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L’Enquête du jeudi. Accidents de la circulation. (1/2)- Les motos à l’origine des plus graves dégâts corporels des victimes

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Les accidents de moto sont très fréquents à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays. En plus d’endeuiller des familles, ils occasionnent des dégâts corporels extrêmement graves. Ce, en dépit de nombreuses actions de sensibilisation entreprises, pour réduire les accidents routiers.


Selon le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm), une dizaine d’accidents de motos est enregistrée par jour à Abidjan. Ces engins sont impliqués dans environ 70 % des accidents de la route. Plusieurs personnes en ont fait les frais. Certaines avec des blessures très graves. C’est le cas de Sangaré Cheick, un élève de la ville d’Agboville, qui a dû arrêter ses études depuis 2020, à cause d’un accident de moto, qui l’a totalement handicapé. « Mon fils revenait de l’école lorsqu’il a été renversé par un tricycle (moto à trois roues). Ses jambes ont été complètement broyées », explique Sangaré Souleymane, le père de la victime.

Vivant présentement chez sa tante au Deux Plateaux à Abidjan, Cheick a déjà subi 4 greffes et 6 opérations. Il lui en reste encore deux autres. « Ma belle-sœur et son mari ont dépensé plus de 13 millions de F CFA pour les soins de mon fils », révèle M. Sangaré.

Mme Barry Ly Amissatou est la tante du petit Cheick. Elle dit s’en remettre à Dieu. Car, ni l’auteur de l’accident ni sa famille ne sont jamais venus s’enquérir de l’état de santé de son neveu. « Il a beaucoup souffert. Son père a dû abandonner ses activités pour se consacrer à ses soins. Aujourd’hui, ce dernier ne travaille plus. Tout son commerce est tombé en faillite, à cause de la mauvaise gestion de ses employés, en son absence ». Elle ajoute : « Ces conducteurs des motos sont en train de détruire des vies. Que le gouvernement se penche rapidement sur ce phénomène ».

Comme Sangaré Cheick, Tonné Marie Emmanuelle a, elle aussi, été victime d’accident de moto. Renversée en novembre 2022 par une moto en face de son établissement scolaire, cette collégienne est complètement invalide. « Ma fille a une fracture à la jambe gauche phase 3. Elle porte présentement des fers et doit subir bientôt une seconde opération », nous dit Mme Tonné Adrienne, la mère d’Emmanuelle.

Ayant perdu son année scolaire, la petite ne pourra pas passer le Bepc. « Nous habitons au 3ème étage d’un immeuble. Je suis obligée de la porter au dos pour monter et descendre les escaliers. C’est très pénible. Je suis veuve et sans grand moyens », explique avec amertume Mme Tonné.

Contrairement aux cas précités de ces deux enfants, Mme Boka Charlotte a plutôt eu de la chance. Elle arrive à marcher et à exercer son métier de couturière, après avoir été accidentée par un motocycliste « Je revenais du travail, lorsque j’ai été projetée dans un caniveau par une moto. Le choc a été tellement violent que j’ai perdu connaissance. Lorsque je me suis remise du choc, j’ai vu des gens autour de moi. J’avais d’intenses douleurs notamment à la nuque, au front, à la hanche et aux pieds. Ce sont deux témoins de l’accident qui m’ont conduite à l’hôpital. Car le conducteur de la moto avait pris la fuite », explique-t-elle.

Mme Boka traîne tout de même, aujourd’hui encore, quelques séquelles de l’accident dont elle a été victime en 2018, à Grand Morié Agboville. « Quand je m’assois trop longtemps, je sens de fortes douleurs à la hanche et au dos. Cela me fatigue beaucoup », dit-elle.

« Il faut prendre des mesures répressives telles que l’obligation d’avoir une assurance élevée pour la prise en charge des victimes, le retrait du permis ou de la moto en cas d’accidents graves », propose Soro Clotiorma, pompiste de son état.

Pour Koné Mariam, gérante de cabine, les autorités doivent interdire tout simplement la circulation de ces motos. « En 2021, le gouvernement avait annoncé l’interdiction des tricycles et la réglementation des motos à deux roues. Qu’est-ce qu’ils attendent pour mettre en application cette mesure », s’interroge Fanny Mathieu, un automobiliste.

Boubakar Barry









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