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Politique

N’y a-t-il personne pour remplacer Biden et Trump?

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Comment expliquer que, dans un pays de plus de 300 millions d’habitants, il ne s’est trouvé personne de talent pour remplacer Biden et Trump ? Où est la relève politique aux États-Unis ?

Le duel présidentiel 2024 oppose deux adversaires âgés de plus de 75 ans, une première dans l’histoire.


À bientôt 82 ans, Joe Biden est déjà le président en fonction le plus âgé des deux siècles d’existence de la République américaine. S’il est élu à nouveau en novembre prochain, le démocrate soufflera 86 bougies à la fin de son second mandat.

Son opposant, Donald Trump, lui, fêtera son 78e anniversaire la semaine prochaine, le 14 juin.


Il n’y a pas que les candidats à la présidence qui font partie du troisième âge.

Le Congrès, qui réunit la Chambre des représentants et le Sénat, a aussi des airs de club de l’âge d’or. L’âge moyen des sénateurs est de 64 ans, alors que celui des représentants est de 57,9 ans, bien au-dessus de l’âge médian des Américains (38,8 ans).

Le leader démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a 73 ans, tandis que son homologue républicain, Mitch McConnell, en a 82. Les deux font figure de jeunots face au doyen des parlementaires américains, Chuck Grassley, qui, à 90 ans bien sonnés, représente l’Iowa au Sénat depuis 1981.

À l’inverse, on ne compte que 2 sénateurs et 36 représentants de moins de 40 ans.

« La dictature de l’expérience »

Comment expliquer cette domination des têtes blanches au sommet de l’appareil démocratique américain ?

Daniel Stockemer, professeur titulaire en études politiques à la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa, a étudié la question.

En analysant les élections à la Chambre des représentants de 2020, il en est venu à la conclusion que les jeunes candidats performaient moins bien aux élections, tant lors des primaires des partis que lors des scrutins généraux.

La raison : « la dictature de l’expérience », nous explique le titulaire de la Chaire de recherche Konrad-Adenauer en études empiriques de la démocratie.

« L’expérience est devenue le principal argument électoral, et les jeunes, par définition, n’en ont pas. »

Les partis ont donc moins tendance à les choisir pour les représenter et à leur confier des circonscriptions prenables.

Les 40 ans et moins ne comptaient par exemple que pour 7 % des candidatures aux élections de 2020.

Selon les termes de M. Stockemer, les jeunes candidats sont en manque de « capital électoral », concept qui rassemble l’expérience des campagnes électorales et de la fonction politique, les contacts au sein du milieu, le soutien des partis et la capacité de financer ses campagnes.

Cette sous-représentation des jeunes générations provoque aussi « un déficit démocratique important », selon Daniel Stockemer.

« Les jeunes ne sont pas représentés dans les assemblées, donc leurs idées et leurs préoccupations non plus. Peut-être qu’on parlerait davantage du contrôle des armes, des changements climatiques et de la dette étudiante s’il y avait davantage de jeunes au Congrès », soutient le chercheur, qui n’hésite pas à parler d’une véritable « aliénation politique » des jeunes.

À preuve, seulement 23 % des 18-29 ans ont voté aux dernières élections, contre 52,2 % des électeurs à l’échelle nationale.

« Comment intéresser les jeunes à la politique lorsque les candidats ont l’âge de leurs grands-parents ou de leurs arrière-grands-parents ? […] C’est toute une génération politique qu’on empêche d’émerger », souligne M. Stockemer.

Pour favoriser un renouvellement de la classe politique américaine, il faudrait imposer un âge limite de 75 ans aux candidats à un poste électif, comme le Sénat canadien l’a fait il y a quelques années, suggère le politicologue.

La grande majorité des Américains sont d’accord avec lui : selon un sondage Reuters-Ipsos de 2022, 86 % d’entre eux croient que l’âge limite d’accès à la présidence devrait être fixé à 75 ans.


Benoit Valois-Nadeau




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