Le premier tour de la présidentielle à Madagascar est prévu se dérouler le 16 novembre 2023. A une semaine de ce rendez-vous aux grands enjeux, la tension est de plus en plus vive. En effet, le 8 novembre dernier, une nouvelle manifestation de l’opposition dans la capitale malgache, a été réprimée par les forces de l’ordre. Des échauffourées ont fait plusieurs blessés parmi les manifestants et ont abouti à l’arrestation d’un député. Cette arrestation vient s’ajouter à celle d’un candidat déclaré à la présidentielle, l’économiste Jean-Jacques Ratseitison, qui a été arrêté le 6 novembre dernier par la police, alors qu’il s’apprêtait à investir la Place du 13-Mai. Ce spectacle désolant est malheureusement devenu monnaie courante dans ce pays situé au large de la côte Sud-Est de l’Afrique. Au regard de la montée du mercure politique et social, le scrutin prévu pour le 16 novembre prochain, soit dans une semaine, préfigure une crise politique et ce, dans un contexte économique plus que difficile. Mais le jeune président n’en a cure. Visiblement aveuglé par le pouvoir, Andry Rajoelina fait la sourde oreille, préoccupé qu’il est, à bien ficeler son projet de réélection pour un nouveau mandat à la tête d’un pays dont on lui conteste la nationalité. En effet, le président Rajoelina, du fait de l’acquisition volontaire de la nationalité française en 2014, n’est plus citoyen malgache aux yeux de l’opposition si bien que 11 des 13 candidats en lice pour la présidentielle, réclament sa disqualification de la course à la magistrature suprême.
Le président Rajoelina et l’opposition gagneraient à tout mettre en œuvre pour éviter au peuple, une crise postélectorale
Bien consciente que le jeu est verrouillé, l’opposition s’accroche à la moindre faille qui puisse lui être favorable. Ainsi, le Collectif des candidats opposés à Andry Rajoelina lui reproche d’avoir, au cours de son mandat, bafoué l’Etat de droit par des coups d’Etat institutionnels. Ainsi, ce collectif exige, entre autres, la refonte de la liste électorale, la mise en place d’un gouvernement neutre durant le temps des élections, d’une CENI vraiment indépendante et la réforme de la Haute cour constitutionnelle. Et ce n’est pas tout. Elle réclame aussi une limitation légale des fonds utilisés lors de la campagne électorale. Au moment où les autres candidats demandent au préalable une clarification des règles du jeu, le président candidat est en campagne pratiquement tout seul. Entre distribution de T-shirts, de tickets, de billets de banque et organisation de giga concerts, Rajoelina a déployé les grands moyens, mobilisant des fonds faramineux pour conserver son trône. En tout cas, à une semaine de ce rendez-vous important pour le peuple malgache, les protagonistes sont à couteaux tirés, d’où une atmosphère de méfiance qui provoque un déferlement de violences. Dans de telles conditions, aller aux élections ne ferait qu’aggraver une crise latente. Il faut donc mettre balle à terre. Autrement dit, le président Rajoelina et l’opposition gagneraient à tout mettre en œuvre pour éviter au peuple, une crise postélectorale à l’issue incertaine.
Siaka CISSE
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Tribunal du Plateau : 20 ans de prison requis contre un homme pour le viol d'une vendeuse de beignets de 14 ans
-
Réaction de Ndjamena à la décision de Washington sur les visas : Bander les muscles, c’est bien mais…
-
L’Enquête du jeudi. Côte d’Ivoire. Commerce en ligne : un secteur en pleine expansion
-
Côte d’Ivoire. Construction : conseils pour éviter les effondrements d’immeubles
-
Guinée. Faux tremblement de terre : Lamine Guirassy interdit d'exercer le métier journaliste
-
Côte d’Ivoire . Adjé Metch Silas exprime son soutien à la Caravane zéro violence électorale
-
Réponse à M. Serey Eiffel, un ingénieur qui pense tout savoir
-
États-Unis : le meurtrier présumé de l’Ivoirienne Mariame Toure Sylla en jugement
-
Présidentielle 2025 : Jean Nkuete dénonce une « outrecuidance » face à l’âge de Paul Biya
-
Meurtre à Man : Pour un plat, il tue son père à coups de hache
-
Côte d’Ivoire .Ce qui doit arriver arrivera et nous en serons tous comptables.
-
Retrait du Rwanda du CEEAC : Quand Kagamé s’isole davantage
-
Côte d'Ivoire. Incivisme et pollution à Bonoua
-
Pluies sur Abidjan. Un taxi emporté par les eaux
-
Kibarou . Le monde au chevet des océans malades
-
Ça s'est passé un... 9 juin Ernesto Djédjé « le Gnoantré national » est mort
-
Football - Canadian Shield 2025 : les supporters des Éléphants gagnent le match de la mobilisation
-
Marcelin Dougba,(PLCC) : "Nous avons enregistré plus de 12 000 plaintes en 2024"
-
Genre. Dominique Ouattara se réjouit du choix d’Abidjan pour le lancement du Réseau mondial des femmes africaines et afro-descendantes
-
Bénin : un homme jugé pour avoir tenté de vendre sa sœur
-
Aïd El-Kebir 2025: Cheickhoul Aïma Ousmane Diakité invite à la paix et à la fraternité
-
Déguerpissement à Libreville : Le gouvernement invoque le «lourd héritage de notre passé commun
-
Genre. Un réseau rassemblant des femmes africaines et afro-descendantes des cinq continents lancé à Abidjan
-
Interdictions d'entrée aux États-Unis : L’Union africaine appelle Trump à tenir compte des aspects humains et à dialoguer avec les États
-
Côte d’Ivoire . La lutte contre la pollution plastique au cœur des enjeux environnementaux en 2025
-
Lutte contre les “terroristes étrangers” : Trump interdit l’accès des Etats- Unis aux ressortissants de 19 pays
-
Sénégal : Ce dialogue national qui divise
-
Côte d’Ivoire. Plus de 67 milliards de FCFA pour accroître les échanges en électricité avec le Ghana
-
Côte d’Ivoire. Dominique Ouattara lance le Plan national 2025-2029 contre le travail des enfants
-
Côte d’Ivoire. La Société de garantie des crédits aux PME, à l’écoute des femmes entrepreneures
-