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Politique

Le PDCI aurait voulu qu’Ado serve le pouvoir sur un plateau d’argent à M. Bédié en 2020.

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Je voudrais, de prime abord, prier tous les bons et mauvais esprits du PDCI, de Pépressou, de Koukourandoumi et d’ailleurs, de pardonner mon apparente outrecuidance qui n’est que le reflet de ma profonde ignorance. Oui, je reconnais que du fait de cette grande inculture, je ne comprends pas encore ce que l’on entend par réconciliation et paix dans ce pays, ce qui induit que je ne comprenne pas certains propos. 

Ainsi, je n’ai toujours pas compris ces propos du président Bédié lors de la remise du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix à madame Angela Merkel récemment à Yamoussoukro : « J’ai aussi une pensée pour mon pays la Côte d’Ivoire, qui peine à engager un dialogue franc et sincère entre tous ses fils et filles, pour construire une paix durable au service du bonheur de ses populations et de celles de l’Afrique de l’ouest. » Je répète la question que j’avais posée dans une précédente chronique : qu’est-ce qui, aujourd’hui, constitue une menace sur la paix pour les populations de notre pays et celles de l’Afrique de l’ouest ? Pour ma part, je vois essentiellement la menace terroriste.

 Avons-nous besoin, pour y faire face, d’engager un dialogue entre nous Ivoiriens ? Y-a-t-il autre chose ? Qu’est-ce qui, depuis l’accession du Président Alassane Ouattara à la magistrature suprême de notre pays, a menacé la paix ? Il y a eu les tentatives de déstabilisation orchestrées par des proches du régime de Laurent Gbagbo, celle de Guillaume Soro, et la désobéissance civile organisée par le PDCI d’Henri Konan Bédié et ses alliés de circonstance. Lors d’un point de presse organisée récemment par le porte-parole du PDCI, ce dernier a expliqué que son parti n’a rien à voir dans le coup d’Etat de 1999, dans les violences qui ont émaillé les élections de 2000, dans l’affaire de la Mercedes noire, dans la rébellion. Oui. Mais qui en a accusé le PDCI ? Et qui parle de ça ? Je répète ma question encore une fois. Qu’est-ce qui, aujourd’hui, dans ce pays, constitue une menace pour la paix ? Les prochaines élections municipales et régionales ? La présidentielle de 2025 ? Ne faisons pas du hors sujet en ramenant dans ce débat les évènements passés.

 Depuis l’avènement du Président Ouattara, notre pays connait depuis plus de dix ans la paix, et une croissance économique dont les effets sont visibles pour tous ceux qui ne veulent pas être de mauvaise foi. La seule ombre au tableau est cette funeste désobéissance civile organisée par le président Bédié et qui a coûté la vie à plusieurs de nos compatriotes. A Daoukro où je me trouvais durant ces terribles journées, des jeunes gens, instrumentalisés par le PDCI, avaient bloqué tous les accès à la ville, empêchant les habitants des villages de se ravitailler, d’aller à l’hôpital, à la pharmacie, d’aller enterrer leurs morts. Une femme a dû accoucher à un de ces barrages, parce qu’on l’empêchait de rendre à l’hôpital, et son bébé est mort. Ailleurs, des jeunes gens armés de fusils à calibre 12 ont tiré sur des citoyens, sur des agents des forces de l’ordre, ont pillé et détruit des biens publics et privés. C’est de cela qu’il s’agit. Le PDCI l’a peut-être oublié ou cherche à noyer le poisson en nous ramenant à l’avant 2011, mais nous, nous n’avons pas oublié. Et l’on veut nous distraire en expliquant que cette désobéissance civile et ce CNT de pacotille sont la conséquence de la candidature du président Ouattara. En quoi cette candidature pouvait-elle conduire l’ancien président et patriarche qu’est M. Bédié, celui en qui certains veulent voir de la sagesse, à se comporter ainsi en provoquant sciemment cette violence dans le pays qui a coûté la vie à des citoyens et des destructions de biens ?

La réconciliation. Qui peut vivre dans une société et vouloir la voir en permanence en crise ? Mais aujourd’hui, qui ne parle pas à qui, quelle communauté est en conflit avec quelle autre, pour que l’on nous parle sans cesse de ce nécessaire dialogue, de cette nécessaire réconciliation que l’on récite comme un mantra ? Quel est l’acte que le président Ouattara devrait poser pour que l’on dise enfin, qu’il a réalisé la réconciliation ? Que le PDCI le dise à haute voix : il aurait voulu que le président Ouattara serve le pouvoir sur un plateau d’argent à M. Bédié en 2020. Personne n’est dupe dans ce pays. Pour les militants du parti de Laurent Gbagbo, la grande faute d’Alassane Ouattara est d’avoir battu leur champion et de l’avoir contraint à quitter le pouvoir qui selon eux, leur avait été donné par Dieu en personne. Donc on l’aura compris, pour tous ceux-là, la vraie réconciliation, ce sera le jour où Alassane Ouattara aura quitté le pouvoir.

Venance Konan




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