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Côte d’Ivoire. Les journalistes invités à respecter la différence entre l’information et la publicité

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« Journalistes : comment informer sans faire de la publicité ? ». C'est la question à laquelle Michel Koffi journaliste-enseignant et Nicole Zama-Kouassi directrice commerciale et clientèle de la Société nationale de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (SNPECI), ont été invités à répondre au cours de la 28e session de l'ANP Academy. Cette rencontre a été organisée par l’Autorité nationale de la Presse (ANP), à l'intention des journalistes, le 16 mai 2024, au siège de ladite institution. L'objectif de cette session de l'ANP Academy était de sensibiliser les journalistes à faire la différence entre l’information et la communication publicitaire.

Selon Mme Nicole Zama Kouassi, « l’information vise à reporter les faits de manière neutre et objective, offrant au public une compréhension claire et précise des événements ». Quant à « la publicité (elle) cherche plutôt à promouvoir un produit, un service ou une idée, souvent en utilisant des techniques persuasives pour influencer les opinions ou les comportements ». La frontière entre ces deux domaines peut être floue, dans la plupart des cas. Un article qui semble être un reportage sur un produit ou une entreprise peut en réalité être une forme déguisée de publicité, réalisée dans le but de favoriser cette entité, sans en informer le public. Ce qui est contraire au principe du journalisme. Pour éviter donc de faire la confusion, la paneliste a cité quelques articles du Code de déontologie dont l’article 23 de la loi de 2017, portant régime juridique de la presse qui indique que : « tout écrit à caractère publicitaire de présentation rédactionnelle doit être précédé de la mention publicité, communiqué, publireportage ou de toute autre mention à caractère publicitaire ». Pour ce faire, les journalistes doivent travailler en étroite collaboration avec la direction commerciale de leur entreprise, afin de garantir les revenus publicitaires pour l’atteinte globale des objectifs de l’entreprise et le bien-être des acteurs de la chaîne.

Pour parvenir donc à informer sans faire de la publicité, il revient aux journalistes de privilégier les faits véritables et éviter les opinions personnelles et les jugements de valeur.

Michel Koffi, le second paneliste a également expliqué qu’il est possible d’informer sans faire de la publicité. Il convient de « rester sobre dans son rendu sans jouer à l’agent publicitaire déguisé en journaliste ». Il s’agit de donner les faits, rien que les faits, sans exagération, selon les règles du métier. « Il faut aller droit au but en respectant le principe de l’écriture journalistique qui est celle de la clarté, de la concision et de la précision », a-t-il souligné. Il est aussi possible d’informer sans faire de la publicité, a-t-il également indiqué, en refusant de se contenter de ce qu’un Président-Directeur général (PDG) d’une société a pu dire sur ses performances. Il faut d’abord vérifier cette information et aller au-delà. Selon le panéliste, il faut éviter de répéter de manière obsédante le nom et les mérites de la société, le produit de la personne en question.

Koné Magloire, qui représentait le Conseil supérieur de la Publicité (CSP) a regretté le manque de chiffres concernant la publicité. Faute de traçabilité du fait de la publicité déguisée, son institution ne parvient pas à avoir des chiffres exacts au niveau des publicités publiées par les organes de presse. Il a également dénoncé le non-respect des règles en matière de publicité. Certaines entités telles que le tabac, les établissements sanitaires sont interdits de publicité. Mais nombreux sont les organes de presse qui outrepassent ces dispositions.

Au cours des échanges, les journalistes ont fait part de certaines préoccupations, notamment des contraintes liées aux événements organisés par une entreprise. Comment rendre compte sans faire la publicité de cette entreprise ou la marque de produit de l’entreprise ? L’autre question soulevée par les journalistes a concerné les hommes politiques, surtout en période de campagne électorale.

Les panélistes ont répondu que, dans ces deux cas, il ne faut surtout pas tomber dans l’exagération. Il faut éviter d’utiliser les superlatifs. Le journaliste peut parler de l’événement sans insister sur l’entreprise, la marque de son produit et ses mérites. De même, pour l’homme politique, le journaliste devra plus axer sa rédaction sur l’événement que sur l’individu.

« La ligne est très mince entre publicité et information. Dès l’instant ou vous commencez à utiliser des qualificatifs ou des adverbes, alors manifestement, vous allez franchir le pas et vous retrouver à faire de la publicité », a conclu Samba Koné, président de l’ANP, après avoir remercié les panélistes et les journalistes, pour leur implication dans cette 28e session de l’ANP Academy.

Diomandé Karamoko


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