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L’Enquête du jeudi. Six ans après, l'opération de renouvellement des véhicules de transport peine à démarrer

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A Abidjan, tout comme à l’intérieur du pays, bon nombre de gbakas (minibus) et de taxis, sont dans un état de vétusté rebutant. Sièges abîmés, mauvaise carrosserie, portières défaillantes. A cela, il faut ajouter des pots d’échappements propulsant toujours du gaz nocif pour la santé et l’environnement. En plus d’être mal entretenus, ces véhicules présentent des risques pour la sécurité des usagers.

Pour remédier à cette situation, le gouvernement a initié depuis 2017, un programme de renouvellement du parc automobile des véhicules de transports. Celui-ci vise à professionnaliser le secteur, apporter plus de confort et de sécurité aux voyageurs, réduire les accidents de la route et la pollution de l’environnement.

«L’adhésion au programme de renouvellement du parc automobile est libre et volontaire. Elle concerne uniquement les entreprises de transport. Pour en bénéficier, l’entreprise doit souscrire et remplir un certain nombre de conditions notamment être légalement constitué, s’acquitter d’un apport initial, et être éligible aux conditions des banques partenaires du projet. Si l’entreprise est retenue, elle reçoit un prêt à rembourser sur une période bien définie », explique-t-on sur le site internet du Fonds de développement du transport routier (Fdtr).

Une vingtaine d’entreprises ont déjà souscrit au programme de renouvellement du parc auto. Plus d’un millier de véhicules ont déjà été livrés à l’intérieur du pays contre plus d’une centaine à Abidjan, dans la cadre de ce projet.

En novembre 2020, à Abidjan, le programme de rajeunissement du parc des véhicules de transport, a permis de livrer 50 taxis neufs, connus sous le nom de « Taxis Ivoire », à une entreprise appartenant à des Ivoiriens de la diaspora. 30 autres véhicules ont été livrés, en décembre 2021, à 14 entreprises de transport de Bouaké. Le programme a également permis en novembre 2022, dans le cadre de la phase pilote du segment Gbaka, de livrer 40 minibus montés par la Société de transport Abidjanais (Sotra), à des compagnies de transports légalement constituées à Abobo et Yopougon, deux grosses communes de la capitale économique ivoirienne.

Concernant le volet taxis, 200 taxis compteurs ont été livrés, en avril et juillet 2021, à trois entreprises. Pour ce qui est des taxis communément appelés woro woro, les premiers véhicules seront bientôt remis à certaines entreprises. La phase pilote aura lieu à Koumassi. A en croire Amadou Koné, ministre des transports, 3 600 véhicules, d’un coût de 100 milliards de francs Cfa, sont en route et en attente d’être livrés, pour satisfaire les différentes demandes des souscripteurs, toutes catégories confondues.

« Les transporteurs ont peur de s’engager »


En dépit de ces résultats, il faut bien reconnaître que ce programme reste encore timide, six ans après son lancement. Et cela, pour diverses raisons que quelques transporteurs ont bien voulu nous expliquer. A en croire la plupart, il y a plus de difficultés que de facilités à souscrire à ce programme de renouvellement. « Les coûts des véhicules sont élevés. On parle de 10 à 25 millions de F CFA, selon le type et la marque du véhicule. En plus, la durée du remboursement est courte. Les transporteurs ont peur de s’engager pour ne pas avoir des crédits sur leur tête », explique Kaboré Ousmane, un propriétaire de 10 gbakas.

Ouattara Issiaka est chauffeur de taxi-compteur. Il explique ce manque d’intérêt différemment. « Les véhicules du programme de renouvellement ne sont pas durables, et leurs pièces de rechanges sont difficiles à avoir », dit-il. Et un autre propriétaire de véhicules Bah Amadou d’ajouter : « la plupart des entreprises de transports ne sont pas légalement constituées. Or, c’est la condition première à remplir, pour bénéficier du programme. A cette allure, le parc auto ne sera jamais renouvelé. Il faut trouver une autre formule », suggère-t-il.

A ces différentes raisons évoquées, s’ajoute le manque de communication sur ce programme. « C’est un bon projet. Mais nous ne sommes pas suffisamment informés sur ce programme. En 2021, des agents de l’Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan (Amuga), ont recensé près de 1000 véhicules dans la commune d’Adjamé. Mais, depuis lors, nous n’avons plus eu de suite », révèle Touré Yaya, responsable adjoint d’un syndicat de chauffeurs.

Pour en savoir plus sur le manque d’engouement observé autour de ce programme, et des chiffres actualisés du nombre de souscripteurs et de bénéficiaires, nous avons sans succès cherché à rencontrer les responsables du Fonds de développement du transport routier (Fdtr), structure en charge du programme de renouvellement du parc automobile des véhicules de transports.

Boubakar Barry













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