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Au Tribunal. Quand le vigile devient le voleur de l’entreprise

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Se faisant passer pour un commerçant d’huile rouge, Fof donna rendez-vous, une nuit à ses futurs clients, complices et receleurs. Il devait leur vendre… moins cher, de l’huile rouge. Un produit très prisé actuellement sur nos marchés. Une fois sur les lieux, les supposés clients se rendront rapidement compte qu’au lieu de commerce d’huile rouge, il s’agissait, en réalité, de vol de carburant. Une triste opération montée par le vigile d’une société de construction et de bitumage de routes.

Ce jeudi 2 mars 2023, ils sont quatre prévenus de nationalités différentes, à comparaître devant le Tribunal correctionnel de Grand-Bassam, pour vol de carburant : K. Moussa, S. Moustapha, F. Moussa et K. Karam. Les quatre malfrats se sont donné rendez-vous dans la nuit du 21 au 22 février 2023, pour pomper – au vrai sens du terme – la société qui a en charge le bitumage de la voie Mondoukou - Assouindé - Assinie.

Fof est bien le cerveau de cette association de malfaiteurs. Tenez : il a été embauché par la société en question, il y a seulement six mois, en qualité de vigile. Fof jouissait d’un salaire de 250 000 F par mois : un traitement mensuel de cadre de la Fonction publique. Mais ingratitude et cupidité aidant, Fof n’a pas trouvé mieux, pour remercier son employeur, que de lui voler son carburant.

S. Moustapha, conducteur de tricycle fait partie des clients et futurs receleurs qui ont mordu à l’appât de Fof. Invité à venir se faire servir de l’huile rouge, Moustapha n’a pas eu l’honnêteté de se désolidariser de la bande, quand il s’est aperçu qu’il s’agissait plutôt d’une obscure transaction que d’une vente d’huile.

Dès l’enquête préliminaire de police, Fof est passé aux aveux, sans hésiter. Déféré au Parquet en même temps que les trois autres prévenus, ses déclarations n’ont pas varié : « Oui… je reconnais les faits et je le regrette amèrement aujourd’hui. Je n’aurais pas dû faire ça à la société qui m’a embauché et qui me paye mensuellement un salaire très consistant. Sincèrement, ce salaire me permet de subvenir à mes besoins et à tous les besoins de ma famille. Si je vais en prison, ma famille va beaucoup souffrir. J’ai quatre enfants et ma femme est actuellement enceinte. Je ne sais pas ce que je vais devenir… »

Sur ces mots, le procureur de la République interrompt net le prévenu, en ces termes : « Fof, arrête de te lamenter. Tu aurais pu éviter cette triste situation. Tu n’as pas été sérieux avec ton employeur, qui te paye un salaire de 250 000 F, pour l’emploi que tu exerces. Maintenant, si tu as des problèmes un jour, tu demandes simplement une avance sur salaire. Je ne sais pas comment tu vas t’en sortir mais tu risques de perdre ton emploi. Et pire : tu vas aller en prison. »

Ces paroles du représentant du Ministère public sonnèrent, à la fois, comme un réquisitoire sans appel et une douche froide sur Fof. Toutes choses qui vont sceller à jamais son sort. Au terme du procès, « le vigile-voleur » a été condamné à trente-six mois d’emprisonnement ferme et à 300 000 F d’amende. Les autres prévenus, qui ont bénéficié de très larges circonstances atténuantes, ont été relaxés.

Une chronique de Mory-Frey Touré




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