Or donc, la bêtise militaire africaine de ces dernières années n’est pas propre à la seule partie ouest francophone du continent. La guerre des généraux qui a lieu en ce moment au Soudan, l’atteste fortement. Démontrant assez bien, qu’ils sont tous les mêmes ces hommes en kaki. C’est-à-dire, toujours aussi prompts à s’emparer du pouvoir d’Etat, au moyen des armes, dont l’usage fait l’objet de leur métier. Et cela, en retournant sans la moindre hésitation, ces armes contre ceux-là mêmes sur lesquels, ils veulent exercer ce pouvoir d’Etat. Paradoxe éternel, inhérent à tout conflit armé, pourrait-on dire. Mais, dont l’incompréhension, devient plus casse- tête pour les politologues ; quand les acteurs du conflit, ne sont autres que les militaires. Ceux- là mêmes qui ont pris le ferme engagement, de défendre les hommes et les femmes, pour lesquels ils portent justement des armes. C’est bien là, l’illustration qu’offre à l’esprit, lorsqu’on tente de comprendre l’absurde guerre des généraux au Soudan. Un véritable conflit d’égo, de démonstration de forces, entre chefs militaires. Et dont les Soudanais n’en ont que faire en réalité. Farouchement résolus à en finir l’un avec l’autre, les deux généraux font fi de toute proposition d’arrêt de leur immonde hostilité. N’ayant pour seul enjeux, que celui de régner sur un peuple qu’ils massacrent au quotidien, depuis le 15 avril dernier. Plus de 700 morts, au nombre desquels figureraient plus de 400 civils. 350.000 personnes déplacées et 100.000 personnes contraintes à l’exil. Des dégâts énormes dans une société qui était déjà fortement gagnée par la paupérisation…
Voilà qui nous renvoi encore une fois, à cette absolue nécessité pour les civils politiques du continent, de mener une bonne gouvernance politique et économique, des Etats africains. En évitant surtout de nier leurs incompétences, lorsque celles-ci sont avérées et céder le fauteuil. Plutôt que de se laisser aller aux douceurs enivrantes du pouvoir. Une attitude conduisant tout droit aux excès de commandement. Qui, à force de subir bruyamment les légitimes dénonciations, et rejets mouvementés du peuple, provoquent toujours le désordre social. Situation déplorable, faisant inéluctablement le lit des irruptions, toujours aussi anormales que rocambolesques de la soldatesque, sur la scène politique.
Cet état de fait avait été suffisamment redouté de la population soudanaise qui a voulu l’éviter. Aussi avait-t-elle crié haro sur le baudet, afin que le débarquement de Omar El Béchir, effectué par l’armée, bien que voulu et applaudi par le plus grand nombre de Soudanais, n’ouvre cependant pas la porte, au règne des militaires. Malheureusement elle ne l’aura pas réussi. Et c’est un autre foyer de conflit armé, imputable à cette folle manie militaire de vouloir gouverner, qui s’est ainsi allumé sur le continent. Avec le fâcheux risque de perdurer. D’autant plus que les deux camps rejettent jusqu’ici, toutes propositions d’arrêt des combats, pour des négociations.
Il est à se demander ce qu’il est advenu des dispositions prises par l’Union africaine, pour la prévention des conflits sur le continent. En vue de réaliser, du moins d’amorcer l’atteinte effective de l’objectif 4 de son Agenda 2063. A savoir, faire de l’Afrique, un continent de paix, à l’entame de ce siècle. On en est encore loin.
Moussa Ben Touré
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