Condamné le 8 mai 2023, à six mois de prison avec sursis à l’issue d’un procès en appel pour diffamation, puis le 1er juin, à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko, est à nouveau sous les feux des projecteurs avec une nouvelle affaire judiciaire. En effet, il a été arrêté le 28 juillet dernier, soit quatre jours seulement après la levée du blocus autour de son domicile, précisément le 24 juillet, pour avoir « volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme » et pour avoir « aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt ». Face à la presse, le 29 juillet, le procureur de la République du Sénégal a présenté les charges retenues contre Ousmane Sonko en ces termes : « Appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs », « atteinte à la sûreté de l’Etat », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « complot contre l’autorité de l’Etat », « actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves » et « vol », pour des faits commis entre mars 2021 et juin 2023. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que la descente aux enfers de Sonko se poursuit avec ce nouveau dossier judiciaire. Et les sept chefs d’inculpation montrent à suffisance qu’on veut lui faire porter l’entière responsabilité de toutes les violences qu’a connues le Sénégal durant ces deux dernières années. Présenté à un juge d’instruction, Ousmane Sonko qui n’est pas exempt de reproches, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Et ce n’est pas tout. Car par un arrêté rendu public, le ministère de l’Intérieur a prononcé la dissolution de son parti qu’est le PASTEF
On attend de voir ce que cette nouvelle affaire va provoquer au pays de la Téranga
Mais ces charges n’apportent-elles pas de l’eau au moulin de ceux qui pensent que Macky Sall, l’actuel chef de l’Etat, a certes renoncé à un 3e mandat, mais n’est pas prêt à faire de quartier à celui-là même qui aura plus ou moins « pourri son mandat » ? Toujours est-il que l’on a encore en mémoire son discours du 3 juillet dernier, au cours duquel il renonçait à un 3e mandat, mais promettait que « les auteurs, les commanditaires, les complices » des violences intervenues dans le pays, « répondront de leurs actes inqualifiables devant la Justice ». « En attendant, les enquêtes se poursuivent. Nous ferons toute la lumière sur ces événements et sur les forces occultes qui veulent ébranler notre pays. Pour ma part, j’affirme, ici, que je ne transigerai pas avec des fossoyeurs de la Nation, de l’Etat, de la République. Ce serait trahir mon serment constitutionnel », avait-il déclaré. En tout cas, avec cette nouvelle inculpation du patron du Pastef, on peut dire qu’une fois de plus, Ousmane Sonko est mal barré, même si la charge de « vol avec violence du téléphone portable d’une gendarme » peut interroger. Face à ces nouveaux développements, que feront ses militants et sympathisants ? Certes, des heurts et incidents avaient été signalés au lendemain de son arrestation, dans certains quartiers de la capitale, Dakar, ainsi qu’à Ziguinchor, la ville dont Sonko est le maire. Mais ces actes suffiront-ils à faire réculer la Justice ? On peut en douter. L’argument mobilisateur d’un 3e mandat du président sortant, n’étant plus à l’ordre du jour, on peut croire que bien des Sénégalais ne verront plus de raison de sortir. En tout état de cause, on attend de voir ce que cette nouvelle affaire va provoquer au pays de la Téranga surtout que des manifestations ont déjà éclaté un peu partout à travers le pays.
Colette DRABO
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