Huit jours après la dissolution du gouvernement dirigé par Bernard Goumou, le président de la Transition guinéenne, le général Mamady Doumbouya, a nommé, le 27 février 2024, Amadou Oury Bah, Premier ministre. Cette nomination intervient dans un contexte de crise où treize centrales syndicales de la Guinée ont appelé à une grève générale illimitée depuis le 26 du mois, afin d’exiger la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fin de la censure médiatique, le respect d’un accord lié à l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires et la libération du Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), Sékou Jamal Pendessa. C’est, en effet, d’un pays en crise politique et socio-économique qu’hérite le nouveau chef du gouvernement guinéen. Face à l’urgence, il n’aura pas de période de grâce face à un peuple en manque de confiance vis-à-vis de ses dirigeants. Ses premières actions consisteront à décrisper l’atmosphère très tendue dans le pays, en trouvant des solutions à certains dossiers brûlants tels que la question des exilés et prisonniers politiques. Sera-t-il à la hauteur des défis ? Il a certes le profil de l’emploi, mais on attend de le voir à l’œuvre. En effet, Amadou Oury Bah, acteur de premier plan de la scène politique en Guinée, est le président de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) depuis juillet 2020.
Bah Oury sera aussi très attendu sur le chantier du redressement économique de la Guinée
Il a été ministre chargé de la Réconciliation nationale, de la solidarité et des relations avec les institutions. Cette expérience constitue, à n’en point douter, un atout. En tout cas, c’est un averti des questions politiques qui prend fonction au Palais de Kaloum. Economiste de profession, il sera aussi très attendu sur le chantier du redressement économique de la Guinée confrontée à une inflation sans précédent. S’il relève ces défis, Bah Oury aura réussi là où ses prédécesseurs ont échoué. Mais aura-t-il les mains libres pour travailler ? Il serait prétentieux de répondre à cette question, par l’affirmative. Car, le général qui l’a nommé, depuis sa prise du pouvoir par la force, ne gouverne que par la force. C’est d’ailleurs cette volonté de museler toute voix discordante, qui a entraîné la Guinée dans la crise actuelle. Cela dit, troisième Premier ministre de la Transition de Doumbouya, après Mohamed Béavogui et Bernard Goumou, Amadou Oury Bah, contrairement aux deux précédents qui sont issus de la société civile, est un homme politique. Ce choix d’un politique à la tête de l’Exécutif, préfigure-t-il d’un changement de paradigme de la part de Doumbouya ? Si tel est le cas, cela n’a rien de mauvais. Car, Bah Oury est connu pour son approche moins critique envers les militaires au pouvoir. D’ailleurs, il a été le premier homme politique à être reçu par le général Mamadi Doumbouya au lendemain du coup d’Etat du 5 septembre 2021, qui a renversé le régime d’Alpha Condé. La possibilité vient de lui être donnée de faire mieux que ses prédécesseurs, pour sortir la Guinée de l’ornière. A lui de savoir manœuvrer.
Edoé MENSAH-DOMKPIN
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