Les lampions se sont éteints, hier, 24 août 2023, sur le 15e sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) à Johannesbourg. Pour l’essentiel, on retiendra que les dirigeants des pays membres dudit bloc, sont parvenus à aplanir les divergences de vues qui les opposaient, pour accueillir six nouveaux pays. Il s’agit, pour ne pas les nommer, de l’Iran, de l’Argentine, de l’Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis, de l’Egypte et de l’Ethiopie. Après donc l’adhésion en 2010 de l’Afrique du Sud, le continent africain compte désormais deux nouveaux membres au sein des BRICS qui militent pour un changement de l’ordre mondial caractérisé par la domination économique des Occidentaux. Pourquoi alors le choix de ces deux pays africains dont les PIB respectifs, on le sait, enregistrent des taux de croissance importants ? C’est la question que se posent bien des observateurs qui font remarquer que le Nigeria, en tant que première puissance économique du continent africain, a vu sa demande rejetée alors même qu’il faisait partie des pays qui toquaient à la porte des BRICS. Est-ce parce que le Nigeria, contrairement à l’Ethiopie et l’Egypte, n’épouse pas la « ligne directrice » que défendent les pays membres des BRICS ? La question reste posée. Quoi qu’il en soit, l’ouverture dont ont fait montre les BRICS, est une très bonne chose en soi. Sans doute ont-ils compris que pour l’avènement d’un monde multipolaire qu’ils appellent de tous leurs vœux, leur nombre fera leur force.
Il revient aux pays africains de refuser de jouer les faire-valoir
D’où la nécessité de continuer à ratisser large. Pourquoi ne pas, en attendant leur adhésion officielle à la coalition, donner le statut « d’observateurs » ou de « partenaires » aux pays dont les demandes n’ont pas été agréées en espérant qu’à l’avenir, ils œuvreront à se conformer aux critères édictés ? Il y va sans doute de la survie des BRICS qui, en plus de l’adversité des Occidentaux à laquelle ils font face, sont traversés par des courants qui ne favorisent pas l’avènement d’un monde multipolaire. C’est le cas, par exemple, de la rivalité historique entre l’Inde et la Chine, qui pollue souvent la bonne atmosphère qui devrait prévaloir au sein de la coalition. On comprend d’ailleurs pourquoi la Chine tenait à l’élargissement du bloc en vue de renforcer son influence à travers la diversification de ses partenaires, au moment où l’Inde, soutenue par le Brésil, se montrait très circonspecte. C’est de bonne guerre. Car, en matière de relations internationales, seuls comptent les intérêts. Il n’y a pas de place pour les sentiments. Cela dit, maintenant que les BRICS exercent, de plus en plus, une certaine attirance sur bien des pays aux économies florissantes, que fera le camp d’en face, c’est-à-dire le bloc occidental ? Sans doute ce dernier ne restera-t-il pas les bras croisés et ne manquera pas d’user de manœuvres ou de stratagèmes pour casser la dynamique en cours en vue de maintenir son hégémonie à travers le monde. Là aussi, le jeu en vaut la chandelle. Car, quand il s’agit de défendre ses intérêts, tous les coups sont permis. Toutefois, il revient aux pays africains de refuser de jouer les faire-valoir en travaillant à tirer le maximum de profits de cette guerre que se livrent les grands du monde. Ne dit-on pas d’ailleurs, et à juste titre, que c’est le terrain qui commande la manœuvre ?
Boundi OUOBA
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