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Côte d'Ivoire. Parc à bétail délocalisé d’Abidjan : Vendeurs et acheteurs de moutons pataugent dans la boue à Adjamé

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Depuis quelques jours, le site de l’ancienne Casse d’Adjamé a accueilli le parc à bétail précédemment situé à Port-Bouët. Mais avec les pluies qui tombent quotidiennement, ce parc est devenu un champ de boue dans lequel les vendeurs de bétail et leurs démarcheurs pataugent à longueur de journée. Les clients également éprouvent d’énormes difficultés à y pénétrer pour s’offrir des moutons ou des bœufs, dont les prix ont tout aussi pris l’ascenseur.

A l’entrée principale du parc à bétail, l'on constate déjà l’ampleur de la boue. Ce mardi 11 juin 2024, nous avons observé de plus près cette réalité que vivent quotidiennement vendeurs de bétail, démarcheurs et autres personnes exerçant des activités liées au commerce de bétail. Après environ cinq minutes d’observation et d’hésitation, nous décidons d’emprunter l’une des rues boueuses dudit parc.

Dès les premiers pas, nous tentons d’éviter la boue en marchant sur les morceaux de briques et pierres placés çà et là. Mais finalement nous avons dû marcher dans la boue, puisqu’elle a envahi pratiquement plus de la moitié des voies de circulation.

Bottes et sachets plastiques pour se protéger

Dans cet environnement fait de boue, les bottes et les sachets plastiques sont utiles pour se protéger. Les démarcheurs, qui font la navette entre les différents enclos et les clients, sont pour la plupart chaussés de bottes. « Ça me permet de me déplacer facilement sans gêne », confie Alassane. Il passe ses journées à aborder les clients à l’entrée du parc, pour les conduire vers les vendeurs et leurs bétails. Les vendeuses de couteaux, toujours présentes aux côtés des vendeurs de bétail à l’approche de la Tabaski jugent utile d’utiliser les bottes. Il en est de même pour les acheteurs. « C’est à l’entrée qu’on vend les bottes », lance un jeune homme à un client qui tenait ses sandales en cuir en mains. Il éprouvait des difficultés pour avancer dans la boue. Il a dû suivre la proposition du jeune homme en s’achetant une paire de bottes, pour se protéger de la boue.

Les sachets plastiques sont également les bienvenus. Une dame venue acheter un bœuf pour la tabaski à dû s’acheter des sachets plastiques pour se couvrir les pieds afin de pouvoir marcher dans la boue. Le jeune homme qui l’accompagnait pour la circonstance, en a fait autant. Malgré cette protection de fortune, elle n’a pu aller plus loin. Un démarcheur s’est donc chargé de lui trouver une bête de son choix, en parcourant les différents enclos sommairement aménagés. « Ce que je viens de voir ne me donne pas la force de parler », a-t-elle répondu en parlant de l’état des lieux, quand nous avons voulu lui arracher quelques mots.

La boue, un obstacle pour les clients

« Les clients viennent rarement ici, à cause de la boue », fait remarquer Saïd Diallo, vendeur de moutons. La boue est devenue un obstacle pour de nombreux clients. Debout en bordure du parc, ils attendent que les vendeurs viennent leur proposer du bétail. Quant à Saïd, il se charge lui-même de livrer ses bêtes à ses clients. Pour ce faire, il entretient la communication avec ces derniers qui ont pour la plupart son numéro de téléphone. Et pendant que nous échangions avec lui, l’un de ses clients l’a justement joint au téléphone, pour lui passer une commande. Saïd Diallo avoue que la boue a toujours été leur quotidien depuis environ quatre ans qu’il vend des moutons à cet endroit.

En fait, il convient de préciser qu’avant de délocaliser le parc à bétail de Port-Bouët sur ce site, des vendeurs de moutons s’y étaient déjà installés des années avant. L’espace aménagé pour accueillir les marchands de bétails des autres communes, commence aussi à connaître le même sort. Il faudra s’attendre au pire si rien n’est fait pendant cette saison des pluies. Les marchands ont dû placer des planches à certains endroits, pour permettre aux clients d’éviter la boue. Un marchand déplacé d’Abobo, que nous avons rencontré, ne semble pas s’habituer au nouveau site, pour toutes ces raisons.

Parc bien ravitaillé, prix des bêtes élevés

« Vous voyez bien qu’il y a assez de bétails. Mais c’est cher. Cela dépend du prix auquel nous les achetons aux grossistes », explique Saïd. Le parc est en effet bien fourni en moutons. Les gros porteurs remplis de bœufs et de moutons viennent chaque jour le ravitailler, ainsi qu’il nous a été donné de le constater. Mais, comme c’est le cas chaque année, nombre de personnes estiment que les prix sont élevés. « J’ai payé mes moutons à 200 000 FCFA l’unité », confie un homme. Il venait d’acheter trois moutons à 600 000 FCFA. « Il y a peut-être des moutons de 100 000 FCFA. Mais ça doit être rare » fait savoir un marchand. Dans son enclos, il n’y a que des bêtes de 200 000 FCFA et 250 000 FCFA. Un peu plus loin, des moutons, beaucoup plus gros coûtent jusqu’à 550 000 FCFA. Une dame était en quête d’un bœuf d’une valeur de 450 000 FCFA. « Mais tous ceux qu’on m’a montrés jusqu’à présent sont très jeunes », se plaint-elle. Quant aux grossistes, ils mettent ce coût élevé du bétail sur le compte du trajet qu’ils estiment long et onéreux.

Depuis le 2 juin 2024, ce site de l’ancienne Casse d’Adjamé est le seul grand espace officiellement désigné pour le parcage et la vente du bétail à Abidjan. Le gouverneur du district d’Abidjan, Ibrahima Cissé Bacongo, a délocalisé tous les parcs à bétails des communes d’Abidjan sur ce site où d’autres espaces ont été aménagés, pour recevoir les vendeurs de bétails. L’étape du départ de Port-Bouët s’est déroulée dans la violence. Des marchands de bétails de cette commune s’étaient opposés à la délocalisation de leur parc, arguant que l’espace proposé à Adjamé n'est pas adapté. Pour le gouverneur, il s'agissait de lutter contre l’insalubrité qui régnait dans le parc de Port-Bouët et les embouteillages au niveau du carrefour Akwaba, du fait des travaux de construction de l’échangeur et de la ligne du métro.

Diomandé Karamoko









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