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L’enquête du jeudi. Danger sur nos marchés : Des boîtes de conserve périmées vendues à Adjamé (2/2)

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Plusieurs produits, bien souvent de mauvaise qualité, échappent au contrôle de l'Etat et se retrouvent sur nos marchés : électroménagers, produits alimentaires, vestimentaires, médicamenteux, etc.. 


Ces produits de grande consommation échappent ainsi aux contrôles de l’Etat, pour se retrouver sur le marché. A Adjamé, il n’est pas rare de voir de jeunes filles vendre des produits alimentaires dont des boites de lait, de sardines à moindre coût et dont les dates de consommation ont expiré. Interrogées, certaines expliquent qu’elles se les procurent dans les grands magasins de la commune.

Le 19 janvier 2023, la direction de la répression des fraudes du ministère du commerce et de l’industrie a procédé à la saisie de plus de 100 tonnes de produits alimentaires périmés d’une valeur de plus de 100 millions de FCFA, dans un dépôt clandestin à l’intérieur d’une cour commune de Koumassi, dans le district d’Abidjan. Il s’agit de 374 sacs et 72 cartons de céréales infantiles, de 62 cartons de produits pharmaceutiques. Il a été également découvert 6 sacs de produits laitiers, 176 cartons de boissons instantanées et un carton de tomate concentré. Ces produits avaient déjà été reconditionnés pour être écoulés sur les marchés ivoiriens. Sept personnes dont le propriétaire de la cour, également responsables desdits produits, avaient été arrêtées.

Dans la commune de Bingerville à Abatta Riviera, une usine clandestine de fabrication de faux médicaments tenue par des Chinois avait été également découverte. De faux médicaments d’une valeur de 500 millions y étaient stockés. Si ces médicaments ont été fabriqués sur place à l’abri de tout regard, l’on se demande encore, comment les machines de l’usine ont pu échapper aux contrôles de l’Etat.

Mais combien de ces différents produits de consommation courante, en provenance de l’étranger et qui ont échappé aux contrôles de la qualité menés par les services compétents, se trouvent actuellement sur les marchés d’Abidjan ? « Ils sont encore nombreux et variés », estiment ici et là les consommateurs .Interrogés sur les dispositions qu’ils prennent pour les éviter quotidiennement, certains disent s’en remettre tout simplement à Dieu. Car sur le champ, ils n’ont pas de moyens de contrôler la qualité alors qu’ils sont dans le besoin de consommer. D’autres par contre les évitent en allant ailleurs. « Je fais toujours mes achats dans les grandes surfaces. Là-bas au moins, l’on a la chance d’avoir des produits de bonne qualité », explique ce fonctionnaire. Ce méfiant de la qualité de toutes ces multiples variétés de riz importés, Moussa Maniga, couturier de son état, a choisi de consommer que du riz local. « Les produits de bonne qualité, on sait où les trouver quand on a l’argent », fait savoir Thiery parlant de tous les produits. Selon lui, ce sont les moyens financiers qui guident les choix. La plupart des ménages se rabattent sur les marchés existant dans les différentes communes du district d’Abidjan

Contrôles insuffisants

De l’avis de la majorité des personnes interrogées, les contrôles ne se font pas comme il le faut en vue d’éviter aux populations d’être exposées à des produits de qualité inférieure. C’est ce que confirme ce commerçant d’ordinateurs. Il explique que les appareils de qualité inférieure sont facilement écoulés sur les marchés africains, notamment d’Abidjan, car le contrôle n’est pas aussi accentué qu’en Europe. Pour lui, cela est dû à la corruption des agents commis aux contrôles. M. Coulibaly Souleymane que nous avons trouvé devant son atelier de couture à Adjamé, souhaite que l’Etat facilite l’importation des produits pour permettre à chacun de pouvoir faire son choix en fonction de ses moyens. Toutefois, il pense que l’Etat doit contrôler la qualité de tout ce qui rentre dans le pays.

Pour en savoir davantage sur les contrôles de qualité qui sont effectués sur les produits qui rentrent dans le pays, nous avons approché la structure Côte d’Ivoire Normalisation (CODINORM). Nous avons voulu savoir si les produits importés sont effectivement soumis à un contrôle de qualité avant leur entrée sur le territoire ivoirien et surtout leurs mises en vente ? Comment se fait ce contrôle et qui le fait ? Quelles sont les sanctions en la matière, pour ceux qui ne s’y soumettraient pas ?

Nous avons donc adressé à cet effet un courrier à la direction générale de CODINORM, à la demande du responsable de la communication de la structure. Nous attendons encore leur réaction.

Diomandé Karamoko




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