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Côte d'Ivoire. Ramadan sans habits de fête : quand les couturiers font faux bond (Enquête express)

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Les périodes de fêtes sont souvent des moments de conflits entre des couturiers et leurs clients. C’est que les premiers ont du mal à livrer avant la fête, les vêtements qu’ils se sont engagés à coudre. Une situation de grande déception pour les seconds, qui passent plutôt la fête avec un amer goût. La fête de Ramadan qui s’est tenue en Côte d’ivoire le vendredi 20 avril 2023, a été une fois de plus l’occasion de le constater.

Presque en larmes, dame Djaman épouse Koné résidant à Abobo Avocatier, non loin du carrefour Niamké, est sous le choc. Déçue de son couturier. Elle a décidé de porter plainte contre ce dernier. « J'ai déposé les habits de mes enfants il y a deux semaines. Je lui ai bien dit que c'est pour la fête de Ramadan. A une semaine de la fête, je suis passée. Il m'a rassuré en me disant que je vais avoir les habits à temps. La veille de la fête, je suis repassée le voir. Il n'avait pas fini. Et il m'a encore rassurée. Je viens le jour de la fête, rien n’est prêt et il me raconte des histoires à dormir debout ». confie-t-elle amère.

Dans le même quartier, Sami Omar est père de quatre enfants, dont trois garçons et une fille. Affichant un sourire malgré la déception qui est la sienne, il explique son embarras face à ses enfants.« C'est ma fille qui a eu de la chance. Son couturier a confectionné ses habits. Mais pour y parvenir, on est resté avec lui dans l'atelier jusqu'à zéro heure ». La fille a donc pu obtenir des vêtements neufs pour la fête. Ce qui n’est pas le cas pour les garçons : « Mes trois garçons n'ont pas pu avoir leurs habits. Les tissus de l'aîné n'ont même pas été touchés. Par contre, ceux des deux autres, ont été découpés mais pas cousus. Alors qu'on a déposé les tissus il y a trois semaines. Heureusement, ils m’ont compris » a-t-il affirmé

Mlle Awa Soro est commerçante. Elle habite dans les environs du Commissariat du15e arrondissement, à proximité du quartier Soghefia, à Abobo. Avec un timbre vocal traduisant le découragement, Awa confie : « Le couturier a donné mon tissu à quelqu'un d'autre. Tout simplement parce que les deux tissus ont la même couleur. Mais ne sont pas de la même qualité », précise-t-elle. Avant d’ajouter « il s'est trompé carrément ».

Le cas de Léonie Achi est similaire à celui d’Awa. Cette jeune dame a fait les frais d’une inattention de son couturier. « Il m’a fait un modèle que je n’ai pas demandé. En plus, ce modèle ne me va pas, donc je n’ai pas pu me saper » explique-t-elle.

Rencontrée devant un glacier, Mlle Arlena Zéhi a pour sa part, quasiment fait le pied de grue chez sa couturière.« J'ai eu mes habits à temps. Mais pour cela, il a fallu que je sois régulièrement chez la couturière. Non seulement, j'ai déposé mes tissus assez tôt. Mais je l'ai appelée et me suis rendue moult fois dans son atelier », explique-t-elle.

Retard et familiarité

Quelles raisons peuvent expliquer ces torts causés à leurs clients par ces couturiers, en ne réussissant pas à leur livrer à temps, les vêtements qu’ils ont pourtant pris l’engagement de coudre ? Selon Koné Ali, styliste modéliste exerçant à Abobo PK18, « très souvent, les clients ne viennent pas tôt avec les tissus. Alors qu’en principe, chaque couturier se fixe une recette qu’il doit réaliser au cours de la période de la fête. Lorsqu’il sait qu'il n'a pas encore atteint son quota, il continue de réceptionner les tissus des clients et leur argent ». Et il ajoute : « Puisque les périodes de fête sont rentables, on ne peut pas refouler un client sous prétexte que le délai est bref ».

Ahimou Célestine, couturière à Abobo-Kobakro explique que c’est parce que nombre de ses collègues, se prennent à leurs propres pièges. « En réceptionnant les tissus des clients, on a espoir qu'on va tout coudre. Malheureusement, il arrive qu'on ne finisse pas dans le temps. Seulement, on ne peut pas les appeler pour les en informer. Donc on les attend à l’atelier pour s’expliquer » indique-t-elle

Comment éviter de vivre cette situation récurrente que l’on observe chaque année ici et là, en période de fête ?

Hermann Gnondé suggère : « Je préfère acheter du prêt-à-porter pour mes enfants. Ainsi, c'est sûr qu'ils seront vêtus comme souhaité ». Il ajoute : « En plus, je peux dire que c’est la même dépense. L’achat et la couture des habits de mon fils de 12 ans, me reviennent à 8000 FCFA environ. Un vêtement prêt-à-porter pour lui coute autour de 7500 FCFA. Il n’y a pas une grande différence. Donc pourquoi se fatiguer avec les couturiers ».

De son côté, Nicaise Allah dit ne pas rencontrer ce type de situation parce qu’il n’est pas fidèle à un couturier. « Je n'ai pas de couturier particulier. Parce que c'est la familiarité qui fait que certains se permettent de tromper leurs clients. Ils laissent vos tissus et s'occupent de ceux d'autres personnes, en vous considérant comme un acquis. Mais, lorsqu’il n’existe pas de familiarité entre vous, ils se disent que vous pouvez les poursuivre en justice » explique-t-il avec assurance.

Styliste modéliste, exerçant à Abobo Clautcha, Armand Gohi Bi donne quant à lui un conseil tout simple : « Les moments de fête sont des moments d'affluence, donc il est conseillé de contacter votre couturier au moins un mois avant l'événement ».

Trésor Doudou




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