Comme à travers les accords politiques, l’on parvient à juguler les situations conflictuelles de gouvernance, surtout en crise, il semble que le président de la Transition malienne peut dénicher un consensus autour de son éventuelle candidature.
Au moment où le Médiateur de la CEDEAO, le président Patrice Talon du Bénin, s’apprête à venir à Bamako pour tâter le pouls de la Transition malienne, les rumeurs se font encore plus persistantes sur la probable candidature du Col Assimi Goïta.
En effet, après son récent déplacement avec des bains de foule monstres à Ségou et hier encore, avec son déplacement à Kayes, il semble que le chef de l’Etat a résolument pris la température du pays profond. Et dire qu’il ne cesse d’être accueilli par des messages réclamant qu’il se présente comme candidat à la prochaine élection présidentielle ! « Assimi, président de la République », « Assimi candidat ou rien » ont été certains messages et slogans aperçus furtivement lors de ces bains de foule. Et tout cela démontre qu’au sein de larges couches de la population malienne, le sujet n’est pas tabou, mais suscite un engouement surtout chez des jeunes. Ce qui explique que de nombreuses associations, clubs de soutien et mouvements politiques se créent pour la cause.
Or, il est de notoriété publique que la Charte de la Transition n’autorise pas cette candidature du chef de la Transition. Ce que la nouvelle Constitution n’interdit pas. Il suffirait, confient des juristes, que le chef de l’Etat démissionne de l’Armée pour avoir le droit d’être éligible à la présidence de la République.
Et certains observateurs n’excluent même pas la possibilité pour le chef de la Transition d’actionner les leviers de son pouvoir à travers l’ouverture de larges concertations politiques en vue de parvenir à un consensus sur cette question. Car, il est établi qu’avec le retard pris dans le déroulement du chronogramme électoral, le chef de l’Etat est obligé d’entamer un dialogue avec les forces vives pour un dernier glissement du calendrier des élections. Et, c’est à la faveur de ces discussions que le Col Assimi Goïta pourrait surfer sur les nombreuses sympathies dont il dispose au sein des forces vives du pays.
Ainsi, il s’agira pour le chef de l’Etat de poser sur la table des discussions l’impérieuse nécessité de sauvegarder et de préserver les acquis de cette Transition. Il s’agit d’inciter à des orientations visant à maintenir le cap des décisions fortes inspirées par les Assises nationales de la refondation, dont la Constitution de la IVème République et ses différents textes de mise en œuvre.
En clair, le discours consistera à tirer sur la fibre patriotique du peuple malien et des acteurs sociopolitiques pour plaider en faveur d’une rallonge de la Transition à travers des « élections libres, transparentes crédibles et inclusives ». Elections auxquelles pourraient participer les acteurs ou dirigeants des organes de cette transition.
Autrement dit, le pouvoir de Transition se retrouvera dans un schéma où il lui est impossible de se contenter d’un rôle d’observateur de ce jeu électoral décisif. Mais, il trouvera son intérêt et celui du peuple malien, assoiffé de changement, à jouer toute sa partition dans les candidatures à positionner. Cela passera nécessairement par un « accord politique » en vue d’aller vers la mise en place d’un pouvoir consensuel. C’est à ce prix que le Malikura aura des chances réelles de poursuivre avec ses…marques.
Mais, il faut que cette option se fonde sur une certaine réhabilitation des acteurs politiques qui, il faut le déplorer, ont été longtemps marginalisés dans la gestion des premières années de cette période transitoire.
Boubou SIDIBE
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