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Prison de haute sécurité de Koutoukalé au Niger : Une évasion spectaculaire, plusieurs interrogations

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C’est une évasion spectaculaire rarement vue dans la sous-région ouest-africaine, qui a eu lieu en fin d’après-midi du 11 juillet 2024 à la prison de Koutoukalé située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Niamey, au Niger. Après décompte des pensionnaires, les gardiens encore abasourdis du pénitencier pourtant réputé pour être imprenable, ont constaté que cette fois-ci, la réalité a même dépassé la fiction des films hollywoodiens, d’autant que plusieurs dizaines de prisonniers fichés aux activités terroristes, de détenus de gros calibre bien connus dans le domaine du crime organisé et des « gros profils» multi récidivistes ont pu se faire la belle, même si la probabilité est grande que certains des fugitifs aient été « verrouillés et traités avec efficacité » dans la traque aéroterrestre organisée par l’armée nigérienne. Des hélicoptères et des moyens au sol ont été, en effet, mobilisés dans une vaste opération de chasse à l’homme pour rattraper les fuyards et laver l’affront. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats sont, pour l’instant, mitigés, puisqu’à ce qu’on dit, certains avaient déjà pu traverser les frontières poreuses des pays voisins. Même si une cinquantaine de mauvais garnements ont été capturés et immédiatement remis sous écrou, cette évasion massive est un coup dur et un cinglant revers pour le régime nigérien, d’autant que la prison de Koutoukalé située dans une zone broussailleuse à la périphérie de la ville éponyme, est considérée comme la plus sûre du pays et abrite des membres des groupes terroristes qui écument la sous-région.

Cette évasion pourrait déstabiliser davantage la zone des trois frontières

L’affaire embarrasse, en tout cas, au plus haut niveau à Niamey, et des questions fusent sur le stratagème et le modus operandi des évadés qui leur ont permis de déjouer, en plein jour, le système de sécurité mis en place par la très réputée garde nationale pour protéger ce site qui a déjà fait l’objet de deux attaques terroristes en 2016 et en 2019. Les enquêtes annoncées par le gouvernement nigérien pour déterminer les circonstances exactes de l’évasion, nous diront, du moins nous l’espérons, s’il s’agit d’une banale mutinerie de prisonniers qui ont pu s’échapper à cause du sous-effectif ou du laxisme des gardiens, de complicités internes ou externes, ou de la conséquence d’une attaque par des comparses pour libérer leurs camarades. Comme ce à quoi on a assisté en 2017 en République démocratique du Congo (RDC), quand les membres de la secte chrétienne du Bundu dia Kongo avaient pilonné au lance-roquette les portes de la prison de Makala pour sortir leur chef, Ne Muanda Nsemi. L’autre hypothèse, qui n’est pas si saugrenue que cela même si elle risque de faire bondir et hurler de rage les partisans les plus endoctrinés du Général Tiani, c’est celle d’un possible échange de bons procédés entre le régime nigérien et les terroristes, qui consiste à libérer des prisonniers emblématiques détenus par les deux parties en guerre, sans se brûler les ailes ou ternir leur image auprès de leurs soutiens radicaux. Cette dernière hypothèse est cependant la plus invraisemblable de toutes, quand on sait que l’événement de Koutoukalé a été marqué par une extraordinaire rapidité, une ampleur hors norme et surtout par un bilan dramatique (au moins un mort et plusieurs blessés par les gardes et les évadés), sans oublier les armes et les moyens roulants qui auraient été emportés par les architectes du crime. Bref, cette évasion qui suscite pas mal d’interrogations, intervient dans un contexte de tensions accrues entre djihadistes et forces de défense et de sécurité nigériennes dans toute la région de Tillabéry devenue depuis quelques mois, l’épicentre de la crise sécuritaire au Niger, et pourrait déstabiliser davantage la zone des trois frontières avec cette liberté retrouvée de plusieurs dizaines de terroristes.

Hamadou GADIAGA


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