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Politique

Edito : Prix du riz, causes et espoirs

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Le riz, deuxième céréale la plus produite dans le monde, a un goût amer actuellement pour les consommateurs. Qu’ils résident ailleurs dans le monde ou spécifiquement en Côte d’IvoireLes temps sont durs. A peine les élèves ont-ils repris le chemin de l’école, avec les dépenses qui en découlent, que les parents doivent faire face à cette autre réalité.


En tout cas, le prix du riz ne fait pas sourire présentement. En quinze ans, le coût a atteint un pic jamais égalé. Sur le marché international, en août, la tonne est montée à 650 dollars soit 390.000 FCfa.


Alors qu’en juillet, la même quantité se négociait à 513 dollars soit 307.800 FCfa, contre 470 dollars (282.000 FCfa) en mai et juin. La cause principale est connue.


Les changements climatiques avec le réchauffement de la terre. Entraînant tout naturellement un manque d’eau. Un stress climatique qui influence négativement la production. Par ailleurs, l’Inde a mis fin au programme « riz Covid ».


C’est le riz subventionné du fait de la pandémie de la Covid-19. Pour ne rien arranger, la guerre en Ukraine s’invite également dans la perturbation du marché.


Premier exportateur, avec 40% du marché, le pays a pris une mesure fin juillet. Celle de limiter ses exportations, pour contenir la hausse intérieure des prix. Ce sont cinq millions de tonnes que le premier acteur du marché mondial compte retirer.


Une mesure visant à créer aussi un climat favorable aux autorités, dans la perspective des législatives de 2024.


Quant à la Thaïlande, deuxième fournisseur du marché, elle fait face à une sécheresse sévère. La Chine, pour sa part, reste très timide sur le marché international depuis quelques mois. 400.000 tonnes en moins sont prévues.


L’agence d’informations financières Fitch solutions annonce un déficit de 8,7 millions de tonnes. Le plus grand gap depuis 20 ans. « Un déficit d’une magnitude telle qu’il affectera inévitablement les principaux importateurs », affirme Fitch.


Vous avez dit importateurs ? Le continent africain reste de plus en plus gourmand en riz importé. Cette année, les estimations de consommation sont de l’ordre de 20 millions de tonnes.


Les experts tablent même sur un doublement de ce tonnage à l’horizon 2035. A l’échelle nationale, il faut noter que la Côte d’Ivoire a une consommation annuelle de deux millions de tonnes.


70% de ce volume, soit 1,4 million de tonnes sont produites localement. Le pays doit importer 600.000 tonnes pour satisfaire la demande locale.


Mais, il faut savoir que les difficultés d’aujourd’hui sont les opportunités de demain. En réalité, les 600.000 tonnes représentent un marché de 234 milliards de FCfa (si l’on considère le prix actuel à l’international) à capter par les acteurs et autres opérateurs nationaux. Il y a donc du potentiel. Et les conditions sont réunies pour cela.


La terre est disponible et fertile. Riz irrigué ou riz fluvial, la Côte d’Ivoire dispose d’une bonne pluviométrie. Le facteur ressources humaines est aussi encourageant. Les riziculteurs maîtrisent de plus en plus les techniques culturales.


Le cadre institutionnel existe avec l’Agence pour le développement de la filière riz en Côte d’Ivoire (Aderiz). La volonté et l’accompagnement politiques sont manifestes.


Toutefois, quelques réglages sont nécessaires. Il s’agit, en premier, de l’accompagnement financier. Faciliter l’accès aux ressources aux personnes et petites structures désireuses de se lancer dans la production rizicole. Deuxièmement, le mode de production.


On a souvent chanté les mérites d’une agriculture moderne. Cela doit être une réalité. Aujourd’hui, le planteur doit utiliser des moyens modernes de production, à travers la mécanisation. Les machines adaptées permettent d’aller plus vite, de produire en quantité et en qualité.


Toutes choses qui donneront un sens à l’agriculture intensive comparativement à l’agriculture extensive. Avec des rendements à l’hectare annonçant de bonnes récoltes.


En cette année 2023 consacrée à la jeunesse, la filière riz est une orientation à prendre en considération. Dans la diversification des productions agricoles, il importe de mettre l’accent sur les spéculations alimentaires. Elles ont l’avantage d’avoir un débouché immédiat.


En attendant, le gouvernement a pris des mesures pour contenir les prix du Kilogramme de riz dans des proportions raisonnables. Ainsi, les prix ont été plafonnés.


Et la Commission nationale de lutte contre la vie chère, entre autres, est chargée d’y veiller. C’est que les stocks disponibles, selon les exportateurs, permettent d’alimenter sur une bonne période (des mois) le marché.


Des stocks acquis au moment où les prix internationaux d’achat n’avaient pas atteint le niveau élevé du mois d’août ou de septembre. Vendre donc des marchandises acquises à un coût moindre, mais en tenant compte des nouvelles réalités sur le marché, serait de la surenchère que l’État doit combattre.


Autre lueur d’espoir, les récoltes des autres pays asiatiques (90% de la production mondiale), principaux fournisseurs du marché mondial.


Des récoltes qui débutent cet automne (période allant du 22 septembre au 21 décembre). Avec le vœu que leurs livraisons soient à la hauteur de la demande mondiale.

Adama KONE





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