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Divagation. Quand les animaux disputent les rues aux humains

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Les rues des villes de l’intérieur du pays sont partagées entre les humains et les animaux errants. Des cabris trottinent la nuit sur les capots de véhicules stationnés et faufilent la journée entre les motos sur les voies secondaires. Des moutons qui broutent du manioc exposé au soleil par des commerçantes. Des chiens chétifs qui guettent des arêtes de poisson dans les restaurants. Ils ne fouillent plus les poubelles qui appartiennent aux chats devenus “diurnambules”. Autant d’illustrations sur la divagation d’animaux, notamment au Centre du pays, à Yamoussoukro et Bouaké, pour ne citer que ces villes.

Le phénomène agace tout le monde. « Vraiment, on est fatigué. Chaque fois que je gare ma voiture la nuit, le matin je viens trouver des déchets de cabris sur le capot. C’est vraiment gênant », se plaint K. Yao Nguessan, habitant un quartier populaire de Yamoussoukro. Une dame renchérit : « On ne peut pas faire sécher notre Attiéké au soleil sans surveillance. Sinon les moutons vont venir manger », fait elle savoir avec colère.

Un soir, un fait marquant, c’est produit sur la voie A3, en allant à Bouaké. Un car à accidentellement tué une vache solitaire en pleine chaussée. Les phares et le pare-brise du véhicule sont brisés. Les habitants du village ont bloqué le car et exigé la somme de 300 000 francs CFA du conducteur pour avoir tué leur animal. La discussion aurait dégénéré si des éléments de la Gendarmerie n’étaient pas intervenus pour faire le constat et permettre au conducteur de reprendre librement sa route. C’est écœurant.

Cette mauvaise cohabitation entre les humains et les animaux n’est pas sans conséquence. « Les chiens enragés qui errent peuvent mordre nos enfants. C’est dangereux. Quand vous rentrez dans la cour de la marie de Tiébissou, les moutons se promènent. C’est une administration. Ce n’est pas normal », s’indigne un agent de ladite mairie.


Mise en fourrière


Après plusieurs sensibilisations infructueuses menées auprès des populations, le maire N’Gauran Brou Vincent a déployé un commando pour la capture et la mise en fourrière des animaux visiblement sans prioritaires. Une trentaine de quadrupèdes (chiens, moutons, cabris et bœufs) ont été saisis et acheminés au parc à bétail municipal où les propriétaires paieront des amendes pour les récupérer. « C’est mieux. Il fallait ça pour qu’on respire un peu », se réjouit un habitant.

Cette répression fait grincer les dents chez les propriétaires qui ignorent l’article 3 du décret n° 2021-796 du 8 décembre 2021, stipulant que « la divagation des animaux est interdite sur l’étendue du territoire national ».

A côté de la répression qui peut freiner ce phénomène, il y a l’action salutaire de certaines ONG comme le Secours et Protection des Animaux de Côte d’Ivoire (SPACI) qui protègent les animaux en divagation, les vaccinent et leur trouvent un refuge. Ces actions doivent s’étendre dans toutes les villes de la Côte d’Ivoire.

Moussa I. Koné




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