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Culture

Le culte des fétiches

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Un de mes amis a posté cette réflexion sur Facebook : « Suis tout de même sidéré par ces intellectuels africains qui sont persuadés que la victoire ivoirienne à la CAN serait due au fétichisme. Il faut être un peu givré ou alors très amer, voire désespéré, pour tenir de tels raisonnements. » J’ai alors consulté mon dictionnaire pour savoir ce que signifiait fétichisme. Et il m’a dit : « culte des fétiches » ou « forme de religion dans laquelle les objets de culte sont des animaux ou des êtres inanimés que l’on divinise, ainsi transformés en choses douées d’une vertu divine (oracles, amulettes, talismans.) » J’ai alors cherché le sens de fétiche. Mon dictionnaire m’a dit : « objet de culte des civilisations animistes » ou « objet auquel on attribue un pouvoir magique et bénéfique. » J’ai cherché « animiste. » Il m’a dit « qui professe l’animisme, est marqué par l’animisme. » Animisme : « conception générale qui attribue aux êtres de l’univers, aux choses, une âme analogue à l’âme humaine. »

Revenons à la publication de mon ami. En parlant de fétichisme, je suppose qu’il veut parler du culte des fétiches, c’est-à-dire le fait d’adorer des animaux ou des êtres inanimés que l’on divinise. Par exemple lorsque l’on s’agenouille devant deux morceaux de bois disposés en forme de croix, sur laquelle on représente souvent un homme crucifié, ou devant la statue d’une femme aux traits européens, placée souvent devant une grotte, parce qu’on leur attribue un pouvoir magique et bénéfique. Certains portent cette croix en médaillon au cou, dans leurs poches ou accrochée dans leur maison ou dans leur voiture. Effectivement ils sont des milliards dans le monde et plusieurs millions dans notre pays à adorer ce genre de fétiche, à se référer à lui avant d’entreprendre quoi que ce soit dans la vie, parce qu’ils lui attribuent beaucoup de pouvoir. Il y en a des milliards d’autres dans le monde et des millions dans notre pays, qui économisent toute leur vie, pour aller à la Mecque, en Arabie saoudite, tourner sept fois autour d’un édifice recouvert d’une étoffe de soie noire, appelé Kaaba. Ceux-là se frappent le front contre la terre cinq fois par terre durant toute leur vie, en invoquant un être invisible qu’ils appellent Allah.

Lorsque nous avons remporté la Coupe d’Afrique des Nations, le Premier ministre est allé remercier les représentants des deux cultes dont j’ai parlé plus haut, car selon lui, leurs prières ont grandement contribué à la victoire. Je suppose que mon ami fait allusion à tout cela. Il doit donc penser que le Premier ministre est givré, amer ou désespéré. Et comme je l’ai dit plus haut, ils sont des milliards dans le monde, dont de très grands et brillants intellectuels, pas seulement en Afrique, à adorer ce genre de fétiche. Les représentants de ces cultes sont très respectés et reçus partout dans le monde avec tous les égards.

Je ne sais pas si en parlant de fétichisme mon ami faisait aussi allusion à nos parents d’Akradio, sous-préfecture de Dabou, dont on a beaucoup parlé durant la CAN ou à nos parents d’ailleurs qui eux, ne s’agenouillent pas devant une croix ou la statue d’une femme blanche, ne frappent pas leurs fronts par terre cinq fois par jour, mais se prosternent devant des statues en bois ou en terre, des masques, des arbres ou des cours d’eau et égorgent des animaux pour offrir leur sang à des êtres invisibles.

A la vérité, je soupçonne mon ami, en parlant de fétichisme, de viser plutôt les pratiques de nos parents d’Akradio et d’ailleurs. Parce que lorsque l’on parle de fétichisme, cela concerne généralement les religions et les croyances traditionnelles africaines. Demander les faveurs d’une croix en bois n’est pas du fétichisme. Mais demander les mêmes faveurs d’une statue en terre mais qui ne représente pas un homme ou une femme qui serait né en Palestine il y a plus de deux mille ans est du fétichisme. Tourner autour d’un édifice en demandant les faveurs d’un être invisible, lapider un autre être invisible appelé Satan n’est pas du fétichisme. Egorger un poulet en demandant les faveurs d’un être invisible est du fétichisme. Il y a un fétichisme sauvage, celui d’Afrique, qui est bon pour les givrés, et un autre, civilisé, venu d’Europe ou d’Arabie, et qui est bon pour les gens normaux et sérieux.

Venance Konan





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