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Economie

Cacao. Nous sommes assis sur de l'or !*

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Je suis en Thaïlande depuis quelques jours. Et hier, Dimanche, j'ai profité pour faire un peu de tourisme. Dans un grand centre commercial de Bangkok, je me suis retrouvé devant une foire particulière : devinez de quoi, une foire du cacao.

Lorsque je me suis présenté comme ivoirien, j'ai été accueilli avec honneur et sérieux et j'ai eu l'opportunité d'échanger avec les organisateurs, les exposants, et goûté aux différents produits exposés. Je comptais donc partager ce que j'ai vu et un peu de ce que je pense.

Mais avant d'aller plus loin, je n'ai pas pu me retenir de penser que nous sommes assis sur de l'or et nous n'en faisons pratiquement pas grand'chose, s'agissant de nous autres paysans et fils de cultivateurs de cacao. Mais c'est un peu aussi dû au système !

J'ai d'abord été attiré par un temple assez intéressant dans lequel étaient assises trois personnes avec des instruments traditionnels et un décor avec des cabosses de cacao et plusieurs artefacts rappelant à la fois le culte bouddhiste et des éléments des cultures sud-américaines. C'était Temp, le gourou. Temp m'a expliqué que la Thaïlande s'est mise activement à la culture du cacao depuis environ une dizaine d'année. En tant qu'homme d'affaire, il a vu le potentiel du cacao.

Alors lui, dans l'optique de vulgariser le cacao auprès des populations, il a trouvé l'idée géniale d'organiser un culte du cacao. Pour ce faire, il s'est inspiré d'un ancien culte Maya et ajouté des éléments de la culture thaïlandaise à dominance bouddhiste. Ainsi, il organise des cérémonies de purification des plantations, des activités de connexion entre les populations et la plante du cacao. Ce qui est une très bonne stratégie pour faire accepter le cacao aux populations qui vouent naturellement un culte à la nature.


J'ai aussi rencontré Toni. Toni est l'organisateur de l'événement. C'est lui qui a eu l'ingénieuse idée d'organiser un festival autour du cacao. Il m'a confié qu'il est à la troisième édition. Le festival avait une dizaine d'exposants l'année dernière. Cette année il y en a une trentaine. On les retrouve à tous les étages du centre commercial qui en compte six.

Les participants viennent de toutes les régions de la Thaïlande, y compris les volontaires. Pour cette année le Vietnam est le pays invité. Je parlerai des produits exposés dans l'avant dernier paragraphe. Toni qui vit aux États-Unis m'a informé qu'il organise en Octobre prochain le même festival à Las Vegas, aux États-Unis, un festival du cacao made in Thaïlande. Il m'y a d'ailleurs invité.

Ensuite, j'ai rencontré Aké, oui vous lisez bien. Aké est un jeune enseignant-chercheur à l'université. Sur son stand, j'ai trouvé divers produits faits à base du cacao. Il m'a expliqué que leur gouvernement donnait des bourses et des subventions aux étudiants afin de faire de la recherche sur le cacao. Sa spécialité est de trouver différentes combinaisons diététiques avec le cacao. Ainsi sur son stand se trouve à la fois des produits cosmétiques et des produits alimentaires. Du savon au vinaigre à base de cacao et bien d'autres. Aké m'avait demandé ce que nous faisons de la coque de cacao cabossée et lorsque je lui ai dit que nous les jetons dans la nature, il s'est écrié avec un accent chinois : "You throw away money !" .

J'ai aussi posé des questions sur leurs techniques de culture. J'ai appris par exemple qu'ils n'utilisent pas de pesticides, mais plutôt des plantes, des herbes qui servent de pesticides naturelles et ces herbes, vous devinez, c'est le persil, le piment et d'autres plantes aromatiques qui existent chez nous.

Maintenant parlons des produits. J'ai été subjugué par le nombre impressionnant de produits à base de cacao exposés par des jeunes thaïlandais. Il y avait un peu de tout ce qui est imaginable et ce qui ne l'est peut-être pas. Des sodas à base de cacao, des boissons de cacao mélangées au riz "une sorte de zom-kom au chocolat", du cacao séché immédiatement mangeable, des biscuits, des bonbons, de la poudre brute de cacao fermentée et non fermentée. Des savons de différentes couleurs, du vinaigre, divers autres produits. Et que dire de packaging ? Les emballages sont de très bonnes qualités, ce qui en ajoutait à la valeur des différents produits. Et...il y avait ceux qui vendaient des plants de cacao destinés aux jardins.

Pour finir, contrairement au titre, qui devrait appeler une certaine critique, naturellement, je voudrais juste, nous rappeler à tous, que nous sommes assis sur de l'or. En fait, tout est utile sur une cabosse de cacao. Nous pouvons faire mieux et plus. En le disant, je ne peux pas non plus m'empêcher de faire référence à toute l'énergie qui a été déployée pour combattre les étudiants ivoiriens qui fabriquaient et vendaient du chocolat dans les cités et aux arrêts de bus à Abidjan il y a de cela une quinzaine d'année environ. En fait, jusque là, je n'arrive pas à me l'expliquer surtout que ces produits se vendaient comme de petits chocolats. Si et seulement si la même énergie avait été déployée pour mieux les encadrer !

Essan Emile Ako





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