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Côte d’Ivoire. A Biankouma, les taxi motos brassent 10 millions de francs par mois

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Lundi est le principal jour de marché hebdomadaire à Biankouma. Ce 17 juin 2024, il est environ 17 heures 45 minutes. Yonka Mireille, la cinquantaine révolue, vient de faire ses emplettes au grand marché de Biankouma et s’apprête à retourner au village. A la gare routière de Gan, aucun bus en stationnement pour rallier Biankouma à Digoualé, son village, une localité située à environ à 35 km du chef-lieu de sous-préfecture. C’est donc à moto que Yonka Mireille doit se rendre au village. Comme elle, trois autres femmes qui doivent se rendre à Gan puis à Kpata, sur le même axe, doivent faire le voyage retour à dos de moto. Chacune d’elle devra débourser la somme de : 1 000, 1 500 ou 2500 francs CFA, cela en fonction de la distance à parcourir : 9, 10 et 35 km.

La moto. Banal moyen de locomotion, il y a seulement quelques années, elle est devenue aujourd’hui un moyen privilégié de transport de personnes et de biens. La moto permet, en un temps record, de rallier les villages entre eux, et de rallier le chef-lieu de région aux différentes sous-préfectures, jour et nuit, malgré l’état piteux par endroits des pistes et routes dégradées par les fortes pluies qui constamment arrosent la région.


10 millions de francs par mois


Selon les statistiques fournies par des responsables syndicaux en charge des « 2 et 3 roues » (motos et tricycles), ce sont au total plus de 376 motos et tricycles qui sont autorisés à circuler sur le territoire du département de Biankouma. 200 de ces engins sont des « 2 roues » ou motos. Les 100 autres sont des engins à « 3 roues » ou des tricycles. Et les 76 autres tricycles sont des voiturettes qui ressemblent à la Coccinelle et servent de taxis communaux. Elles sont appelées Salony. Et enfin, d’autres tricycles de grand gabarit, des « mini bennes ».

Toujours, selon les informations fournies par les mêmes responsables syndicaux, les « 2 et 3 roues » permettent d’engranger mensuellement plus de 10 millions de francs CFA dans le département de Biankouma. A Biankouma, on peut donc dire, sans risque de se tromper, que les motos et tricycles rythment la vie sociale et économique.


60 % des accidents


Les « 2 et 3 roues » donnent espoir aux jeunes et de la joie la joie dans de nombreuses familles. Motos et tricycles offrent des emplois. Cependant, un peu plus loin, les services de la Police de Biankouma déclarent que les engins à « 2 et 3 roues » sont à l’origine de plus de 60 % des cas d’accidents graves enregistrés à Biankouma chaque année. Triste record !

A Biankouma, sans se voiler la face, les taxis motos sont malgré tout « un mal nécessaire. » Les « 2 roues » (taxis- motos), sont de robustes motos qui, dans le département de Biankouma, transportent les passagers d’un village à un autre. De Biankouma à Dio, de Louèleba à Yalo, de Blegouin à Gbombélo, Kabakouma et Gama en passant par Blapleu, Santa… les frais de transport varient selon la distance à parcourir. Ils vont de 500 à 10 000 francs CFA par usager.

La capacité du taxi moto est de 2 à 3 passagers. Parfois 4, lorsque la situation l’exige. La recette exigée des conducteurs par les propriétaires va de 20 à 25 000 francs CFA par semaine. Le gain journalier réalisé par les conducteurs se situe entre 15 et 25 000 francs CFA, parfois un peu plus, selon les saisons. De novembre à février, c’est la période de la traite des produits agricoles. La population voyage beaucoup. C’est à cette période que les chauffeurs de taxis motos font de très bonnes recettes. Les deux-roues sont aussi de puissants moyens de transport des marchandises diverses, de la ville vers les villages. Également des moyens efficaces de ramassage des sacs de banane, de sacs de gingembre ou autres vivriers à travers les campagnes agricoles. Ici le travail, selon les acteurs, est ardu, mais rentable. Pendant deux sorties seulement par jour, on peut aisément gagner 30 à 40 000 francs CFA.


A chaque type d’engins son domaine d’activité


A Biankouma, chaque type d’engins qui roulent a son domaine d’activité bien défini. Ainsi, sur le territoire communal, sont en circulation, les tricycles en forme de voiturette, appelée Salony. Voiturette à la forme d’une coccinelle, à la couleur jaunâtre, avec sur le toit un mini porte-bagage. Dans un angle, sur le flanc arrière est estampillé le numéro d’immatriculation et d’autorisation de circuler de l’engin. Sa capacité est de 4 places assises. Le coût du titre de transport est de : 200 francs CFA et on estime à plus de 136, le nombre de Salony en circulation.

Ces tricycles taxis parcourent tous les jours et toutes les nuits, de 6 heures du matin à 22 heures ou 23 heures, le soir les ruelles de la ville. La recette exigée par les propriétaires chaque jour s’élève à 5 ou 6 000 francs CFA pendant les jours ordinaires : mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Cette recette est de : 8 ou 10 mille francs CFA les lundis, jour de marché hebdomadaire de Biankouma. Ces différentes recettes varient en fonction de l’état de l’engin. Selon qu’il est vieillissant ou qu’il est flambant neuf. Les Salony exclusivement destinés au transport des personnes peuvent, lorsque le besoin se fait sentir, ramasser dans les campagnes des fagots ou des sacs de produits agricoles vers la ville.

Les tricycles, format « mini benne ». Ce sont des engins à 3 roues. Des taxis motos spécialisés dans le ramassage des bagages. Ils vont très loin à travers les différentes contrées du département de Biankouma à la recherche des sacs de manioc, des sacs de riz paddy (selon la saison), du sable et du gravier dans les carrières. Ici, la recette exigée est versée chaque jour. Elle s’élève à 7 ou 8 000 francs CFA. Les frais de location d’un tricycle format « mini benne ben » vont de 10 à 20 000 francs, vVoire 30 000 francs CFA.


Honoré Droh,

correspondant régional






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