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Côte d’Ivoire. 180 maisons de la cité Caistab de Yopougon menacées de démolition

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Dès le début de l’année 2024, le District autonome d’Abidjan a décidé de donner un nouveau visage à la ville d’Abidjan. Plusieurs quartiers à risque ont été rasés, provoquant la grogne des populations qui affirment, dans certains cas, n'avoir reçu aucun préavis, aucune indemnisation ni proposition de relogement.


Des maisons de la cité Caistab de Yopougon Niangon sont ciblées dans le cadre de cette opération de déguerpissement des quartiers à risque initiée par le District. Il s’agit de 180 maisons des cités Caistab, Toit vert, bleu et rouge, construites au bord d'un ravin, qui seront détruites, a révélé le président du quartier Caistab Toit vert, M. Koffi Sylvain, et celui du comité de suivi du ravin, Yao Kouassi.

Ces derniers affirment qu’ils n’ont pas reçu de préavis ou de mise en demeure, bien qu'ils possèdent un titre de propriété. « Personne ne nous a approchés pour nous informer que nos maisons seront détruites. On a juste eu l’information dans les medias. Nous ne savons même pas si nous serons dédommagés. Mais tant que nous ne recevons pas de préavis ou de mise en demeure, nous considérons que ces informations sont des rumeurs », indique M. Koffi Sylvain, qui ne compte pas quitter sa maison.

Un comité de suivi du ravin existe depuis 2011. M. Yao, qui en est le président, soutient qu'à cette époque, le ravin devenu à ce jour une menace, était encore loin de leurs maisons. Ils ont envoyé des courriers aux autorités compétentes, pour les alerter sur leur situation, afin qu'elles puissent trouver une solution pour éviter que le ravin se rapproche davantage de leurs habitations, au fur et à mesure que les saisons pluvieuses passent. Mais ce n'est qu'en 2020, poursuit-il, que l'Office national de l’assainissement et du drainage ( ONAD), s’est penché sur leur situation. Des marques ont été inscrites sur les murs des concessions proches du canal, délimitant la partie de la maison qui allait être cassée pour permettre le lancement des travaux d’installation de buses dans le ravin, pour canaliser les eaux de ruissellement. Ce n’est qu’en avril 2024, indique le président du quartier, que l’ONAD lors d’une réunion tenue à la cité Caistab les a informés que, si les travaux n’avaient pas démarré depuis tout ce temps, c’est bien parce que l’État n’avait pas les moyens d’indemniser les familles, qui allaient être impactées par les travaux. « Ils nous ont dit qu’ils viendront cette semaine pour faire de nouveaux marquages et que le ministère de la construction viendra faire un recensement des maisons qui seront partiellement détruite dans le cadre des travaux », nous a expliqué M. Koffi qui espère que ces travaux de canalisation du ravin débuteront dans les meilleurs délais.

Plaidoyer

Aujourd’hui, les habitants du quartier dont les maisons ont été épinglées par la mesure de déguerpissement du district vivent dans la peur. Pour le moment, ils n'envisagent pas de quitter leurs maisons. M. Yao Kouassi et M. Koffi Sylvain plaident pour que leurs concessions ne soient pas entièrement détruites. « Si on casse ma maison, c’est comme si on me tuait. Nous demandons au District autonome d’Abidjan, de ne pas détruire complètement nos maisons, mais de s’en tenir au marquage effectué par l’ONAD. Qu'il casse juste ce qu'il faut pour que les bulldozers puissent circuler et qu'ils trouvent des solutions pour canaliser le ravin qui menace nos maisons », plaide Yao Kouassi. Le président du quartier Toit bleu ajoute : « ce ne sont pas nos maisons qui vont vers le trou, c’est le trou qui vient vers nos maisons ».

Pour obtenir leurs avis sur les préoccupations des propriétaires de ces habitations menacées de destruction, nous avons déposé des demandes d’interviews au District et à l’ONAD, qui sont restées sans réponses. Quel sera finalement le sort de ces habitants ? Leurs maisons sont menacées à la fois par le ravin qui pourrait davantage s’élargir, sous l’effet des eaux des pluies attendues pour les semaines à venir. Elles se trouvent aussi menacées par les éventuelles démolitions que pourraient occasionner les travaux de canalisation de l’ONAD. Tout comme par les opérations de déguerpissement du District d’Abidjan.

De Lima Soro




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