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Politique

Présence signalée de Iyad Ag Ghali à Menaka : Une apparition, plusieurs interrogations

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Iyad Ag Ghali. Voilà un nom dont la seule évocation fait frémir dans les pays du Sahel en proie au terrorisme depuis bientôt une dizaine d’années. Un nom qui donne aussi de l’urticaire aux Américains qui ont d’ailleurs mis sa tête à prix, ainsi qu’aux services des renseignements français qui sont à ses trousses depuis belle lurette. C’est donc en toute logique que l’insaisissable patron du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), se fait plutôt discret, en prenant des précautions dans ses différents déplacements. Mais en fin de semaine dernière, sa présence a été signalée dans la région de Ménaka, à la lisière de la frontière avec le Niger. Des sources proches de la propagande de son mouvement, indiquent qu’il était en mission de recrutement de combattants dans cette région où la rivalité avec l’autre grand groupe djihadiste évoluant dans la sous-région, l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), fait rage. Une apparition qui ne manque cependant pas d’interroger. D’autant plus qu’en raison de la réputation qui est la sienne, on ne voit pas ce qui aurait pu empêcher le grand chef terroriste qui maîtrise le désert malien comme sa poche, de se rendre incognito à Ménaka sans éveiller les soupçons.

Dans cette crise malienne, le cas Iyad Ag Ghali a toujours été un mystère

Qu’est-ce qui a donc pu pousser le célèbre barbu au turban blanc du désert malien, à sortir de sa cachette pour s’aventurer aussi loin et s’afficher avec des notables touaregs de ladite région ? Quel message se cache derrière cette apparition publique médiatisée, dans une région qui reste aujourd’hui encore un défi sécuritaire majeur pour Bamako ? Bien malin qui saurait répondre à ces questions. En attendant, l’on peut émettre des doutes que la rivalité avec l’EIGS suffise, à elle seule, à expliquer une telle prise de risque de la part de ce chef de tribu touareg aux idées indépendantistes, devenu l’une des figures emblématiques du terrorisme dans la sous-région ouest-africaine. Un wanted qui se sait recherché par toutes les armées intervenant au Mali, dans le cadre de la mission de stabilisation de ce pays. Bien avant que sa tête ne soit mise à prix, Iyad Ag Ghali apparaissait à la fois comme le problème mais aussi la solution à la crise malienne. Ce n’est certainement pas pour rien que moins qu’un coup du sort ou de sa capacité à se fondre dans les sables mouvants du désert, certains voient dans les difficultés des Forces armées maliennes et de leurs alliés à lui mettre le grappin dessus depuis tout le temps qu’il est recherché, une protection de l’Algérie qui n’a jamais caché sa volonté de se positionner en partenaire incontournable dans la résolution de la crise malienne. Et que dire de l’attitude de la France qui, en 2014, avait ce chef du mouvement djihadiste Ansar Eddine malien à portée de fusil, mais qui, à force de tergiversations, a semblé renoncer à le « neutraliser » ou à le capturer vivant alors qu’elle en avait visiblement la possibilité ? C’est dire si dans cette crise malienne, le cas Iyad Ag Ghali a toujours été un mystère. Y compris avec Bamako qui avait aussi exploré la piste du dialogue avec lui et Amadou Koufa, si cela pouvait contribuer à faire cesser les violences dans certaines régions du pays.

Cette sortie du… sable, du loup du désert est un avertissement sans frais pour Bamako

Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Bien malin qui saurait répondre à cette question. En attendant, tout porte à croire que la présence remarquable et remarquée du grand chef djihadiste à Ménaka, est loin d’être anodine. En tout cas, le simple fait que ce dernier se mette à visage découvert pour procéder lui-même à des recrutements de combattants, peut d’autant plus interroger que c’est une tâche qui est généralement dévolue à des lieutenants. De là à penser que le chef rebelle issu de la tribu touarègue des Ifoghas, a pu enregistrer d’importantes pertes au sein de ses troupes combattantes dont des têtes ont pu être éliminées dans des accrochages avec l’armée malienne, mais aussi avec le groupe rival de l’EIGS, il y a un pas que d’aucuns pourraient allègrement franchir. D’autant que les combats fratricides entre groupes rivaux djihadistes dont la presse se fait régulièrement l’écho, se révèlent souvent des plus sanglants d’un côté comme de l’autre. A moins que toute cette propagande ne véhicule finalement un message contraire visant à laisser croire qu’Iyad Ag Ghali évolue en terrain conquis, avec les bénédictions des notables de ladite région. Quoi qu’il en soit, cette sortie du… sable, du loup du désert est un avertissement sans frais pour Bamako. Mieux, c’est un appel à toujours garder l’arme au pied et à faire preuve de la plus grande vigilance pour ne pas se laisser surprendre. Il y va de la sécurité du pays, et surtout du retour de la paix que les Maliens appellent de tous leurs vœux.

« Le Pays »




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