Durant le mois de ramadan, on assiste à une distribution de sacs et de kilos de sucre. Mais le plus scruté est celle des belles-familles. Est-ce une obligation ou un acte de générosité ?
La pratique s’est bien incrustée dans nos mœurs. A chaque mois de ramadan, le mari envoie du sucre à sa belle-famille, appelé en bambara “buran sukaro” (la part de sucre destinée à la belle-famille). La quantité reste à l’initiative du donateur. Un geste d’obligation ou une simple générosité ? Loin d’être une obligation mais un simple geste qui permet de cimenter la société et apprendre à la jeune génération l’amour du prochain, mais surtout les valeurs de solidarité, de partage et d’entraide. Celles-ci constituent le fondement même de notre société.
Mais certaines familles et certaines femmes les prennent comme une obligation. Du coup, cela provoque des querelles entre les époux à propos du respect de la tradition. Des femmes font des scènes à leurs maris au motif qu’ils n’en ont pas les moyens. Ces valeurs d’entraide et partage font également partie de nos traditions. C’est ainsi que dans la plupart de nos communautés, il est de coutume que l’homme apporte du sucre à ses beaux-parents. De même les femmes apportent des repas aux parents de son époux appelé “buran suntikè”.
Selon H. C., un gendre d’une famille qu’on a eu à interviewer nous explique qu’en principe, il n’y a rien d’anormal dans ces coutumes qui permettent de renforcer les liens entre les deux familles. “A Bamako, comme pour beaucoup d’autres traditions, cet esprit de solidarité est galvaudé et parfois, dévoyé. La première des ‘obligations’ du mois de ramadan et la plus communément respectée est le sucre qu’on apporte aux parents de sa femme. Théoriquement, cette tradition n’a aucun caractère contraignant. Mais dans les faits les choses se passent autrement. Et il n’est pas rare de voir même des parents éloignés de la femme, sous le couvert de la plaisanterie, réclamer leur ‘buran sukaro’“.
Amadou Guindo, imam, nous explique le fait d’envoyer le “buran sukaro” n’a aucun caractère obligatoire dans la religion musulmane. “Ce n’est pas écrit dans le Coran. C’est juste un honneur qu’on fait aux beaux-parents. Cela est possible quand on a les moyens. Dans le cas contraire, il n’y a pas lieu de forcer”, assène le religieux.
Pour le sociologue Dr. Bamoussa Coulibaly, le sucre s’est imposé avec le temps dans notre société comme étant un produit alimentaire qui entretient le lien social et permet de manifester tout le respect et la considération qu’on a pour une personne, une communauté ou une famille.
“Le sucre est le produit par excellence qu’on donne à la belle-famille pour lui témoigner respect et considération. Au-delà de cet aspect symbolique, le sucre s’impose comme l’un des aliments les plus consommés par ses particularités nutritionnelles, son apport en énergie. Le sucre compense les pertes d’énergie après la rupture du jeûne et est un excellent remède contre l’hypoglycémie. Pendant le ramadan, le sucre est sollicité pour la consommation d’aliments comme la bouillie ou les tisanes chaudes. Il est important en ces moments d’avoir une idée claire de son état de santé par rapport à la consommation du sucre. Il peut être très nocif quand il est abusivement consommé”, note Dr. Coulibaly.
Mariam Dramé
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Côte d’Ivoire. Bruno Koné lance l’exécution de 30 projets de développement de 835 millions FCFA à Boundiali
-
Décès du Doyen Ben Ismaël : La presse ivoirienne en deuil
-
Affaire ILS-aéroport de Korhogo : Tout, sur la procédure et règle en matière de Marchés publics (Contribution)
-
Campagne pour la présidentielle au Rwanda: Chronique annoncée d’un triomphe sans gloire
-
Côte d’Ivoire. Des milliers de femmes rendent hommage à Alassane Ouattara pour ses actions en leur faveur
-
Bénin: plus de 500 comptes de marabouts sur les réseaux sociaux désactivés
-
Côte d’Ivoire. Le maire de Bouaké présente le trophée de la CAN 2023 à ses administrés
-
Côte d’Ivoire . Un élève en classe de première condamné pour vol au tribunal de Yopougon
-
Côte d’Ivoire.Santé : les soins se rapprochent des populations rurales
-
Côte d’Ivoire. Livre. Henriette Dagri Diabaté présente ses « 50 ans de compagnonnage » avec Alassane Ouattara
-
Pèlerinage endeuillé à la mecque : La foi à l’épreuve du changement climatique
-
Bitumage de l'axe Tiébissou-Sakassou : accroissement des échanges économiques, sociaux et culturels entre le Gbêkê et le Bélier
-
Côte d’Ivoire. Le cimetière de Williamsville fermé pour des travaux de réhabilitation
-
L’Enquête du jeudi. Renouveau du cinéma ivoirien : (2/2)- Des opportunités pour les jeunes désireux de faire carrière dans le 7e art
-
L’Enquête du jeudi. Renouveau du cinéma ivoirien (1/2) - Les Abidjanais redécouvrent les plaisirs des salles obscures
-
Gouvernance : Les mesures draconiennes d’Oligui Nguema contre ses demi-frères
-
Diomaye Faye en France :Paris vaut bien un détour
-
Etat de la nation : Des Ivoiriens se prononcent sur le discours du Président Ouattara
-
État de la Nation - Ouattara affiche les belles performances économiques de la Côte d'Ivoire
-
Côte d'Ivoire. Biankouma : des attentes déçues après le message sur l'état de la Nation
-
Ouattara candidat ou pas en 2025: Le suspense continue
-
Joe Biden veut régulariser des centaines de milliers d’immigrés, les républicains s’insurgent
-
Côte d’Ivoire. Ouattara fait un bilan des progrès réalisés sous ses 13 ans de gouvernance
-
Pluies sur Abidjan: Plusieurs immeubles à risque évacués par le ministère de la Construction
-
Côte d’Ivoire. Lutte traditionnelle : deux athlètes féminines vainqueurs du tournoi international de Bouaké
-
Sénégal.Juan Branco veut brûler notre pays, ne le laissons pas faire.
-
Côte d’Ivoire. Amadou Koné lance la 8e édition du Festival de lutte traditionnelle zone CEDEAO à Bouaké
-
Kibarou. Cette opportunité que la Chine offre à l’Afrique
-
Dominique Ouattara offre plus de 500 millions de FCFA de dons aux femmes de Tafiré
-
Côte d’Ivoire. La Tabaski à Bouaké: Koné demande des prières pour Ouattara aux fidèles musulmans
-
Publié le :
18 avril 2023Par:
Maddoc Koyaka