Forum économique de Boao pour l’Asie: Patrick Achi invite à investir en Côte d’Ivoire

Le Premier ministre était hier à la tribune de la conférence annuelle du forum économique de Boao en Chine. C’était lors de la cérémonie d’ouverture de ce forum initialement dédié à l’Asie.

« Le Grand Maître écrivain chinois Lao-Tseu nous enseigne et je cite « Mieux vaut allumer une bougie que de maudire les ténèbres ». Et je crois, Mesdames et Messieurs, que le forum de BOAO, à travers le thème retenu pour cette conférence, fait le choix courageux d’allumer une bougie sur l’inéluctabilité des immenses défis, actuel et futurs, à relever par nos pays, plus interpénétrés et interdépendants que jamais, dans un monde de plus en plus incertain et instable. »

Quand Patrick Achi prend la parole à la conférence annuelle du forum économique de Boao en Chine pour délivrer « le message du Président de la République Son Excellence le Président Alassane Ouattara », il emballe l’auditoire par le choix de la citation du Chinois Lao-Tse (avec en prime la prononciation locale) et séduit les sommités présentes dans la salle par l’ouverture sur les problèmes du monde entier. « Face aux challenges économiques, géopolitiques, énergétiques, démographiques, climatiques ou sanitaires qui s’intensifient, la seule logique qui doit demeurer entre les nations, c’est en effet celle de l’entraide et de la coopération sincère et opiniâtre. »

Après le monde, le premier ministre ivoirien, seul africain à prendre la parole à cet important forum, va évoquer l’Afrique. « Ce forum pour le renforcement de nos coopérations économiques est donc plus essentiel que jamais.

Pour l’Asie. Mais aussi pour l’Afrique. Ce continent de l’aube de l’Humanité, ce monde qui a soif de prospérité et de modernité et dont les défis présents sont prodigieux. Je veux d’ailleurs saisir cette opportunité pour les aborder avec franchise. Car je crois que de leur résolution, par le biais de la coopération et de la solidarité entre les nations, dépend non seulement l’avenir des Africains mais plus largement encore, celui de l’Humanité toute entière. »

Le premier défi identifié par Patrick Achi , c’est celui de la jeunesse et du développement du secteur privé pour l’insérer. L’occasion pour le chef du gouvernement de vendre son pays par ses atouts.

« La Côte d’Ivoire sous le leadership de SEM. Alassane Ouattara, a réalisé des performances économiques parmi les meilleurs au monde, avec une croissance moyenne de 7% de 2012 à 2022. Elle a réduit la pauvreté de plus 15 points. Son ambition incarnée dans la vision 2030 prévoit un doublement du PIB en 10 ans, la réduction de moitié du taux de pauvreté et une augmentation de dix ans de l’espérance de vie en dix ans. »

Pour les jeunes il faut la formation, les soins et créer des emplois. Par l’investissement du secteur privé. Un pays peut servir d’exemple. « Le développement prodigieux de la Chine au cours de ces cinq dernières décennies peut être une réponse inspirante à ce défi. Le peuple chinois a su faire de son capital humain un atout pour créer une richesse formidable à un rythme sans précédent. »

Le deuxième défi selon Patrick Achi concerne la mobilisation des ressources financières.

Tâche ardue dans un environnement marqué par des chocs extérieurs de plus en plus variés et imprévisibles. Avec des impacts désastreux sur les finances publiques, « en même temps que s’accroissent les besoins internes sociaux et sécuritaires, l’Afrique est prise en étau entre maintenir sa croissance, source de stabilité et de paix et garder un cadre macroéconomique sain.

Dans un contexte de crise inflationniste, marqué par des taux d’intérêts de plus en plus élevés, il est vital que la solidarité internationale se manifeste en tout point, aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral, pour permettre l’accès de nos pays à des conditions plus souples de financement, en adéquation avec nos besoins. »

Le troisième défi africain, c’est bien sûr le défi climatique.

« Alors même que l’Afrique n’émet que 4% des gaz à effet de serre, qu’elle n’a aucune responsabilité dans le développement des énergies fossiles et abrite le second poumon de la Terre avec la forêt du Congo, elle sera hélas le continent qui subira le plus les conséquences du changement climatique. »

Les nations représentées à ce forum font partie des plus performantes au monde, avec notamment la Chine, l’économie la plus dynamique de ces 50 dernières années. « C’est dans ce contexte que je réitère mon vibrant appel au secteur privé asiatique à venir investir.

C’est la page qu’il nous appartient d’écrire aujourd’hui ensemble. Pour toujours renforcer les liens d’amitié et de coopération qui existent entre l’Asie et l’Afrique. Pour notre bénéfice mutuel. Et – j’ose le dire – pour notre Planète et l’Humanité toute entière. »

C’est le Premier ministre chinois, Li Qiang, qui a ouvert la série des allocutions à cette cérémonie d’ouverture. Il a réaffirmé l’engagement de son pays à œuvrer pour un monde meilleur ainsi qu'au développement axé sur l'innovation.

La Conférence annuelle du Forum de Boao pour l’Asie clos ses portes aujourd’hui dans la province chinoise insulaire de Hainan. Avec le merite d’avoir abordé en profondeur des sujets brulants notamment l’impact de la guerre en Ukraine, la perturbations des chaînes d’approvisionnement, concurrence géopolitique croissante, changement climatique et lutte contre la pauvreté.

L.S.