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Culture

Côte d’Ivoire. Pâques fête religieuse à coloration nationale.

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De toutes les fêtes religieuses célébrées en Côte d'Ivoire, la fête de Pâques est celle qui entraîne un exode massif des populations. Notamment, celles issues des régions du centre du pays.

Il suffit de se rendre dans une gare routière à l'approche de la Pâques pour comprendre que l'ambiance qui y est chaleureuse d'ordinaire est devenue beaucoup plus bruyante, du fait du grand nombre de voyageurs.

Si la fête de la résurrection du Christ est l'affaire de tous les chrétiens, le peuple baoulé en a fait une particularité, en ce sens qu'elle est une occasion de retrouvailles et de réjouissances pour celui-ci.

Selon M. Koffi Jonas, chef d'entreprise à Abidjan, les déplacements massifs des populations, notamment baoulés dont il est issu, à une histoire. « Lorsque le Président Houphouët Boigny a accédé au pouvoir d’Etat, il a exhorté la nation ivoirienne a cultiver le cacao. C'est ainsi que le peuple boulé qui vit en général dans les régions de savane, pas propice à la culture du cacao, est allé en basse-côte dans les zones forestières. N'étant plus parmi les siens pendant plusieurs mois, on a décidé de se retrouver dans nos villages et localités à l'occasion de la fête de Pâques" explique-t-il.

"Il n'y a pas que les planteurs. Les fonctionnaires affectés loin des leurs, les élèves et étudiants qui sont hors de leurs régions natales sont concernés. C'est devenu une tradition pour nous. La fête de la Pâques une occasion de retrouvailles en famille, une occasion pour planifier le développement de chez nous". Martèle-t-il.

« S'agissant de ceux qui, pour une raison ou pour une autre, n'ont pas pu effectuer le déplacement, une solution est trouvée », avance N'guessan Alfred, enseignant. "Dans presque toutes les communes d'Abidjan, si vous vous renseignez bien, on vous indiquera des lieux de rencontres. C'est ainsi qu'à N'dotré (commune d'Abobo) où je réside, il y a plusieurs lieux, notamment le "Baoulekro, le village boulé, au basculé... qui sont des maquis où les baoulés restés sur place, se retrouvent pour créer une ambiance villageoise. En jouant uniquement les sonorités de chez nous.

Paquinou, vécu à N'dotré.

Les repères du peuple baoulé ont refusé du monde ce dimanche 9 avril 2023.

Rencontrée devant le maquis Baoulékro aux environs de 20h, Anicet N'guessan en compagnie de sa partenaire fait l'état des lieux. « Nous venons d'arriver. On constate qu'il n'y a plus de place ». Cela se comprend. « C'est une fête religieuse. Mais nous les akans, on se l'est appropriée. Tout le monde est ici pour faire la fête donc j'attends », explique-t-il en espérant avoir une place assise plus tard.

Dans une ambiance dominée par une musique assourdissante, Mme Kouadio Delphine, présente au Baoulékro depuis 17h, se prononce sur la fête de la Pâque et dit pourquoi elle est hors du maquis. « c'est une fête de réjouissance qui est une occasion de rencontres familiales et amicales. On cause et on consomme un peu d'alcool aussi ». Et d'ajouter, je suis sortie du maquis parce qu'il y fait chaud. On est très nombreux dedans, alors que je ne supporte pas la chaleur. Mais je vais y retourner. Tout cela fait partie de la fête » indique -t-elle.

Selon Henry Paul Kedjebo rencontré au maquis « le village Baoulé , tout se passe bien. La famille baoulé de N'dotre a répondu présent. Tout se passe très bien. Même ceux qui ne sont pas baoulés mais qui un lien marital, amical ou professionnel avec un baoulé sont présents. Il n'y plus de place ». Sur le sens de la Pâque , Kedjebo dit que « Cette fête est devenue pour les baoulés. Et de conclure sur une note d'humour, « J'espère que Jésus ne va pas se faché »

Jour de fête, jour de grande recette. De passage, le constat est le même partout, les autres maquis et lieux de retrouvaille vibrent au son de la musique tradi-moderne baoulée pour épouser l'air du temps.

L'affaire de tous.

Table dressée sous un jeune palmier qui produit de l'ombre grâce à son feuillage, la famille Séry s'apprête à se rassembler autour d'un repas. « Aujourd'hui est le jour de la résurrection du Christ. Donc nous allons dire merci à Dieu de nous avoir racheté par la crucifixion et la résurrection de son fils ». a confié M. Séry.

Revenu de la mosquée, Karaboué, le 4ème iman de la mosquée Aljazira de N’dotré se prononce, « c'est une fête chrétienne. Nous musulmans n'avons rien y avoir. Seulement c'est une occasion de se reposer », a-t-il indiqué.

Trésor Doudou




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