Les environnementalistes ivoiriens sont certainement heureux, à l’idée de savoir que sous peu, fonctionnera à plein régime, une Centrale solaire en Côte d’Ivoire. En effet, à Boundiali, dans le septentrion ivoirien se dresse désormais avec fière allure, un impressionnant parc de panneaux photovoltaïques, qui vont quotidiennement capter d’importantes quantités d’énergie, émanant des rayons du soleil ; pour les stocker et les transformer par la suite en courant électrique. Et cela, de façon régulière, sans en ajouter à notre niveau actuel d’émissions de gaz à effet de serre. Dont il faut du reste œuvrer à la réduction, vaille que vaille. Toute chose qui préoccupe fort heureusement les décideurs politiques.
Il était grand temps d’en arriver là. Car l’on comprenait jusqu’ici difficilement, que l’exploitation du soleil pour la production de l’électricité à grande échelle, continuait de tatillonner à l’état projet. Pendant que la demande de la précieuse énergie, aussi bien par les ménages que les industries, reste en croissance continue à travers le pays. Eprouvant par ce fait même, les capacités nationales de production des infrastructures et équipements mis en place à cet effet. Et qui, fait indéniable, auront été aussi fortement perturbés ces dernières années, par les intempéries et autres dégâts et catastrophes imprévisibles. L’on ne comprenait pas non plus qu’alors que tout autour de nous, les autres pays voisins jouissent depuis plusieurs années déjà, des bienfaits de l’énergie solaire, la Côte d’Ivoire en soit encore à trainer les pieds en la matière. Alors que ce n’est pas le niveau d’ensoleillement requis pour le faire qui lui manquait. Et encore moins les moyens financiers.
De plus, ce n’est pas nouveau dans le pays, l’exploitation du soleil pour la production de l’électricité. En effet, au cours des années 1980-1990, les pouvoirs publics avaient initié l’expérience des éclairages publics avec des lampadaires alimentés au solaire. Dans des localités rurales de Touba et environs notamment, se dressaient ces poteaux électriques, dont un grand nombre, ont malheureusement fait les frais des feux de brousse. C’est dire que l’on avait déjà, une idée du fonctionnement de la technologie, dont de nombreuses compétences nationales maitrisent aussi aujourd’hui, les différentes évolutions. Par ailleurs, plusieurs dizaines de familles villageoises disséminées au centre et au sud de la Côte d’Ivoire, ainsi que des écoles primaires, continuent de s’éclairer avec l’énergie solaire, voilà des années maintenant, grâce à un important Programme financé il y a quelques temps de cela, par le Fonds de l’Environnement mondial (Fem). A ce jour, ce sont des centaines de domiciles de toutes catégories sociales qui se sont lancés dans le mix énergétique à travers le district d’Abidjan. Et cela, en se dotant d’équipements de stockages d’énergie solaire, qui leur assurent une production régulière du courant. C’est que, le coût Du matériel, est beaucoup plus à la portée des bourses, depuis que la Chine s’est impliquée dans leur fabrication à grande échelle.
La Centrale solaire de Boundiali signe résolument, du moins nous le souhaitons vivement, l’intégration par la Côte d’Ivoire du cercle des pays Ouest africains producteurs d’énergie électrique propre, renouvelable à partir du soleil. Ladite Centrale est assurément la première du genre dans le pays, avec une capacité de 37, 5 MGC. Elle devra alimenter plus de 30.000 ménages dans la région en électricité propre. Et partant, éviter l’émission de 27000 tonnes de dioxyde de carbone, ou gaz carbonique. Ce qui n’est pas rien, quand on sait qu’il fait partie des six gaz identifiés par La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, comme les plus dangereux accélérateurs à ce jour, du mécanisme naturel des changements climatiques, impactant fortement toute la planète. Vivement, que suive la réalisation de plusieurs autres Centrales solaires. Pour accroître le mix énergétique national et répondre encore plus efficacement, aux besoins croissants de la consommation nationale d’électricité. Mais aussi, symboliser à la fois un effort financier d’atténuation et d’adaptation des pouvoirs publics, aux effets des changements climatiques. Cela, conformément à l’Accord de Paris sur le climat, dont la Côte d’Ivoire est signataire depuis 2015.
Moussa Ben Touré
Publié le :
21 mars 2023Par:
sani michel zoro