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Politique

Côte d’Ivoire .Le naufrage du titanic

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 Les électeurs ivoiriens se sont rendus aux urnes ce samedi 2 septembre 2023 pour choisir les listes de leur choix aux municipales et régionales.

Tous les résultats définitifs, vingt-quatre heures après les scrutins, ne sont pas connus mais trois enseignements sautent aux yeux.

D'abord, le RHDP garde sa place du plus grand parti politique. Mais, des défaites inattendues(!?), comme celles de Jeannot Ahoussou Kouadio, président du Sénat, dans le Bélier, et de Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des PME, à Yamoussoukro, laissent un arrière-goût à la razzia.

Toutefois, la victoire d'Adama Bictogo, président de l'Assemblée nationale, à Yopougon face à Michel Gbagbo, vaut son pesant d'or et de nombreux concerts de célébration.

C'est, en effet, une importante prise de guerre politique. La plus grande commune du pays, baptisée "Yopougon de Gbagbo", tombe dans l'escarcelle d'Alassane Ouattara et de son parti.

Ensuite, le glas sonne pour la gauche ivoirienne, qui sort complètement laminée de ces scrutins. C'est le naufrage.

Laurent Gbagbo et son parti, le PPA-CI, ont coulé comme le Titanic. Après un sursaut trompeur aux législatives du 6 mars 2021, ils ont perdu tous leurs bastions traditionnels dans "l'enclave akyé", au centre-ouest et à l'ouest.

Victime de querelles intestines, de choix souvent faits par oukaze de ses représentants et de mauvais calculs dont une alliance mal goupillée avec le PDCI-RDA, le parti de Gbagbo boit le calice jusqu'à la lie.

Toutes ses têtes de file ont été battues: Hubert Oulaye, président exécutif, Assoa Adou, président du Conseil de stratégie politique, Léon-Emmanuel Monnet, président du Conseil politique permanent, Damana Adia Pickass, secrétaire général, Kipré Stéphane, 1er vice-président en charge de l'implantation, Justin Koné Katinan, porte-parole.

La liste est longue et non exhaustive du Waterloo, au point que Gbagbo et ses partisans, ne faisant plus le poids, vont raser désormais le mur à Abidjan, qui représente le tiers de l'électorat national et où ils ne dirigent aucune commune.

La même bérézina électorale a visitée le FPI et Pascal Affi N'Guessan. Ils ont, eux aussi, fait de mauvais paris. Le choix de faire équipe avec le parti au pouvoir ne leur a finalement pas été bénéfique.

Et le parti est tombé de Charybde en Scylla. Il n'a enregistré aucun élu. Même le FPI a perdu dans le Moronou, considéré comme l'antre d'Affi.

Sur l'étendue donc du territoire national, la gauche a été rayée de la carte électorale, à l'issue des scrutins du 2 septembre.

Elle paie cash sa disparition du paysage électoral pendant dix ans avec les mots d'ordre de boycott et surtout, son émiettement provoqué par des palabres sans fin, des guerres de leadership et le divorce politique ayant entraîné l'explosion du FPI, ex-parti au pouvour, en deux branches antagoniques, le FPI et le PPA-CI, dirigés par deux anciens camarades qui se regardent maintenant en chiens de faïence: Laurent Gbagbo et Affi N'Guessan.

Et un troisième larron est venu en ajouter à l'imbroglio: le MGC de Mme Simone Éhivet Gbagbo, ex-épouse de Laurent, qui n'est ni avec l'un ni avec l'autre.

Le désastre politique est à la mesure des inimitiés et des crocs-en-jambe. Et la gauche s'enfonce, avec son consentement, dans du sable mouvant.

Enfin, Aimé-Henri Konan Bédié peut partir en paix. Il a rendu l'âme le 1er août, un mois avant les échéances électorales, mais il n'a pas été trahi. Son appel pour un parti fort a été entendu et appliqué à la lettre.

Le PDCI-RDA a ainsi relevé le défi. Malgré les débauchages tous azimuts en son sein de nombreux militants et cadres, en dépit des campagnes pour l'affaiblir, ce parti septuagénaire a montré qu'il est bâti sur du roc.

Hormis quelques fausses notes, il a encore victorieusement refait la conquête du grand centre baoulé, son inamovible fief, en remportant et avec la manière, victoire sur victoire. Au nez et à la barbe du parti au pouvoir.

Et après ces échauffements et avant la finale de la présidentielle d'octobre 2025, deux partis politiques de droite, anciens alliés au sein de la coalition du RHDP, font la course en tête pour la conservation ou la reprise du pouvoir d'État: le RHDP et le PDCI-RDA. Sous les yeux des formations de gauche, vidées de leur substance et réléguées au rang de spectateurs.

F. M. Bally



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