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Politique

Bénin. L’Eglise catholique inquiète à propos du nouveau Code électoral

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Le clergé catholique béninois a organisé, le 25 avril dernier, un colloque pour examiner le nouveau code électoral adopté en mars 2024 par l'Assemblée nationale et toujours objet de polémique dans le pays. Il sollicite une réunion des parties prenantes aux prochaines élections générales de 2026, autour d'une table d'échanges et de discussions, afin de lever les goulots d'étranglement et garantir des consultations électorales apaisées.

« Notre souhait, c’est que vous fassiez quelque chose de formidable pour que ce code électoral ne suscite pas des bagarres dans notre pays », a lancé l’archevêque émérite de Cotonou, Mgr Antoine Ganyé, à l’endroit du président Patrice Talon, à l’entame du colloque.

Depuis l'adoption du nouveau code électoral au Bénin, des voix s’élèvent dans l’opposition pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme un instrument d’exclusion visant à maintenir le camp Talon au pouvoir.

La nouvelle loi électorale a, en effet, au lendemain de son vote en mars dernier, fait l'objet de plus d’une dizaine de recours devant la Cour constitutionnelle. Et pour cause, elle porte le taux de parrainage pour les candidats à la présidentielle de 2026 à 15 % des députés ou maires contre 10 % dans le passé. De plus, seuls les partis politiques ayant obtenu au moins 20 % des suffrages exprimés sur le plan national peuvent prétendre à un siège au niveau de l’Assemblée nationale. Ce taux était de 10 % sous l’empire de l’ancien code.


Durcissement des critères d'éligibilité


Ces durcissements de critères d'éligibilité, perçus comme moyen d’exclusion, attisent les inquiétudes du clergé béninois.

L'Eglise catholique a donc décidé d’assurer la médiation au sein de la classe politique afin que les instances concernées par ce scrutin retrouvent la voix du dialogue avant qu’il ne soit tard. « Nous sommes condamnés à discuter. Si la loi est votée aujourd’hui et que nous trouvons demain que c’est mauvais, il nous faut recommencer. Et si nous voyons que nous allons nous cogner la tête demain, nous devons reculer », a martelé l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Robert Dossou.

Suspectant une atmosphère électorale tendue à venir, Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, estime, pour sa part, au regard de ce qui se passe ailleurs, qu'« il serait inutile de jouer à la politique de l’autruche (...) en faisant semblant de ne pas voir les maux » qui minent le peuple béninois. La préservation de la paix passe, selon le prélat, par la prise d’initiative empêchant « le peuple béninois d’aller à son mécontentement et les partis politiques à leur division ».

Bien que fortement saluée dans l’opinion publique et par l’opposition, cette démarche du clergé béninois qui a rassemblé plusieurs personnalités et cadres politiques du Bénin, n’est pas appréciée par le camp au pouvoir.

Le gouvernement béninois, lui, n'approuve pas vraiment cette initiative. Pour lui, l'Eglise catholique n’est pas restée dans le rôle d’arbitre neutre, de médiateur qu’il prétend jouer. Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a ainsi indiqué que ce colloque aurait pu être une occasion pour le clergé d’obtenir des éclaircissements sur le nouveau code électoral de la part de l’Assemblée nationale, afin de mieux souligner son impartialité et sa neutralité. Il estime donc que la démarche du Clergé catholique est « critiquable et condamnable ».

À quelques mois des élections générales - présidentielle, législatives et communales - de 2026, le pays traverse une vague de turbulences. Amnesty international note ainsi, dans son dernier rapport, une série de dérives : menaces à la liberté d’expression et de réunion, détentions arbitraires, recours excessif à la force, expulsions forcées…

Correspondance particulière de Mufasa Sègbédji


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