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Politique

Affaire de fraude

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L’affaire est sérieuse. Très sérieuse. Et heureusement, Gbagbo Laurent, le grand visionnaire, avait vu les choses venir. C’est pour cela qu’il a créé « les Sentinelles antifraude électorale », dirigée par l’excellente avocate Habiba Touré. Il faut dire qu’il y avait de quoi se méfier. Henri Konan Bédié, le sage de Daoukro et des environs, partenaire politique du Woudy de Mama avait déjà vu les choses venir. Et c’est ainsi que récemment, alors qu’il recevait les candidats de son parti aux élections locales de septembre prochain, il avait annoncé que la liste électorale qui n’était pas encore publiée (mais un sage voit toujours ce que les autres ne voient pas) « comportait de nombreuses anomalies et que des doutes persistaient quant à la fiabilité de l’identité de nombreux inscrits. » Simone Gbagbo, elle, avait voulu carrément que l’on reporte ces élections, parce qu’elle voulait être sûre que la liste électorale ne souffrirait « ni d’inclusion de non-Ivoiriens, ni d’exclusion des Ivoiriens en âge de voter. » Il est bon de savoir que le « gagamou » ou le croquemitaine des Gbagbo, mari et épouse, ainsi que de leur allié Bédié est les étrangers. Ils en ont une peur bleue et à chacune de nos élections, ils les voient partout sur nos listes électorales, tentant de s’y infiltrer par tous les moyens pour aller voter quelqu’un d’autre qu’eux. Qui ? Pourquoi ? Ils ne nous le disent jamais. On se demande d’ailleurs pourquoi ces étrangers ne voteraient pas aussi pour eux. Que leur ont-ils donc fait ? Ainsi donc, avant que les listes électorales ne soient publiées, Bédié et Simone Gbagbo avaient senti les odeurs des étrangers sur les listes et se sont empressés de les dénoncer.

Les listes électorales ont finalement été publiées, et madame Habiba Touré, la Sentinelle de Laurent Gbagbo, a joué parfaitement son rôle. Elle a vu en deux temps trois mouvements toutes les fraudes et irrégularités qui se trouvaient sur les listes. Et c’est du lourd. A tel point que des journaux ont parlé de « bombe » qu’elle aurait envoyée au président de la Commission électorale indépendante (CEI), pendant que d’autres disaient qu’elle avait carrément « détruit la CEI ». En effet, elle aurait découvert des morts, des mineurs, des prisonniers et des hommes du 19ème siècle sur les listes électorales. Eh oui ! Il y aurait des enfants de 3 à 14 ans, des personnalités connues qui sont décédées, des centenaires dont une de 170 ans, des personnes déchues de leurs droits civils et politiques, d’autres qui ont été mises au monde alors que leurs parents avaient plus de 120 ans, ( Nous sommes trop forts ! Dans la Bible Abraham n’avait que 100 ans et sa femme Sarah 90 lorsqu’ils donnèrent naissance à Isaac) et des cas de transhumance, à savoir, des personnes qui sont allées s’inscrire dans des communes où elles n’habitent pas en réalité.

Oui, c’est vraiment du lourd. Ou du moins ça devrait être du lourd. Parce que la réalité est que tout cela est du grand n’importe quoi. Ou de la poudre aux yeux. Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo a juste envie de se faire remarquer, et madame Touré, de faire un show, c’est tout. Parce que la CEI avait déjà annoncé que cette liste publiée est provisoire, et qu’une procédure de contentieux est ouverte pour que toutes les personnes qui verraient des cas d’irrégularité, d’erreurs, de fraude, aillent les signaler afin que les listes soient corrigées. Alors, pourquoi tout ce tintamarre, alors qu’il suffit d’aller signaler tout cela pour que les corrections soient apportées ? Concernant les personnes décédées et toujours présentes sur les listes, est-ce que la CEI peut décider de son propre chef de les rayer si les documents prouvant leur décès ne lui sont pas apportés ? Madame Touré cite les personnes connues, mais il y a toutes celles qui ne sont pas connues et dont la CEI ne peut pas être informée du décès. Alors, madame Habiba Touré ayant constaté que l’écrivain Bernard B. Dadié que nous savons tous décédé est toujours présent sur la liste électorale, elle n’a qu’à le signaler à la famille pour qu’elle le fasse rayer, c’est tout. Reconnaissons que lorsqu’une personne meurt, ses parents pensent à beaucoup de choses mais rarement à aller la faire rayer de la liste électorale. Pour ce qui est des personnes ayant 3 ou 170 ans, il évident qu’il s’agit d’erreur. Il n’y a qu’à les corriger, c’est tout. Où est le problème ? C’est pour tout cela, je le répète, qu’une période dite de contentieux est ouverte pour la correction de tout cela. On n’a pas besoin de crier au loup pour si peu. Quand on parle de transhumance, il faut faire aussi attention. Je prends mon cas personnel. Je travaille à Abidjan, où j’ai une résidence. J’ai aussi une résidence à Daoukro où j’ai des intérêts familiaux et économiques. J’ai choisi de m’inscrire à Daoukro. Certains de mes frères et sœurs qui vivent à Abidjan ont fait comme moi. Des certificats de résidence nous ont été délivrés. Sommes-nous des fraudeurs ?

Venance Konan




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