Les migrations sont aussi vieilles que l’humanité. En effet, depuis que l’homme est apparu sur la terre il y a de cela plus de 2,5 millions d’années, il n’a cessé de se déplacer sous l’influence de plusieurs facteurs mais dans un seul but : la recherche du bien-être. Autant dire que migrer est humain, pour ne pas dire inscrit dans le génome de Lucy à qui l’Afrique doit la prestigieuse métaphore «Berceau de l’humanité».
Depuis donc que le phénomène migratoire est parti du continent noir, plusieurs millénaires plus tard, l’Afrique reste de nos jours le plus grand foyer de départ vers d’autres cieux, l’Europe en particulier, en raison, entre autres, de la proximité géographique avec le vieux continent.
On a toujours en mémoire la crise migratoire de la première moitié de l’an 2 000 qui a affecté nombre d’Etats du bassin méditerranéen occidental.
Moins de vingt ans après, l’histoire est-elle en train de se répéter ?
C’est la question que l’on est en droit de se poser au regard du nombre de migrants qui ont accosté le week-end dernier sur les îles Canaries.
En effet, plus de 1 500 migrants clandestins, venus de l’Afrique subsaharienne, ont échoué sur cet archipel espagnol situé au large du Maroc. Une ampleur jamais enregistrée depuis 2 006. Soit un total de plus 8 000 au cours des deux premières semaines du mois d’octobre. Une marée humaine qui vient s’ajouter aux précédents déplacés qui, contre vents et marées, ne reculent devant aucun obstacle pour gagner l’ «Eldorado» européen, ou considéré comme tel.
Ni les risques inhérents à la traversée à bord de rafiots, ni le nombre de personnes qui meurent au cours du voyage transformant ainsi la Méditerranée en un cimetière marin, ni les mesures drastiques de contrôle instaurées dans les pays d’accueil, encore moins les campagnes de sensibilisation menées dans les régions de départ, ne parviennent à endiguer le fléau.
Bien sûr depuis longtemps, les raisons de cette course périlleuse vers un mieux-être de plus en plus incertain sont connues.
La plus prégnante est liée à la situation économique des Etats au Sud du Sahara qui ne parviennent toujours pas, malgré les efforts consentis çà et là, à résorber un tant soit peu le chômage des jeunes. Cet état de fait est lui-même tributaire de la gouvernance problématique, de la corruption qui gangrène toutes les sphères de l’administration publique et du détournement des deniers publics érigés en norme sous nos Tropiques.
A tout cela, il convient d’ajouter le cas récent et spécifique du Sahel marqué par le phénomène du terrorisme, facteur de déstabilisation, l’insécurité transfrontalière et la traite des êtres humains.
C’est vrai, tout cela incombe à la responsabilité de nos Etats dont les réponses à la crise sécuritaire, les discours sur la moralisation de la vie publique, les politiques d’emploi qui ne sont souvent que des mesures cosmétiques, restent désespérément en deçà des attentes.
Aussi faut-il pointer du doigt les candidats au départ toujours habités par le mythe de l’Europe, terre de cocagne.
Certes, les opportunités d’emploi et de promotion sociale varient d’un Etat à l’autre, d’un continent à l’autre. Mais faudra-t-il pour autant continuer à jeter tout son dévolu sur une planche de salut, parfois illusoire ? Qui plus est à coûts d’investissements colossaux au regard de la fortune qu’il faut pour l’embarquement et surtout pour les passeurs et la myriade d’intermédiaires qui se nourrissent du désespoir des jeunes Africains ?
Alain Saint Robespierre
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