Plus de deux millions de Centrafricains étaien appelés aux urnes, le 30 juillet 2023, afin de se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle Constitution qui doit remplacer celle de 2015. Et sans être devin, l’on peut dire que le Oui triomphera. Le doute n’est d’autant pas permis que le président Faustin-Archange Touadéra aura tout mis en œuvre pour parvenir à ses fins. Le limogeage, le 25 octobre 2022, de la présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan, qui n’était pas favorable au tripatouillage de la Constitution et son remplacement par un homme-lige, sont autant d’éléments qui prouvent que ce scrutin est joué d’avance. Mais que voulez-vous ? Nous sommes en Afrique centrale où le projet « pouvoiriste » du prince régnant a toutes de ne jamais faire pschitt. N’est-ce pas dans cette partie de l’Afrique, que feu le président Omar Bongo du Gabon, affirmait, de son vivant, qu’en Afrique, on n’organise pas des élections pour les perdre ? Et tout laisse croire que les dirigeants de l’Afrique centrale ont fait leur, cette assertion. C’est dire si ce scrutin est sans enjeu, les résultats étant quasiment connus d’avance. La seule inconnue de ce référendum, pour l’instant, c’est le taux de participation. On sait que cette consultation électorale divise les Centrafricains. C’est d’autant plus vrai que l’opposition centrafricaine a appelé au boycott. Autant penser que ce référendum pourrait ne pas mobiliser grand monde d’autant plus que le démarrage des votes a été émaillé de difficultés telles que le non-affichage, à temps, des listes des électeurs.
Faustin-Archange Touadéra doit savoir que les mêmes causes produisent les mêmes effets
Face à une éventuelle faible participation, le pouvoir Touadéra est capable de sortir de ses officines, un taux de participation honorable pour donner plus de légitimité aux résultats du référendum. Et dans un Etat où la démocratie respire selon la volonté du prince régnant, le jeu en vaut la chandelle puisque la victoire du Oui permettrait au président Touadéra, de briguer un troisième mandat et encore et encore. C’est donc acté ; Archange bat… aile vers un pouvoir à vie puisque la nouvelle Constitution saute le verrou limitatif du nombre de mandats présidentiels. De Libreville à Bangui en passant par d’autres capitales africaines, les pratiques nauséeuses des dirigeants, achèvent de convaincre que sur le plan démocratique, l’Afrique avance à reculons. A quand donc la vraie démocratie en Afrique ? Bien malin qui saurait répondre à cette question. Le hic, dans tout cela, c’est que tout se passe dans le silence coupable des dirigeants et institutions censés défendre la démocratie sur le continent. Que fait l’Union africaine, de sa Charte sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance ? Si ce ne sont pas des coups d’Etat militaires, ce sont des coups d’Etat constitutionnels qui rythment le quotidien des Africains. Et tant qu’on ne sortira pas de ce cercle vicieux, ce sera toujours l’éternel recommencement. Cela dit, Faustin-Archange Touadéra doit savoir que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il est vrai que sur le plan sécuritaire, il est l’homme qui aura apporté une certaine accalmie à la République centrafricaine qui a longtemps tangué tel un navire ivre. Mais cela ne lui donne pas le droit de vouloir régner ad vitam aeternam. Archange Touadéra ne doit pas se croire investi d’une mission messianique. S’il n’y prend garde, il court le risque de se faire chasser du pouvoir comme ce furent les cas des présidents guinéen, Alpha Kondé, burkinabè, Blaise Compaoré, pour ne citer que ceux-là.
Dabadi ZOUMBARA
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