Yopougon Gesco, il est 15 heures ce mardi 25 juin 2024 lorsque nous parcourons le secteur de la gendarmerie jusqu’à descendre un peu plus bas, en longeant l’autoroute. Ici, habitations, commerces et écoles sont passés sous les bulldozers.
Ce jour, l’ambiance est relativement bonne, le quartier est très animé. Aux alentours de la brigade de gendarmerie , on peut voir des commerces ouverts qui fonctionnent très bien. Des agences de Mobile Money, des vendeurs de téléphones portables, et d’autres commerçants installés çà et là s’affairent à vaquer à leurs occupations.
Traoré Fatoumata, la quarantaine environ est vendeuse de nourriture. Installée sous une bâche, elle fait l’aller-retour entre ses clients assis sur des chaises, et ses marmites. La vendeuse le sait, cet espace a été déguerpi, ce qui signifie qu’il ne doit pas être occupé sans autorisation, mais elle justifie sa présence en ces termes « Ma fille, comment allons-nous faire ? Nous n’avons pas un autre endroit où s’installer pour vendre, or c’est avec ce commerce qu’on s’occupe de nos familles ». Juste à côté d’elle, une autre vendeuse a improvisé un maquis en plein air.
Assis un peu plus loin de là, Arthur, vendeur de friperies, tient une petite fille sur ses genoux et papote avec la jeune Kady, une vendeuse de fruits installée près de lui. A la question de savoir si le lieu où ils se trouvent était occupé auparavant, il répond ceci : «Avant, personne ne vendait ici car à cet endroit même, se trouvait un mur. C’est lorsque le mur a été démoli et que c‘est devenu un espace vide, que les gens sont venus s’installer ici pour vendre ». Tout comme Fatoumata, Arthur reconnait que cet espace qu’ils occupent est certainement provisoire : « nous savons très bien que tôt ou tard, les gens qui ont cassé le coin vont revenir nous chasser, mais en attendant on se débrouille ici ».
En descendant un peu plus bas, le décor qui se présente à nous est tout à fait différent. On aperçoit encore debout au milieu des gravats, quelques maisons, un ancien hôpital et une école primaire. Courbé près d’un tricycle communément appelée "Saloni" Idrissa, habitant du quartier, ramasse des gravats qu’il charge sur sa moto. Lorsque nous le questionnons sur ce qu’il fait, il répond qu’il les ramasse pour aller fermer les crevasses sur les voies endommagées.
Visiblement, depuis le passage des bulldozers, aucun plan d’aménagement n’a été mis en place pour enlever les gravats des habitations démolies à ces endroits. Ce fait encourage les commerçants et les commerçantes à repeupler ces espaces.
Il faut rappeler que les 19 et 20 février 2024, sous les ordres du ministre-gouverneur Cissé Bacongo, des bulldozers ont détruit habitations, commerces et écoles à différents endroits de ce vaste quartier de Yopougon Gesco. Ces opérations menées pour éviter les dégâts que pourraient causer les pluies dont la saison pointait du nez, avaient provoqué le désarroi et la colère des populations impactées. Ce qui a conduit à des manifestations et des échauffourées entre des jeunes et les forces de l’ordre.
Marie-Claude N’Da
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