Reconnu coupable de « contrefaçon », « faux en écriture », « usage de faux », « propagation de faux bruits », « transmission d’un message erroné », par le Tribunal de grande instance (TGI) de Kinshasa, le journaliste congolais, par ailleurs Directeur de publication adjoint du média « Actualite.cd », Stanis Bujakera, détenu depuis six mois, a été condamné, le 18 mars, à six mois de prison ferme et à une amende de 1 million de franc congolais. Le correspondant à Kinshasa du magazine Jeune Afrique, avait été arrêté le 8 septembre 2023 et jugé pour un article non signé de son nom, ayant mis en cause les renseignements militaires, dans la mort de l’opposant, Chérubin Okende. « Reporters sans frontières » a salué la liberté bientôt retrouvée du journaliste en rappelant qu’il n’aurait jamais dû être arrêté, poursuivi et condamné dans ce qu’elle considère comme un dossier monté de toutes pièces. Surtout que l’enquête sur la mort de l’ancien ministre congolais des Transports, a conclu à un suicide. Cette version peine à convaincre une bonne partie de l’opinion congolaise et la famille du défunt. En fait, si du côté des proches de l’opposant, on se montre sceptique face aux conclusions de l’enquête, c’est parce que des zones d’ombres persistent. En effet, les angoisses de l’ex-ministre ont commencé depuis qu’il a démissionné, le 28 décembre 2022, du gouvernement Sama Lukonde 1, pour rejoindre l’opposition politique au sein du parti « Ensemble pour la République », dont il était le porte-parole.
Une condamnation inquiétante
La condamnation du journaliste qui a enquêté sur ce drame, est d’autant plus inquiétante qu’elle montre les risques liés à la profession et surtout les dangers auxquels sont exposés les professionnels de médias. Or, faut-il le rappeler, la place d’un journaliste n’est pas derrière les barreaux, mais plutôt dans une salle de rédaction. C’est donc impuissamment que l’on assiste, de plus en plus, à la dégradation de la situation des journalistes à travers le monde, en l’occurrence en Afrique, où ils sont traqués voire trucidés. Dans le contexte congolais, il y a des craintes que cette condamnation du journaliste Bujakera ne soit pas la dernière ; tant elle n’augure rien de rassurant quant à l’avenir de la profession. Si fait que l’on se demande si la liberté de la presse dans ce pays, n’est pas en danger. Cette crainte est davantage justifiée avec le rétablissement de la peine de mort dans le pays, qui vise essentiellement les militaires, les hommes politiques et les journalistes. Il y a donc urgence à aller vers une dépénalisation des délits de presse afin de protéger les hommes et femmes qui exercent la profession en RDC. Au vu du rôle combien important que joue le journaliste au sein de la société, il mérite d’être protégé. Cela dit, il faut saluer le soutien dont a bénéficié le directeur de publication adjoint du média congolais « Actualite.cd » de la part de Jeune Afrique dont il est le correspondant. A ce soutien, il faut ajouter ceux de la corporation et de la société civile. Il n’est pas exclu que tous ces soutiens aient pesé dans la décision de la Justice. Surtout quand on sait que le parquet avait requis contre lui, une peine d’emprisonnement de 20 ans.
Edoé MENSAH-DOMKPIN
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