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Kibarou

Kibarou. La pêche est fermée, qu’en est-il de la chasse?

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Pour la première fois, du moins à notre connaissance, il est devenu possible de fermer les pêcheries marines ivoiriennes, depuis le 1er juillet 2023, à l’exploitation par les opérateurs artisanaux et industriels du secteur. Il faut avouer que lorsque l’annonce en avait été faite à titre de prévention, nombre d’environnementalistes n’y ont pas accordé du crédit. Pour la simple raison que, moult fois par le passé, l’application de cette disposition, qui a toujours existé en réalité, n’a véritablement jamais été respectée. Le laxisme des pouvoirs publics, ainsi que des actes de corruption, en sont les raisons fondamentales.

Il est certes indéniable que la mesure contribue efficacement au renouvellement de la population faunique aquatique et singulièrement celle des poissons. Pour ainsi contrer, voire compromettre, les insuffisances des stocks de poissons, qui surviennent régulièrement, entrainant par ce fait même, une majoration du coût de cette importante protéine halieutique sur le marché. Cette mesure représente aussi, un moyen non négligeable de protection et de conservation d’une des composantes essentielle de la biodiversité aquatique, que constituent les poissons. Il résulte de son application, un renforcement de l’équilibre écologique marin, qui s’opère pendant l’observance de la durée de l’interdiction de la pêche. Il est tout aussi heureux, de savoir que cette volonté d’assurer une gestion efficiente des activités de pêche en Côte d’Ivoire, est assortie de l’usage de moyens techniques et d’équipements de contrôle appropriés, dont les pouvoirs publics se sont dotés en conséquence.

En attendant de procéder à une évaluation concrète de l’efficacité de toutes les dispositions prises, pour assurer le respect de la suspension des activités de pêche, l’on ne peut s’empêcher de penser au cas de la chasse en Côte d’Ivoire. En effet, la chasse est fermée voilà bientôt 50 ans, à travers le pays. Mais, comme chacun le sait, il n’en est rien dans les faits. En témoigne le ravage de la faune, par le braconnage qui se pratique, au sein de toutes les aires protégées que compte le pays. Ce sont au total, 231 forêts classées et 9 parcs nationaux, à l’intérieur desquels, sont quotidiennement traqués et abattus de nombreuses espèces animales. Dont les plus connues sont l’éléphant pour sa défense, très prisée en Chine, les différents types d’antilope, les singes, le pangolin, l’agouti etc. Chaque année, la population des éléphants nains dans le parc national de Taï, connait une réduction inquiétante. Ce qui met en danger, l’équilibre écologique de ce parc, quand on sait que comme le singe, cet animal joue un rôle déterminant, en la matière. Notamment, de par le rejet par déjection, des graines de certaines espèces végétales qu’il consomme. Et qui par la suite, rentrent en germination, pour donner naissance à de nouveaux pieds d’arbres, qui viennent ainsi, maintenir et renforcer l’équilibre en question, au profit de bien d’autres bêtes vivant dans le même écosystème forestier.

Les pouvoirs publics ne restent évidemment pas indifférents à ce fléau que représente le braconnage. Des dispositions ont été prises à ce niveau, émaillées de spécificités qui sont fonction de l’ampleur du mal dans les différentes aires protégées. Mais, force est de constater que, malgré cela, d’importantes quantités d’ivoire sont encore chaque année frauduleusement acheminées à l’étranger. Que dans les maquis et autres restaurants, divers morceaux de viande issus d’animaux braconnés ici et là, nagent quotidiennement dans les marmites, pour être par la suite servis aux clients. Et que, en bordure de certaines grandes routes desservant l’arrière- pays, surtout au cours des week-ends, des antilopes, singes, agoutis et pangolins, nuitamment braconnés, sont brandis par de jeunes gens. Et ce, à l’intention des automobilistes qui sont de passage.

La pratique représente à ce jour, une véritable activité génératrice de revenus pour nombre d’entre eux. Ignorant certainement qu’ils assurent ainsi, progressivement, la disparition de certaines espèces animales. Auxquelles, l’on doit pourtant accorder de façon périodique comme c’est en ce moment le cas avec les poissons, un temps en vue de se reproduire. Ce qui favorise une croissance de leurs populations. Entrainant du coup, l’enrichissement de la biodiversité, dont l’interdépendance des composantes, garantie et maintient justement l’existence, ainsi que l’équilibre des systèmes écologiques forestiers comme savanicoles. Toute chose repoussant les risques de désertification, régulant au mieux les régimes pluviométriques, indispensables aux pratiques agricoles. Et dire que la chasse est officiellement interdite dans le pays depuis 1974.

Moussa Ben Touré.





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