La voie est désormais libre pour le transport du pétrole brut nigérien par le Bénin. Ainsi en ont décidé les autorités de Cotonou qui ont levé définitivement le blocus qu’ils avaient imposé début mai, sur le brut nigérien dont l’exportation passe notamment, par les eaux béninoises. Toutes les autorisations ont même été accordées à la société chinoise West African Oil Pipeline Company (Wapco), gestionnaire de l’oléoduc, pour le chargement du pétrole sur la station terminale de Sèmè-Podji. Cette décision est, sans doute, le résultat de la rencontre tripartite Bénin-Chine-Niger, tenue à Niamey, les 28 et 29 mai 2024, pour se pencher sur les goulots d’étranglement qui empêchent le déroulement normal de la coopération pour l’exportation du pétrole. C’est donc un nouveau pas que le Bénin vient de marquer dans le sens de la décrispation de l’atmosphère avec son voisin. Et cela est à mettre à l’actif du président Patrice Talon dont il faut saluer l’ouverture d’esprit. On pourrait même dire que le chef de l’Etat béninois a fait sa part de chemin dans la recherche de solutions pour une normalisation des relations entre les deux pays. Il a certainement fini par comprendre qu’il n’est, dans l’intérêt d’aucun des deux pays, que la crise s’installe dans la durée. Tant elle peut avoir des conséquences fâcheuses sur les économies des deux pays, qui pourraient en prendre un sérieux coup.
La levée du blocus sur le pétrole nigérien est loin d’être synonyme de la fin de la tension entre les deux pays
S’il convient donc de saluer la main tendue de Cotonou, il faut surtout espérer que cette mesure apportera, enfin, une avancée véritable dans ce dossier qui, il faut le dire, a considérablement pollué, ces dernières semaines, les relations entre Cotonou et Niamey. Des relations extrêmement tendues depuis le coup d’Etat du général Abdourahamane Tiani. Mais au-delà de l’espoir, il ne faut surtout pas se leurrer et rester lucide. En effet, la levée du blocus sur le pétrole nigérien, est loin d’être synonyme de la fin des tensions entre les deux pays. La preuve, le Niger reste campé sur sa position, en maintenant ses frontières toujours fermées avec le Bénin. Certains observateurs y voient même une obstination des autorités de Niamey qui viseraient ainsi à obérer les finances béninoises qui, à cause de la fermeture des frontières nigériennes, se retrouvent privées d’une importante source de revenus. Car, faut-il le rappeler, le Niger est le principal client du port autonome de Cotonou. En tout cas, on peut se montrer d’autant sceptique quant à un retour à la normale des relations entre les deux voisins ouest- africains, que les généraux au pouvoir continuent d’accuser officiellement le Bénin d’abriter sur son territoire, des terroristes qui s’entraînent pour déstabiliser le Niger. C’est une posture qui, il faut le dire, ne participe pas à l’apaisement. C’est en cela qu’il faut inviter les autorités nigériennes à lâcher du lest et à penser notamment à leurs compatriotes qui souffrent de ce climat délétère avec leur voisin béninois. Dans un contexte africain et notamment sahélien marqué par le terrorisme, l’heure doit être impérativement à la synergie d’actions, et non aux guéguerres qui se résument, le plus souvent, à des ego surdimentionnés d’individus, au détriment des masses populaires. C’est, en effet, dans l’union et la collaboration que les Etats africains pourront venir à bout du terrorisme dont personne, visiblement, n’est à l’abri.
Siaka CISSE
GENERATED_OK
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Côte d’Ivoire. Qui sont ces femmes qui visent la Présidence de la République ?
-
Reportage. Bénin : deux monuments symboles, entre mémoire douloureuse et résistance
-
Kibarou . Cette sourde oreille de certains acteurs politiques
-
Transition au Mal : La voix de la population en bas, remonte à la surface !
-
Côte d’Ivoire. Logements sociaux: de nouveaux critères pour mieux cibler les bénéficiaires
-
Célébration des 90 ans d’Abdou Diouf : Une exposition et une conférence au Musée des Civilisations noires
-
Le maire de Chicago défie le plan de Trump pour réprimer l’immigration
-
Côte d’Ivoire. Les médecins généralistes revendiquent leur place de « base de la pyramide sanitaire »
-
Côte d'Ivoire. Présidentielle : 60 candidats, tous déclarés partants… provisoirement
-
Le dernier esclave qui étreignit l’avenir
-
Côte d’Ivoire. Un départ de feu rapidement maîtrisé à l’Ivoire Trade Center
-
Côte d’Ivoire. Inscriptions au primaire : Les parents d’élèves font l'école buissonnière
-
Jeux illégaux : Plus de 110 machines à sous consumées par les flammes à Akouedo-Attié
-
L’Enquête du jeudi. Que deviennent les couvercles des égouts à Abidjan ?
-
Côte d’Ivoire. Une trentaine de professionnels des médias formés sur la couverture des élections
-
Côte d'Ivoire. Le RHDP a loué “à ses frais” les bus de la Sotra (Communiqué)
-
Côte d’Ivoire. L’Ambassadeur de l’UE fait ses adieux à Ouattara
-
Cameroun : Jean-Bruno Tagne interpelle Paul Biya, candidat invisible de la présidentielle
-
Côte d’Ivoire. Plus de 39 milliards Cfa des Etats-Unis pour construire le Centre national de données
-
Présidentielle 2025 : Alassane Ouattara a déposé sa candidature dans une ambiance festive
-
Jeune Afrique : « L’opposition camerounaise est-elle la plus bête d’Afrique ? »
-
Côte d’Ivoire. Une attaque perpétrée dans un village de TEHINI fait 4morts.
-
Guinée Bissau : Le premier ministre s'est évanoui en plein discours d'Embalo, évacuation à Dakar
-
Non violence et Paix : 450 bénévoles internationaux formés à Abidjan
-
Autonomisation et épanouissement des femmes : le gouvernement ivoirien réaffirme son engagement par des actions concrètes
-
Réquisition de la peine de mort contre Kabila : Cabri mort n’a plus peur de couteau
-
Avocats de Gbagbo et de l’Etat de Côte d'Ivoire : chacun voit midi à sa porte
-
Côte d’Ivoire. Toujours la peur à Ono-Salci, après un affrontement intercommunautaire
-
Les États-Unis et la France condamnent les atrocités contre les civils dans l'Est de la RDC
-
Côte d’Ivoire. Le ministère de la Construction met en garde contre des opérations immobilières illégales
-