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Côte d’Ivoire. Agriculture : à la recherche des forêts perdues

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Sources d’images archives : champ agroforestier de la coopérative KANY situé à Grand Morié, www.amme-equite.org

La Côte d’Ivoire fait face à une dégradation excessive de son couvert forestier. Il est passé de 16 millions d’hectares, en 1960, à 2,9 millions d’hectares en 2021. Devant cette régression fulgurante, le gouvernement à décidé d’agir. L’agroforesterie fait partie des techniques utilisées à cette fin. Qu’est-ce que c’est ? Quels sont ces avantages et limites ? Nous avons posé ces questions à une spécialiste. Mme Emilienne Comoé, cheffe de zone de Tiébissou pour l’Agence nationale du Développement rural (ANADER) nous donnes des réponses.

« L’agroforesterie, c’est l’association d’une culture avec des arbres forestiers sur une même parcelle. C’est une ancienne pratique de production agricole qui est toujours d’actualité. Sa mise en œuvre requiert d’abord d’une étude de compatibilité entre les espèces culturales et la zone de culture. Disons que l’agroforesterie a d’énormes bienfaits, à la fois sur l’agriculture et sur la végétation, à travers l’amélioration de la pluviométrie et la restauration de la forêt.», a expliqué Mme Comoé.


Le cacao, ami de la forêt


On comprend que l’agroforesterie pourrait être un remède contre le changement climatique et la déforestation. Dans sa pratique, on reconstitue le couvert forestier, on favorise la pluviométrie et on cultive bien. Quant aux arbres plantés dans ces champs, ils jouent un rôle important. En plus de filtrer l’eau pour éviter la fuite en profondeur, des nitrates et de l’azote dans les nappes phréatiques, les arbres protègent les sols et la biodiversité. Ils apportent de l’ombre aux cultures et les protègent du vent. La fertilité des sols est améliorée et enrichie par la capture dans l’atmosphère d’éléments essentiels pour les plantes. Ainsi, les agriculteurs peuvent faire une bonne culture rentable.

La méthode est bien récupérée par le Conseil du Café-Cacao qui, depuis quelques années, en fait son cheval de bataille. Il fait la promotion de l’agroforesterie et accompagne son adoption par les producteurs à travers un projet de contribution à la reforestation dénommé « Tous engagés pour un cacao ami de la forêt ». Ce projet vient former les producteurs aux techniques de production de plants et à la gestion de systèmes agroforestiers à base de cacao, ainsi qu’aux bonnes pratiques environnementales. Ils reçoivent gratuitement des plants à introduire dans leurs parcelles.


Pour corriger le tir


Miriam Mian, délégué régional de Yamoussoukro pour le Conseil du Café-Cacao, sensibilise les producteurs à adopter la technique. « La culture du binôme café-cacao a une grande part de responsabilité dans la destruction de nos forêts. Nous voulons corriger le tir par l’agroforesterie qui permettra d’assurer une bonne production du cacao. C’est d’ailleurs une exigence pour les producteurs de la filière. Par notre faute, la forêt est en train de partir et il faut vite rattraper cela. C’est aussi ça le développement durable pour nous et pour la génération future », a-t-elle insisté, lors de notre entretien.

Il y a tellement de nombreux avantages dans l’agroforesterie que ses limites, quasi-inexistantes, ne tiennent essentiellement que de deux facteurs. Il s’agit de la concurrence potentielle des espèces choisies entre elles et avec les cultures, notamment pour les ressources en eau, en nutriment ou pour l’ensoleillement. Même là encore, on peut trouver des solutions. Pour l’instant, notons que la nouvelle disposition prise en faveur de l’agroforesterie, dans la politique forestière adoptée en 2018 par le gouvernement, représente une véritable opportunité pour contribuer à la reforestation. Surtout qu’avec « l’Initiative d’Abidjan », programme lancé par le Président Alassane Ouattara à l’occasion de la COP15, la Côte d’Ivoire s’est engagée résolument pour la restauration des ses forêts.

Pour ce faire, le gouvernement a envisagé des solutions parmi lesquelles le plan national de réhabilitation de la forêt, lancé en 2018 et le programme de planting de 300 millions d’arbres d’ici 2023. L’objectif est de parvenir à reconstituer à 20 %, le couvert forestier à l’horizon 2030. Actuellement, les neuf parcs nationaux, les trois réserves et 230 forêts classées subissent une déforestation qui est essentiellement due à l’agriculture extensive.


Moussa I. Koné





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