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Côte d’Ivoire : Attention à l’épidémie de suicides !

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« Suicide sur suicide ! Vraiment, c’est quel esprit qui plane sur nous ? Le mois de juillet de cette année-là, c’est la tristesse et la déception partout », déclare Dame Gisèle, notre voisine, informée d’un cas de suicide intervenu quelques jours plus tôt. Ce mois de juillet 2024 va négativement marquer plus d’un, à cause du nombre de suicides qu’il a enregistré. Près d’une dizaine de cas ont été signalés dans le pays.

Les cas les plus médiatisés sont ceux qui ont lieu à Abidjan, dans la capitale politique. Il s’agit de l’adjudant-chef Koko Kouamé Francis qui a garé sa voiture sur le pont de Gaulle avant de sauter dans la lagune pour se donner la mort. Le même jour, B. Wilfried, un jeune homme de 24 ans, a sauté du 3e étage d’une cité universitaire à Port-Bouet pour se tuer. Quelques jours après, c’est au tour de Adom Adi, un étudiant qui se serait jeté dans la mer à Port-Bouët. Un autre, Cherif Guy Joël, étudiant en Master 2, s’est pendu dans sa chambre à Danané, à l’Ouest du pays.


Les parents ne voient pas le malheur venir


Nous avons, en mauvais souvenir, les pleurs de Madame K. B., une commerçante à Abidjan dont l’un des fils s’est suicidé en ingurgitant de l'eau de Javel, il y a une dizaine d’années. Elle, tout comme la majorité des parents, ne voient pas souvent le malheur venir, surtout lorsque tout semble aller bien.

Voici un témoignage vivant de Dame Marie. « Dans le mois de février dernier, mon petit frère a tenté de se suicider dans la mer à Port-Bouet. Il était à bout. Grâce à Dieu, il n’a pas pu. Il est venu chez moi à 2 heures du matin, en pleurs. Il m’a confié qu’il a emprunté de l’argent à un monsieur pour un jeu de pari. C’est un réseau qu’il faut démanteler. Des hommes vont voir des étudiants et leur proposent des deals », dévoile-elle.

Pourtant, peu importent les difficultés, il est interdit de se tuer ou tuer quelqu’un, à en croire les religieux. « La vie est sacrée. Notre vie, sinon notre âme appartient à Dieu. C’est Dieu qui peut mettre fin à notre vie, mais pas nous-même. Les difficultés sont des épreuves qui font partie de la vie. Il faut les endurer. Tout n’est pas rose dans la vie. Avec ce qu’on est en train de voir, il faut tirer la sonnette d’alarme », exhorte Pasteur Mon Etienne de Tiébissou.

Les causes

Si les religions interdisent le suicide, pourquoi une personne se donnerait-elle la mort ? Les premières raisons qui l’expliqueraient sont liées aux problèmes économiques auxquels est confronté le suicidaire. On parle de pression sociale, de drogue et des maladies mentales négligées par les proches. « Il y a des facteurs d’ordre psychologique. Dans une même société, nous n’avons pas la même manière de réagir face aux mêmes difficultés. Certains sont psychorigides tandis que d’autres sont psychoflexibles et suggestibles. Les derniers cités ont une prédisposition au suicide car, à la moindre difficulté, ils peuvent remettre toute leur existence en cause et facilement se donner la mort à la stupéfaction de leurs proches », nous explique Konaté Souleymane, docteur en criminologie à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.

Autre facteur important, c’est le mystico-spirituel. « En effet, selon les informations recueillies auprès de certains mystiques (féticheurs, charlatans…) dans le cadre d’une étude que nous avons réalisée sur l’impact des pouvoirs occultes dans le passage à l’acte, il en ressort que, par des procédés géomantiques et autres, comme le ferait un spécialiste de l’hypnose, il serait possible d’amener quelqu’un à se donner la mort, en prenant possession de son esprit, pour conduire son corps à l’action », affirme le Dr Konaté. En d’autres termes, les suicides peuvent être la conséquence de pactes sataniques signés pour avoir facilement de l’argent.

Koua Médard, directeur du Programme national de Santé mentale, lors d’une émission télévisée de la RTI 1, le 18 juillet 2024, a parlé de possibles mesures de prévention. Il est urgent de les mettre en application : former des psychologues et agents de santé mentale et les déployer partout, notamment dans les centres sociaux et les centres de santé communautaires. Les parents doivent être vigilants face aux symptômes qui conduisent au suicide comme la dépression ou la solitude. Un numéro vert, le 143, est ouvert pour signaler les tentatives de suicide et avoir une assistance.

Moussa I. Koné






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