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Côte d’Ivoire| Yopougon- Sans clôture, sans eau, ni électricité, le Groupe scolaire Marché de Port-Boüet 2 en proie à l'insalubrité et à l'insécurité

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Un tableau très noir pour le Groupe scolaire Marché de Yopougon Port-Boüet 2, à Abidjan. Construit à la fin des années 1970, il est plongé dans une situation alarmante. Des garages et magasins de bois occupent une bonne partie de cette école. Des véhicules, motos et piétons traversent la cour. Des troupeaux de moutons errent un peu partout. L’établissement est utilisé comme un dépotoir par les populations riveraines. De nombreux sans-abris y dorment la nuit tombée. Les chauffeurs de gros camions ont fait de cette école un parking, autour duquel se trouve un fumoir.


Une directrice agressée par des bandits

« Outre la vétusté des bâtiments et le manque de clôture, il n’y a pas d’électricité et de toilettes au sein de l’école, explique avec un air impuissant, Serge Camille, directeur de cet établissement scolaire de trois bâtiments, accueillant plus de 700 élèves répartis en 12 classes groupe scolaire Marché de Port-Boüet 2.

« Nous avons été maintes fois vandalisés, poursuit le directeur. Toutes les ampoules et les interrupteurs ont été volés. Il y a trois ans, l’ancienne directrice a été agressée. Son sac contenant de l’argent, des téléphones et des pièces administratives, a été emporté par des bandits. »


Kiosque de café noir, élèves incontrôlables


La situation de cet établissement, cause d’énormes désagréments. « Du goudron est brulé juste derrière notre bâtiment. La fumée nous étouffe. C’est vraiment insupportable. Il y a aussi des mentaux en liberté, des sans-abris et autres indigents qui dorment devant les salles. Chaque matin, nous sommes obligés de les chasser, avant de commencer les cours », confie un membre du corps enseignant.

« Certains de nos élèves consomment le café noir d’un kiosque situé à proximité de l’établissement, témoigne un autre enseignant. Cela les rend incontrôlables. Par manque d’électricité, nous sommes obligés de libérer les élèves à partir de 16 heures, parce qu’il fait sombre dans les salles de classes ».

Silence de la Mairie et de l'État

Le directeur de ce groupe scolaire, indique que dans le temps, plusieurs entreprises et structures s’étaient proposées de construire la clôture de l’école. Mais vu l’étendue de l’établissement, ils ont tous abandonné le projet. « Mes prédécesseurs avaient entrepris des démarches auprès des autorités municipales et étatiques, pour la construction de la clôture de l’école. Mais elles sont restées sans réponses, jusqu’à ce jour », dit M. Camille.

Pour empêcher les véhicules de circuler dans la cour de l’école, il avait demandé des balises en béton à l’entreprise BTP, située juste en face de son école. Mais, il n’a malheureusement pas obtenu gain de cause. « Pour l’instant, nous dressons une barrière de fortune en superposant des pneumatiques usagés. Mais certains automobilistes les enlèvent à notre absence pour passer », explique le premier responsable de cet établissement.

Des élèves fauchés par des véhicules qui traversent l'école

L’inexistence d’une clôture autour de cet établissement, favorise la survenue fréquente des accidents. « L’année passée, un élève de CM2 a été fauché par un chauffeur de tricycle. Il n’a pas pu passer le CEPE. Il reprend sa classe cette année. Mais marche difficilement. Une autre élève de CE2, a été aussi renversée par un automobiliste pendant la récréation. Les auteurs de ces accidents prennent toujours la fuite la fuite. Les parents des victimes supportent seuls les frais des soins », déplore le directeur.

Pour sauver cette école, M. Serge Camille lance un cri du cœur. « Notre école a besoin urgemment d’une clôture, pour sécuriser les élèves et les enseignants. Elle a aussi besoin d’eau, d’électricité et de toilettes, afin que nous puissions travailler dans de bonnes conditions. Enfin, nous voulons que les autorités déguerpissent tous ceux qui occupent, de façon illégale, le domaine de notre école », plaide-t-il.


Des parents angoissés

« C’est avec la peur au ventre que nous envoyons nos enfants dans cet établissement », révèle Mme Monique Konan, une parente d’élève venue inscrire son garçonnet. La fille de M. Albert Soko fréquente cette école depuis quatre ans. « Je laisse mon enfant fréquenter ici, parce que je n’ai pas les moyens de l’inscrire dans une école privée. L’autre raison c’est qu’il n’y a pratiquement plus de place dans le public. Sinon, nous sommes conscients des dangers qu’ils encourent », reconnait-t-il. « Les enseignants de cette école méritent d’avoir un meilleur cadre de travail. Car, ils sont compétents », affirme Mme Agnès Kobe, venue chercher son fils.


Boubakar Barry




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