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Economie

Vos chocolats de Pâques pourraient vous coûter plus cher qu’avant

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Le prix du cacao va de record en record depuis plusieurs semaines. Les chocolatiers commencent à en sentir les répercussions, et les consommateurs sont les prochains en liste. Si l’augmentation du prix du chocolat doit rester limitée d’ici Pâques, la facture pourrait gonfler dans les prochains mois.

À la chocolaterie Bonneau, dans le quartier montréalais d’Ahuntsic, des dizaines de petits lapins, grenouilles, hiboux et oeufs en chocolat trônent déjà sur les tablettes à quelques jours de Pâques. Mais malgré les allures festives que prend le magasin, « c’est très difficile en ce moment », confie au Devoir le propriétaire de l’établissement, Yves Bonneau. Car celui qui est maître chocolatier depuis bientôt 40 ans doit composer avec l’augmentation fulgurante du prix de sa matière première principale.

C’est qu’il y a tout juste un an, le prix d’une tonne de fèves de cacao se situait à environ 2760 $US. Aujourd’hui, son prix dépasse 6840 $US, un bond de près de 150 %.


En cause : des températures et des conditions météo défavorables qui ont endommagé les cultures en Côte d’Ivoireet au Ghana, deux pays d’Afrique de l’Ouest représentant près de 60 % de la production mondiale de cette denrée gourmande.

En conséquence, les géants de l’industrie Hershey et Mondelēz International — qui sont derrière les chocolats Cadbury et Toblerone, entre autres — ont déjà laissé entendre qu’ils pourraient prochainement relever les prix de leurs confiseries.


Il y a tout juste un an, le prix d’une tonne de fèves de cacao se situait à environ 2760 $US. Aujourd’hui, son prix dépasse 6840 $US, un bond de près de 150 %.

M. Bonneau, dont l’entreprise n’a financièrement pas les reins aussi solides que ces mastodontes, a lui aussi dû se résoudre à augmenter les prix d’environ 5 % à 10 % dernièrement. Il s’approvisionne en partie de fèves de cacao importées du Pérou, mais il achète aussi du chocolat déjà transformé auprès d’un grand distributeur. « Le problème, c’est que même si je ne fais pas affaire avec des importateurs d’Afrique de l’Ouest, c’est l’offre mondiale de cacao qui est affectée à la baisse, et ça fait monter les prix partout », explique-t-il.

Catherine Goulet, fondatrice et propriétaire de la chocolaterie montréalaise Avanaa, fait face au même problème. L’équipe de moins d’une dizaine d’employés fabrique lfaire assumereté de son chocolat depuis sa boutiqpare du quartier Villeray. « Les prix montent tellement vite… C’est la première fois que je vis ça », raconte Mme Goulet.


L’inquiétude se fait sentir chez la chocolatière. Elle s’approvisionne en fèves de cacao d’Amérique latine une fois par année, vers la fin du printemps. « C’est bientôt ! Et ce qui est difficile en ce moment, c’est de sécuriser nos commandes. Même si on fait affaire avec nos fournisseurs depuis plusieurs années, ils se retrouvent avec plus de clients. Ça fait monter la compétition pour les stocks et, en fin de compte, les prix », détaille-t-elle.

Épargner le consommateur tant que possible

Pour M. Bonneau, « pas question » de refiler la totalité de la hausse des coûts à ses clients. « On n’a pas le choix d’augmenter dans une certaine mesure. Mais avec l’inflation actuelle, on ne peut pas en remettre un oup et vendre nos chocolats à des prix de fou. On préfère réduire nos marges et épargner la clientèle qui nous fait vivre », explique l’artisan.


En plus de la hausse du prix du cacao, celui d’autres matières premières comme le sucre est lui aussi à la hausse. Même chose pour le coût du transport maritime, qui affecte celui de l’importation des fèves par conteneur.

À La Cabosse d’Or, où l’on vend des produits faits à partir de chocolat importé de Belgique, les prix n’ont pas encore été trop touchés, indique Caroline Crowin. La directrice de cette chocolaterie familiale d’Otterburn Park a déjà passé sa « grosse commande de l’année » l’automne dernier, avant la flambée des prix du cacao. « Il va falloir qu’on voie comment s’ajuster au cours des prochains mois, dit-elle. C’est toujours une question de balancer et de voir si les clients seront prêts à acheter nos produits aux nouveaux prix. Et si jamais ça ne fonctionne pas, alors il faut changer notre produit, son format, son emballage », énumère-t-elle.

Réduire le taux en cacao et la taille des produits

Pour limiter la hausse des prix de ses produits, Catherine Goulet, de la chocolaterie Avanaa, envisage elle aussi plusieurs options. « Je pense qu’il y a beaucoup de chocolatiers qui s’enlignent pour faire des chocolats avec un taux un petit peu plus bas en cacao — ou miser un peu plus sur des chocolats blancs pour essayer de contrôler un peu plus les coûts », estime Mme Goulet.

L’économiste Sylvain Charlebois, expert en agroalimentaire à l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, croit aussi que les produits en chocolat pourraient être touchés par le phénomène de « réduflation ». Il s’agit du procédé par lequel les entreprises réduisent la taille de leurs produits afin d’amortir le choc de la hausse des prix.

« Les chocolats de la Saint-Valentin ont été épargnés par les hausses de prix. Par contre, on pense vraiment que les chocolats de Pâques vont être légèrement [affectés]. Si ce ne sont pas des hausses de prix, ça peut-être plus subtil comme changement : comme de la réduflation », fait valoir l’expert. « Vous savez à Pâques, il y a toujours des gros oeufs en chocolat remplis ou vides à l’intérieur… Je crois que cette année, les oeufs vont être un peu plus vides, et que les lapins auront les oreilles un peu plus courtes », prévient-il.


Clémence Pavic






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