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Sport

La nouvelle traite

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Que M. Gérard Dreyfuss, ancien chef du service sports de Radio France International (RFI) aujourd’hui à la retraite, me permette de citer ce texte que j’ai découvert sur sa page Facebook : « Ils sont là, en Egypte. En force. En quête des nouvelles pépites africaines à l’occasion de la Can U20. La CAF ne s’en émeut pas. Au contraire, à lire un article publié le 15 février sur le site internet de la CAF. « La CAF a été inondée par un nombre sans précédent de demandes de la part de recruteurs et de clubs qui cherchent à obtenir une accréditation pour l’évènement. » « L’intérêt des scouts et du public international est vraiment incroyable » a commenté le secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo-Omba. « Mais cela ne devrait pas être une surprise pour nous et pour l’administration de la CAF, car nous savons que le football africain est en pleine ascension. Le talent est ici, en Afrique, et la Coupe d’Afrique des Nations U20 TotatEnergies est une plateforme parfaite pour mettre en valeur ce talent. Nous faisons de notre mieux pour répondre aux demandes des recruteurs. » Les temps ont bien changé. Je me souviens que dans les années 90, les recruteurs n’étaient pas les bienvenus. Non seulement il n’était pas question de les accréditer mais il s’agissait tant que faire se peut, de les éloigner des joueurs. Aujourd’hui la CAF semble collaborer avec eux. Est-ce là le meilleur moyen de protéger le football africain et des clubs qui sont contraints pour toutes sortes de raisons de ne pas pouvoir faire grand’chose face à la rapacité de gens avides de gros coups financiers ? Bien sûr, les joueurs qui taperont dans l’œil des recruteurs y trouveront un intérêt. Mais ce comportement ne peut que nuire aux clubs africains qui n’ont quasiment aucune arme pour se défendre d’un pillage qui ne peut que les affaiblir davantage. »

Après avoir lu ses mots de Gérard Dreyfuss, je ne peux m’empêcher de penser à cette nouvelle loi que la France s’apprête à adopter pour attirer chez elle les personnels de santé des pays africains, afin de compenser son déficit dans ce domaine. Et cela me ramène à cette époque lointaine où tous les bras valides d’Afrique étaient emmenés de force sur d’autres continents, notamment en Amérique et en Asie. Et je pense aussi à l’époque où les hommes étaient maintenus chez eux, pour exploiter toutes les ressources de leurs terres, au profits de ceux qui avaient pris possession de leurs pays. Rien n’a changé sous le soleil. Tout ce que l’Afrique produit de meilleur, que ce soit en termes de ressources humaines, minérales ou agricoles est consommé ailleurs. La différence entre avant et maintenant est qu’auparavant, cela se faisait sous la contrainte des populations. Aujourd’hui, ce sont ces populations qui s’offrent elles-mêmes et offrent tout ce qu’elles ont de meilleur aux autres peuples.

En matière de football, tous les deux ans, un Etat africain se saigne pour construire de magnifiques infrastructures afin que les meilleurs athlètes du continent puissent venir s’exhiber devant les recruteurs venus d’ailleurs qui choisiront ceux qu’ils emmèneront avec eux afin d’enrichir leur football. Pour rien. Et nous Africains, nous suivrons leurs exploits à la télévision, pendait que les infrastructures qui auront servi à les exhiber seront à l’abandon. En matière de ressources humaines, nos Etats se ruineront pour construire des écoles, des universités, des centres de formation, afin de former du personnel de santé ou de n’importe quel autre domaine que nous serons très heureux d’offrir aux pays qui en voudront, sans nous préoccuper du sort de nos propres populations. Qui n’applaudira pas en apprenant que son fils, son frère ou son cousin a été recruté par un club de football ou un hôpital européen ou asiatique ? Bien sûr, nous ne penserons pas une seule seconde à notre propre championnat de football, ni à ceux qui nous soigneront lorsque nous serons malades. Pouvoir regarder les championnats européens à la télévision et savoir que nos footballeurs y font des exploits et sont très bien payés nous suffira. De même, savoir que ceux d’entre nous qui en ont les moyens pourront aller se faire soigner en Europe par des médecins africains suffira à notre bonheur.

Il y a cependant un revers pour les pays qui pillent nos ressources humaines. Un jour, nos cancres et tous ceux qui n’ont aucun talent voudront eux aussi aller regarder leurs champions directement sur vos stades et se faire soigner par les médecins et infirmiers que leurs pays ont formés. Beaucoup périront en cours de route, mais beaucoup réussiront à débarquer sur vos côtes. Et c’est là que vos problèmes commenceront.

Venance Konan




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