Depuis quelques années, des prêtres catholiques togolais composent des chansons, publient des albums musicaux. Pourquoi tant d’engouement et quels sont les défis liés à cet engagement dans l’art musical ?
Samedi 16 septembre, un nouvel album de musique sera disponible au Togo : « Mawu fe dodo » (Le plan de Dieu, en langue locale ewe). Particularité : l’artiste est un prêtre, le père Florentin Tokou, prêtre diocésain vicaire à la paroisse Saint-Augustin d’Amoutivé à Lomé. Il y a quelques semaines, c’était un de ses confrères, le père Marius Mawuli Segla, du Kpalimé, qui sortait son propre album de chansons d’inspiration chrétienne intitulé « Mawunyo » (Dieu est bon).
La musique et le chant religieux ont toujours fait partie de la vie de l’Église catholique. « La chanson, c’est la liturgie même de Dieu, et la liturgie s’accompagne toujours de musique », explique le père Paul, un prêtre togolais. Mais au Togo, ce « puissant canal » – selon l’expression du prêtre – semble avoir une place toute particulière, au vu du nombre de prêtre qui compose des chansons et produit des albums.
C’est par exemple le cas des pères Thierry Dayou, Fabrice Degbe, Marius Mawuli Segla ou encore de l’abbé Florentin Tokou, l’un des plus jeunes chanteurs, à l’instar d’autres aînés comme Pierre Noagbodji ou Nicodème Barrigah-Benissan, avant d’être nommé évêque.
« Pour moi, la musique n’est pas un appendice à ma charge épiscopale, une activité récréative à laquelle je consacre mes heures de loisir, confie Mgr Barrigah. Elle est plutôt au cœur de ma mission pastorale d’évangélisation. » Cette place prépondérante se retrouve dès les années de formation des futurs prêtres. « Les programmes et activités aux séminaires pendant notre formation participe beaucoup au choix de devenir musicien ou chanteur », confirme l’abbé Marius.
« Tout prêtre ne doit pas nécessairement être chanteur »
Dans le même sens, le père Florentin précise : « nous apprenions à chanter les Psaumes, nous faisions des classes de chant et avions des temps de méditation ». En clair, les prêtres ont normalement un certain sens de la musique, celle-ci faisant partie intégrante de la liturgie ecclésiale. Une illustration est que la messe du dimanche est une messe chantée et tout prêtre doit pouvoir chanter la préface le dimanche et les jours de solennité.
Pour le père Paul, l’important nombre de prêtres-chanteurs au Togo s’explique également par le vent charismatique au sein de l’Église, avec par exemple communauté de l’Emmanuel dont les membres évangélisent beaucoup par le chant.
« Mais cela ne veut pas dire que tout prêtre doit devenir nécessairement chanteur, voire artiste chanteur », prévient le prêtre. Car, « devenir chanteur est très exigeant et davantage encore pour le prêtre compositeur et chanteur », renchérit un autre prêtre musicien togolais qui recommande beaucoup de rigueur et de patience à ses confrères chanteurs, afin d’éviter d’être des compositeurs ou des chanteurs médiocres. « Être chanteur est une vocation, une autre vocation, et cet engagement nécessite beaucoup de temps », ajoute-t-il.
Charles Ayetan (à Lomé)
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Publié le :
24 septembre 2023Par:
Lago Tape