Ces temps-ci, l’un des constats qui se dégagent des discours tenus ici et là en Côte d’Ivoire, porte sur une préoccupation assez forte, qu’expriment, leaders religieux, hommes politiques, chefs de communautés etc. Tous en appellent à des élections régionales et municipales, effectuées dans un climat de paix, de confiance réciproque. Des élections qui ne viendront pas à nouveau réveiller les démons de la violence aveugle, gratuite, in désirée. Faisant ainsi, le lit d’une autre grande discorde nationale, qui viendrait désorganiser et surtout compromettre tous les efforts consentis pour aboutir à la paix, la concorde et la cohésion sociale. Des valeurs sociétales, dont chacun tire à ce jour, grand profit. Dans la région du Hambol, l’on est allé au-delà des mots. En soumettant publiquement et solennellement, une charte de bonne conduite à la signature des candidats, défendant les couleurs du Pdci, du Rhdp et du Ppaci, aux élections du 2 septembre prochain. Ils s’engagent par ce fait même, à éviter, voire compromettre tout éventuel trouble, que leurs comportements ou propos pourraient susciter.
Il s’agit là, de l’exorcisme par anticipation du mal politique, dont le spectre se nourrit et s’enfle telle une tornade en préparation à chacune des élections en Côte d’Ivoire. Et cela, par l’entremise de dissensions politiques mesquines et autres petits détails apparemment négligeables, mais dans lesquels se cachent toujours le diable. Précisément celui de la division. Toutes choses que les auteurs de ces appellent ne savent que trop désormais. Ce qui explique cette propension bienséante du reste, d’attirer d’ores et déjà, l’attention des acteurs politiques, sur la nécessité d’éviter tout dérapage éventuel, susceptible de nous faire revivre ces très vilains moments d’il y a quelques années.
Certes, l’intérêt porté à ces élections locales n’est guère surprenant. C’est qu’elles ont lieu dans l’arrière- pays pour l’essentiel. Là où, les différentes formations politiques prennent justement la pleine mesure de leurs poids sociologiques. Autrement dit, ces élections révèlent véritablement à chaque Parti, son niveau d’audience et de popularité dans chacune des 31 régions de la Côte d’Ivoire. Où résident, la majeure partie de la population nationale. Ce n’est donc pas rien. Et rien ne devrait non plus être négligé ou simplement fait au hasard, relativement à l’organisation de cette compétition électorale. Soit.
Pour autant, cela saurait-il justifier la survenue de toute forme de violences ? Ou encore, n’est-il pas possible de pouvoir traiter autrement, toutes les divergences de vue ou d’opinion relatives aux conditions de candidature et autres mesquineries politiques ? Plutôt que d’agir dans une posture excitant ses partisans à crier au loup. Il est dorénavant établi en Côte d’Ivoire, au regard de l’évolution de la vie politique depuis 1990, que l’on n’a jamais réussi, efficacement du moins, à pratiquer convenablement l’opposition politique, par l’entremise du noble prisme du débat de fond. Prenant appui sur l’emploi de la dialectique, de la force des arguments persuasifs. Une méthode qui depuis des siècles, continue de faire tout le charme de l’exercice de la démocratie ailleurs dans le monde. Et cela, par des hommes et des femmes, qui ne sont pourtant pas des surdoués de la politique. Et encore moins des êtres plus intelligents, que ceux qui ne parviennent pas à faire comme eux.
Le dépôt des dossiers de candidature est ouvert depuis le samedi 1er juillet dans les locaux de la Commission électorale indépendante ((CEI). Ils seront soumis à des vérifications, ainsi que l’exige le bon sens le plus élémentaire, pour s’assurer que les candidats qui les ont déposés, remplissent bel et bien les conditions légales de participation à ces élections locales. Des rejets de dossiers pourraient donc s’en suivre. Une éventualité à ne pas écarter. Mais cela ne devrait nullement servir de levain, à l’instauration d’une quelconque zizanie nationale. Comme malheureusement d’aucuns restent encore assez friands dans ce pays. Espérons tout simplement qu’ils ne seront pas servis cette fois.
Moussa Ben Touré