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L’enquête du jeudi. Gratuité ciblée des soins : Plusieurs hôpitaux ne l’appliquent pas à Abidjan

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Depuis 2012, les pouvoirs publics ivoiriens ont décidé que les soins de santé, soient gratuitement prodigués aux mères et à leurs enfants dont l’âge va de zéro à cinq ans. Et cela, dans les établissements de santé public. Sept ans après, le décret N° 2019-498 du 12 juin 2019, est venu renforcer cette décision. Mais le constat est que bon nombre de formations sanitaires publiques, ne respectent pas totalement cette mesure.

« L’année passée, j’ai payé le test d’anémie de mon fils à l’hôpital général de Koumassi. Pourtant, on nous dit que la prise en charge des enfants de zéro à 5 ans est gratuite », s’étonne Kley Sidonie. Comme elle, Djesseni Diabaté a lui aussi mis la main à la poche. « Il y a deux semaines, j’ai déboursé la somme de 8500 Fcfa à la Fsucom de Yopougon Port-Boüet 2, pour l’échographie de ma femme », dit-t-il. « Même les kits d’accouchements sont parfois payants », déplore Mme Simone Bléou, une mère venue vacciner son bébé à la maternité d’Abobo Avocatier. « Le traitement du paludisme n’est pas gratuit pour les enfants et les adultes. Car, nous continuons de payer pour le test », nous apprend Mme Karamoko Abibata.

Les actes couverts par la gratuité ciblée

Pour la femme enceinte, la gratuité ciblée prend en compte l’entièreté des actes médicaux liés à la grossesse : notamment les consultations prénatales (Cpn), l’accouchement et les examens d’échographies et de laboratoires. Concernant les enfants de 0 à 5 ans, la gratuité ciblée porte sur la consultation, la prise en charge thérapeutique, l’hospitalisation et les examens d’anémies, de paludisme grave, de maladies diarrhéiques et d’infections respiratoires aigües.

Selon la plupart des responsables des établissements de santé avec qui nous avons échangé, la gratuité ciblée des soins n’est pas totalement respectée. Parce que affirment-ils « le ministère de tutelle ne met pas à leur disposition », le nécessaire, afin qu’ils puissent appliquer la gratuité. « Pour les échographies et les examens de laboratoires, il nous faut des films et des réactifs. En plus, les appareils qui servent à le faire appartiennent à des structures privées », explique un chef de service de la Fsucom de Yopougon Niangon, pour justifier la non gratuité de ces prestations. Il ajoute : « Nous devons payer les salaires du personnel, recruter des spécialistes et régler les factures de nos fournisseurs. Si nous devons prendre en charge toutes les prestations de la gratuité ciblée, nous n’allons pas nous en sortir ». A en croire une responsable de l’hôpital général d’Adjamé, les kits d’accouchements, les tests TDR de palu et certains médicaments, sont offerts gracieusement. « Lorsque nous n’avons pas encore reçu la livraison du gouvernement, nous sommes obligés de faire payer le client », reconnait-t-il.

Mauvaise foi

Selon Dr Gnou Tano, directeur coordonnateur du programme national de la santé de la mère et de l’enfant (Pnsme), ces hôpitaux sont simplement de mauvaise foi. « Ils sont approvisionnés régulièrement en kits, tests et médicaments par la Nouvelle pharmacie de la Santé publique (Npsp). Puisqu’ils sont nombreux, le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, leur a demandé de préfinancer la gratuité de certaines prestations, telles que les échographies obstétricales et les examens de laboratoires, pour se faire par la suite remboursés chaque fin du mois », explique-t-il.

Dr Gnou Tano fait cette mise en garde : « le ministère est ferme. Tout établissements ou agents de santé, qui sera pris ou cité en violation de cette mesure de gratuité, subira la rigueur de la loi ». De plus, il exhorte les bénéficiaires des différents soins, à désormais dénoncer toutes les formations sanitaires publiques où, on leur fera payer toutes les prestations, pour lesquelles ils ne devraient pas débourser le moindre centime. Pour ce faire, ils devront simplement appeler au numéro vert 143.

C’est à croire qu’il n’existe pas de contrôle et d’évaluation véritable, de l’application et de l’efficacité de cette mesure sociale, pourtant bienséante, initiée au profit d’une certaine frange de la population

Boubakar Barry





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