Son nom figure désormais sur la longue liste macabre des journalistes tués dans le monde. Martinez Zogo, puisque c’est lui qu’il s’agit, ne pourra plus jamais régler son micro. Le 17 janvier dernier, le corps sans vie « dénudé et profané » de cet animateur et chef de la chaîne Amplitude FM, a finalement été retrouvé après que le journaliste a été enlevé. La mort suspecte de ce confrère camerounais, est la preuve, si besoin en est, qu’au pays de Paul Biya, il ne fait pas bon être journaliste critique. En effet, Martinez Zogo qui se disait toujours traqué, avait pour habitude, dans son émission Embouteillage, de critiquer la gouvernance et les accointances entre le pouvoir de Yaoundé et certains milieux mafieux. Il a été tué pour avoir osé relater des faits. Sa témérité et son amour pour ce métier risqué, dans cette « democrature » qu’est le Cameroun, et ses actions en faveur de la promotion de la bonne gouvernance, doivent lui valoir des lauriers, n’en déplaise à ses bourreaux. Mais cela ne suffirait évidemment pas à arrêter le rouleau compresseur déployé au Cameroun, pour écraser des hommes et des femmes de média dont le seul crime est de critiquer le régime camerounais. C’est pourquoi il faut que toute la lumière soit faite sur ce crime insoutenable en ce 21e siècle. L’on peut déjà se féliciter que l’autorité ait, dans un communiqué, indiqué avoir donné des instructions afin de tirer cette affaire au clair. Est-ce pour se donner bonne conscience ? Est-ce pour noyer le poisson ? On attend de voir. En tout cas, il appartient au pouvoir camerounais de tout faire pour que justice soit rendue à la victime et à sa famille.
Cette nouvelle tragédie vient rappeler que la liberté de presse au Cameroun est loin d’être à l’abri de ses prédateurs
D’autant que le Cameroun est coutumier de meurtres de journalistes. Et le plus souvent, face à cela, les enquêtes judiciaires y liées, tournent court. Ce n’est pas étonnant de la part d’un pays où la gouvernance a mal à sa colonne vertébrale. Le risque est donc grand de voir ce dossier pourrir dans les tiroirs surtout si ce crime doit profiter, comme le pensent certains, à l’entourage de Paul Biya. Au demeurant, il se sussure que certaines personnes qui auraient détourné l’argent du contribuable et qui ont été épinglées par Martinez Zogo, sont des gens du pouvoir. L’assassinat d’un journaliste étant considéré par les Nations unies comme un crime contre l’humanité, cette dernière doit réagir. Face aux intimidations, meurtres, enlèvements, détentions arbitraires et tortures des Hommes de médias, quelle est la réaction des Camerounais ? On a envie de dire qu’elle n’est pas suffisante. Sous d’autres cieux, la donne aurait sans doute été autrement. Qui ne se souvient de l’affaire Norbert Zongo qui a ébranlé le pouvoir de Blaise Compaoré au Burkina Faso? D’aucuns diraient que le Cameroun enregistre une presse plurielle, variée et critique vis-à-vis de la gouvernance Biya, certes. Mais cette nouvelle tragédie vient rappeler que la liberté de presse au Cameroun est loin d’être à l’abri de ses prédateurs.
Boureima KINDO
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