Un élève de l’Ecole de Spécialisation en Pisciculture et Pêche en Eaux continentales (ESPPEC) a trouvé la mort, par noyade, le vendredi 20 mai 2023, dans le lac Kan du village de Koubi, situé à quatre kilomètres de la commune de Tiébissou. L’infortuné pensionnaire, répondant aux initiales de A. E. A. L., âgé de 33 ans, était en deuxième année de Brevet Technicien supérieur, option Ressources halieutiques.
Les faits se sont déroulés vendredi 19 mai, aux environs de 11 heures. Immédiatement, nous avons échangé avec une camarade de classe du défunt. Selon elle, son infortuné camarade était allé en pirogue sur le lac avec deux autres personnes, une jeune fille et un autre jeune homme. Ils avaient fini et revenaient déposer la pirogue. A quelques mètres de la rive, A. a enlevé le gilet qu’un camarade lui avait prêté pour l’occasion. Il disait avec insistance qu’il allait nager pour atteindre le bord qui n’était pas loin. Ayant remis son gilet et son téléphone à la jeune fille dans la pirogue, il a aussitôt plongé. Dans les secondes qui ont suivi, les deux compagnons voyaient leur collègue en difficultés pour nager. C’est ainsi qu’ils lui ont lancé le gilet. Mais A. n’arrivait pas à le récupérer. Ils ont essayé de rapprocher la pirogue pour le sauver, mais en vain. Après une dernière plongée en apnée involontaire, A. n’a plus fait ressortir la tête.
Les informations ont circulé pour atteindre l’administration et toute la ville. Le samedi 20 mai 2023, nous avons rencontré le directeur de l’ESPPEC, M. Lassina Zoué. Selon lui, il n’y avait pas de programme de formation au bord et aucun élève n’est n’était venu récupérer du matériel de travail comme d’habitude. « Dans la formation, il y a le volet canotage et le volet pêche. On a fini les cours depuis deux semaines. Nous sommes donc en phase de préparation des examens pratiques et théoriques. On fait uniquement des révisions avec les élèves en salles de classe. Il n’y avait donc rien à faire au bord du lac. Même s’il y avait une formation en canotage, les élèves sont toujours accompagnés d’un formateur », précise le Directeur.
Un cas d’indiscipline fatal
Et M. Zoué de poursuivre : « Nous étions ici au bureau, et j'ai reçu l’information de mon collaborateur M. Jonas Kouakou, qu’un élève se serait noyé. Il était 11 heures. Mais comment est-ce possible ? On a vite pris nos dispositions pour nous rendre au bord du lac. On a plongé pour rechercher le corps, en vain. Pendant ce temps, on a informé la Préfecture, le commissaire de Police et la chefferie des villages de Koubi et Minabo qui sont les propriétaires terriens », déclare-il.
Entretemps, les chefs de villages ont recommandé un rituel avec une libation avant d’intervenir dans la recherche du corps. Ce qui fut fait à 15 h. Et c’est aux environs de 18 h qu’un des leurs a pu faire ressortir le corps du fond du lac. Une autre cérémonie traditionnelle s’en est suivie avant de céder la place au médecin de l'École et aux agents de Police pour constater la mort par noyade. Le corps sera enlevé par les services des pompes funèbres et déposé à la morgue de Tiébissou.
« Dès cet instant, nous avons été assurés sur l’identité de l’élève et la nature du décès. Par la suite, nous avons contacté le père du défunt qui serait déjà en route. C’est le lieu pour nous de rappeler aux élèves le respect du règlement intérieur de l’Ecole. Aucune absence au cours ni autorisation de sortir de l’école n’est admise sans notre avis favorable. Malheureusement, cet incident est un cas d’indiscipline. A. était un élève poli. Il n’a jamais fait de grabuge. C’est son premier cas d’indiscipline qui l’a emporté. Nous lançons un appel à tous les élèves de respecter scrupuleusement notre règlement intérieur, sous peine de sanction disciplinaire qui peut aller à l’exclusion définitive », a-t-il prévenu. Notons que l’ESPPEC fait des formations diplômantes et qualifiantes dans les métiers des ressources halieutiques. Elle compte actuellement 250 élèves dont 88 en Brevet de Technicien (BT) et 162 en Brevet de Technicien supérieur (BTS).
De notre correspondant régional Moussa I. Koné
