue à l'émission Midi Info sur ICI Première.

M. Shapiro “avait même quelques positions un peu à droite” et les démocrates auraient probablement eu beaucoup de difficulté à se rallier autour de sa candidature, estime-t-il.

Cet élu de confession juive soutient fermement le “droit d'Israël à se défendre” dans le conflit au Proche-Orient, ce qui aurait pu refroidir certains électeurs progressistes ou de confession musulmane, mais aussi rassurer certains électeurs centristes.

Tim Walz, lui, est plus unanimement populaire au sein du Parti. Il “ne va pas dominer les manchettes”, contrairement à son homologue républicain, J.D. Vance, a soutenu M. Gold. Puisque “le parti qui gagnera la Pennsylvanie gagnera l'élection”, les démocrates font le pari stratégique de partir à la conquête de cet État sans Josh Shapiro.

Ils tenteront plutôt de marcher dans les platebandes de Donald Trump, en misant sur les racines rurales du gouverneur du Minnesota. Tim Walz est un chasseur, il a été entraîneur d'une équipe locale de football et “il a des valeurs du Midwest”.

Walz va minimiser l’avantage de Trump parmi les électeurs blancs de la classe ouvrière et dans les régions rurales.

Selon le professeur, l'approche qu'adopteront les républicains est maintenant claire. “Ils vont dire que Harris a choisi quelqu’un qui est aussi à gauche qu’elle, qu’il est trop progressiste et qu’il ne représente pas les valeurs de l’Amérique moyenne”, pense-t-il.

Le colistier républicain, J.D. Vance, a tenu lui aussi un événement de campagne en Pennsylvanie, quelques heures avant la première apparition publique du duo démocrate.

J.D. Vance n’a pas perdu de temps pour l’attaquer une première fois, rappelant les manifestations violentes qui se sont déroulées dans son État après le meurtre de l’Afro-Américain George Floyd par un policier blanc.

“Ils forment un duo intéressant parce que Tim Walz a permis à des émeutiers de brûler Minneapolis en 2020 et Kamala Harris a aidé les quelques-uns qui ont été arrêtés à sortir de prison”, a-t-il commenté, alors qu’il faisait campagne en Pennsylvanie.

“Ça en dit long sur Kamala Harris : elle se fiche des frontières, elle se fiche du crime [..] et, surtout, elle se fiche des Américains qui ont souffert de ses politiques”, a-t-il déclaré.

Sprint final

Après un début de campagne électorale marqué par un enchaînement de rebondissements sans précédent, les partis sont ainsi fin prêts en vue de la présidentielle du 5 novembre prochain.

Donald Trump a choisi en juillet J.D. Vance comme colistier, quelques jours après avoir été victime d’une tentative d’assassinat. Les républicains s’étaient ensuite réunis à Milwaukee, gonflés à bloc, déjà forts de la performance désastreuse du président Joe Biden lors d’un débat télévisé fin juin, qui avait fait surgir de toutes parts les doutes quant à ses capacités de briguer un second mandat.


Mais le paysage des élections a radicalement changé lorsque Joe Biden s’est finalement retiré à moins de quatre mois de l’élection, passant le flambeau à sa vice-présidente Kamala Harris.

Le camp démocrate a alors rapidement soutenu la candidate, qui s’est rapprochée de Donald Trump dans les sondages.

Kamala Harris s’est assurée vendredi de devenir la candidate démocrate, ayant obtenu le soutien de plus de la moitié des délégués avant même la fermeture d’un scrutin en ligne. “Je suis fière de vous annoncer que je suis maintenant officiellement la candidate à la présidentielle”, a-t-elle annoncé mardi soir en acceptant l'investiture démocrate.

En général, le processus de nomination d’un colistier dure des mois. Dans le contexte de la campagne actuelle, le camp Harris a été forcé de prendre une décision rapide avant de prendre la route pour les derniers milles de la campagne électorale.

Le nouveau duo démocrate doit visiter jusqu'à samedi sept États clés où se jouera l’élection présidentielle.

Kamala Harris et Donald Trump doivent croiser le fer lors d'un débat en septembre, mais ils ne s'entendent ni sur l'endroit ni sur la date. Dans son discours de mardi soir, Tim Walz a assuré avoir “hâte de débattre” contre son homologue républicain J.D. Vance.


AFP



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