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Politique

Manque de consensus autour de la candidature de Kamala Harris : Les Etats-Unis, ce n’est pas le Gondwana !

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Depuis l’annonce du retrait du président américain, Joe Biden, de la course à sa propre succession, c’est le branle-bas dans le camp démocrate qui se retrouve, à quelque trois mois et demi de la présidentielle du 5 novembre prochain, sans candidat désigné officiellement. S’il est vrai qu’en annonçant son désistement, l’octogénaire locataire de la Maison Blanche a donné sa caution morale et affiché son soutien à sa vice-présidente, Kamala Harris, pour être le porte-étendard du parti, il reste que ce choix est encore loin de faire consensus au sein de la famille démocrate. Car, entre volonté d’insuffler une nouvelle énergie et appels à une nouvelle candidature, les démocrates sont divisés sur le soutien à apporter à la Californienne de soixante ans pour porter le challenge à Donald Trump dans la course à la magistrature suprême dans l’Etat le plus puissant au monde. Et le chemin est d’autant plus loin d’être tout droit tracé pour la 49ème vice-présidente du pays de l’Oncle Sam que les Etats-Unis ne sont pas le Gondwana où la volonté du prince régnant ne saurait être remise en cause. C’est dire si Kamala Harris a beau avoir les faveurs du président Biden, tout porte à croire que le processus de désignation du candidat du parti, suivra la voie normale des primaires auxquelles appelle, du reste, déjà l’ex-président Barack Obama.

En renonçant à briguer un second mandat, Joe Biden fait preuve de sincérité et de patriotisme

Et les pressions intenses, au sein du camp présidentiel, appelant le président Biden à céder sa place au lendemain de sa piètre performance lors du premier débat télévisé contre Donald Trump, traduisent le degré de conscience citoyenne de ses partisans en particulier et des électeurs américains en général, qui ont une haute idée des enjeux de l’heure. Toujours est-il qu’au-delà du sacro-saint principe du respect des textes, on peut d’autant plus comprendre la tenue d’un tel débat au sein du parti au pouvoir, qu’il s’agit de désigner le candidat idéal, à même de remporter la présidentielle devant un concurrent qui ne compte pas pour du beurre. Il s’agit de Donald Trump, l’iconoclaste ex-président républicain, qui est rongé par des envies de revanche et qui a déjà pris plusieurs longueurs d’avance dans la campagne pour la présidentielle qui reste pour lui, un immense défi. Celui de signer son retour à la tête de l’Etat américain par la grande porte. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en renonçant à briguer un second mandat au regard des doutes qui s’étaient installés dans les esprits de ses compatriotes sur ses capacités physiques et mentales à continuer à gouverner la première puissance mondiale, Joe Biden fait preuve de sincérité et de patriotisme envers son parti et sa patrie. C’est la preuve que malgré les enjeux de ce second mandat qu’il était légalement et légitimement fondé à briguer, il a le sens de l’intérêt national. Tout le contraire de nos républiques bananières où des présidents grabataires ou non, sont portés au pinacle pour briguer des mandats indus. Et ce, au grand dam des démocrates du continent qui n’ont bien souvent que leurs yeux pour pleurer des décisions iniques visant à maintenir à la tête de nos Etats, des dirigeants boulimiques qui refusent de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir.

Le plus dur ne fait que commencer pour Kamala Harris

Et la leçon ne s’arrête pas là puisqu’en plus de se retirer, le président américain a certes exprimé sa préférence pour sa vice-présidente, mais sans prétention aucune de l’imposer comme cela se voit souvent au Gondwana où l’occupation de la place de dauphin, quand il en existe un, tient à la seule volonté du prince. En tout état de cause, maintenant qu’elle est en pole position pour prendre la relève de Joe Biden, la question qui se pose est de savoir si sa condition de femme afro-américaine sera un atout ou un handicap pour Kamala Harris dans la course à la conquête de la Maison Blanche. La question est d’autant plus fondée qu’au-delà des questions de descendance, une autre candidate démocrate avant elle, en la personne de Hillary Clinton, avait mordu la poussière en 2016, à la surprise générale, devant un Donald Trump que tous les sondages donnaient pourtant perdant. C’est à se demander si, dans leur grande majorité, les Américains sont mentalement prêts à se soumettre à l’autorité d’une femme. Qui plus est, une descendante afro-américaine à installer à la Maison Blanche dans un contexte de montée en flèche des extrêmes droites dans toute l’Europe. C’est dire si au-delà de son parti, la candidature de Kamala Harris est un vrai challenge pour toute l’Amérique. En attendant, il faudra, à la vice-présidente, gagner la bataille de sa légitimité au sein de sa propre formation politique. Et cela est loin d’être gagné d’avance. C’est dire si à quelques encablures de la prochaine présidentielle, le plus dur ne fait que commencer pour elle. Et pour son parti.

« Le Pays »




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