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Kibarou. Législatives françaises : une interpellation des leaders africains

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Les Français sont encore une fois parvenus à faire barrage à l’extrême droite, engagée à travers des élections législatives, à se hisser au pouvoir. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Rassemblement National (RN) a de nouveau fait trembler la France. A défaut de s’être adjugé la majorité absolue pour s’offrir le contrôle total de l’Assemblée nationale française et partant occuper la direction du gouvernement, cette formation politique aura tout de même prouvé un fait : celui de sa proximité désormais prouvée d’avec le pouvoir d’Etat. Sa propension certaine à pouvoir y accéder un jour qui ne semble plus lointain, ne fait plus aucun doute. Et cela, en dépit du radicalisme de son discours idéologique ou conceptuel qui ne fait plus peur à grand monde. De zéro député en 2007 l’Hémicycle français compte à ce jour 14 3 députés du RN mandatés par les Français. Pour ce qui nous concerne en tant qu’africain, il est à relever dans ce discours extrémiste la détermination farouchement réaffirmée des promoteurs du RN, à fermer les portes de la France à ceux qui viennent d’ailleurs et singulièrement d’Afrique. Il faut même croire que ce sujet reste un point d’ancrage de ce parti, un fond de commerce auquel nombre de français croient et adhèrent de plus en plus, aiguillonnés en cela par les résultats de la gestion économique et sociale des gouvernants actuels qualifiés de catastrophiques, tout comme l’avaient été ceux qui de leurs prédécesseurs.

Ainsi qu’on peut le remarquer plus que jamais, l’échiquier politique de la France, deuxième poids lourds de l’Union européenne après l’Allemagne, évolue avec une plus grande empreinte de l’extrême droite, comme cela est aussi vrai dans plusieurs autres Etats de cette Union. A quelques nuances près, leurs discours restent les mêmes, toujours nourris à la sève du racisme, de la xénophobie tenus à l’égard des cibles préférées que sont les nombreux africains en quête d’un mieux- être, qui débarquent chaque jour par centaines sur les côtes européennes. Au parlement de l’Union européenne également sis à Strasbourg en France, s’opère tranquillement comme une métastase l’expansion de l’extrême droite, compliquant davantage la mise au point d’une politique commune pour la gestion de l’immigration fut- elle irrégulière ou irrégulière au sein de l’Union.

Partout donc dans ce continent tant convoité par la jeunesse africaine, l’extrême droite se positionne s’affirme sans arrêt, n’étant plus perçue tel cet épouvantail politique qu’elle incarnait encore il y a peu. Voilà bien un fait qui ne s’arrêtera pas et au regard duquel les gouvernants africains gagneraient plus à s’interroger sur ce qui adviendrait certainement dans pas longtemps, de la situation de leurs ressortissants dans ce continent, où se formalise chaque jour un peu plus, sans tambour ni trompette, leur rejet systématique.

La mauvaise gouvernance économique des Etats africains à l’origine de ces dizaines de départs massifs toujours fortement risqués de leurs jeunesses vers l’Occident, demeure une préoccupation de taille. Sa dénonciation plus souvent simpliste, menée par de petits groupes d’individus de la société civile africaine ne suffira pas à inverser la tendance. C’est –à-dire parvenir à imposer à tous les postulants au pouvoir d’Etat, la démonstration ou la manifestation de la preuve de leurs capacités à assurer une bonne gouvernance économique et politique des pays qu’ils veulent diriger. Cela exige des populations africaines la préconisation d’autres critères de choix de leurs mandants politique. Et le plus important de tous ces critères devrait être les programmes de gouvernance proposés, à la dissection desquels gagneraient à s’adonner les populations pour en appréhender toute la quintessence. Cela, assortie d’une exigence d’éclairages concrets à faire sur le profil et les capacités politiques des porteurs desdits programmes. De sorte que, l’attachement viscéral aux valeurs régionalistes, ethniques et autres encore vivace dans les cœurs des mandataires africains, comme principal critère de choix de leurs leaders politiques, soit inévitablement abandonné. Ce qui va entrainer –il faut bien l’espérer-la disparition tant souhaitée de cette mauvaise espèce de dirigeants, essentiellement portés sur les prestiges du pouvoir et sans plus, comme il nous a été donné de le constater ici et là sur le continent. Ceux-ci ont toujours fait le lit à l’irruption inattendue sur la scène politique de la soldatesque, dépourvue de toutes compétences à gouverner, si ce n’est que de ballonner la démocratie par les armes, ouvrant ainsi la porte à des incertitudes de toutes sortes, qui viennent davantage exacerber la tentation des adolescents à traverser la méditerranée.

Disons- le donc sans fioritures : seuls le mérite par les preuves et autres références de valeurs nationales profitables à tous, devraient animer les cœurs et les esprits dans le choix de nos gouvernants. C’est seulement à ce prix, que les populations africaines pourraient se donner des dirigeants dignes de leurs aspirations, dont la plus importante reste la création de richesses et de conditions de bien- être économique et social profitables aux jeunes, qui alors en toute logique s’abstiendront de vouloir franchir la méditerranée au prix de leur vie pour se rendre en Occident.

Moussa Ben Touré





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