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Au Tribunal. Après le braquage d’un domicile… le suspect sauvé par ses chaussures lêkê

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Traoré Tank, 22 ans révolus, placé sous mandat de dépôt le 4 janvier 2023, après s’être introduit par effraction au domicile de dame Mame C. et de son conjoint à Mockeyville, a comparu à l’audience du Tribunal correctionnel de Grand Bassam, le jeudi 12 janvier dernier. Le Tribunal lui reproche d’avoir fait main basse sur une importante somme d’argent et des bijoux précieux, appartenant au couple.

Dans la journée du 31 décembre 2022, Mame C. quitte le domicile conjugal très tôt, pour les dernières courses de la fête de la Saint-Sylvestre et du 1er janvier 2023. Quelques jours plus tôt, son époux, qui réside l’étranger, a regagné la Côte d’Ivoire pour communier avec elle. C’est tard dans la soirée, sous le coup d’une certaine fatigue, qu’elle a regagné la résidence familiale. Et là, quelle ne fut la désagréable surprise de la maîtresse des lieux, de constater que tout est sens dessus-dessous à la résidence. A commencer par le portail qui a sauté. Naturellement, les soupçons de Mme C. se portent sur Tank à qui, sur intervention d’un proche, elle a accepté d’offrir le gîte, dans une pièce inachevée du domaine familial.

Sur plainte de Mame C., la Police s'est rendue sur les lieux, pour le constat d'usage. Entre autres indices, elle a relevé des traces de chaussures plastiques, appelés communément Lêkê.


A l'audience, difficile de faire porter le chapeau de coupable au prévenu, d'autant plus que son "frère" qui s'était également rendu sur les lieux avant l'arrivée de la police, portait également des chaussures en plastique.

- Le président du Tribunal à la plaignante : « Vous connaissiez le prévenu ici présent ? »

- Mame C. : « Non, M. le Président. Je ne le connaissais pas. Il m’a été présenté par cet homme (à côté du prévenu qui exerce le métier de gardien, à proximité de ma résidence. Ce dernier m’a dit qu’ils sont du même village et qu’il cherchait à s’abriter quelque part. C’est ainsi que j’ai accédé à la demande de celui qui me l’a présenté comme son frère. Malheureusement, tout le temps que nous sommes restés voisins, il n’a jamais entretenu les lieux, comme je le lui avais demandé. Il s’est même très mal comporté une nuit, quand il a fait sauter le compteur électrique. Et quand j’ai menacé de faire appel à la police, il m’a répondu qu’il n’en avait cure. Depuis ce temps, comme il rentre très tard la nuit, pour ressortir très tôt le matin, je n’ai jamais pu le rencontrer, pour discuter de la suite à donner à nos rapports de voisinage… Jusqu'au jour des faits graves qui m’ont amenée à porter plainte contre lui, à la Police. »

- Le président du Tribunal : « Vous estimez donc qu’il est bien l’auteur des faits qui lui sont reprochés aujourd’hui ? »

- La plaignante : « Oui, M. le Président, je pense que c’est lui qui a braqué notre domicile et emporté nos biens. »

Interrogé à la barre comme témoin, le « frère », celui qui a facilité les rapports de Tank avec Mame C., a avoué qu’il ne sait rien du caractère du prévenu, même s’ils sont natifs du même village.

- Le procureur de la République : « M. le Président, il est vrai et tout à fait naturel que les soupçons se portent sur le prévenu Traoré Tankélé. Cependant, il n'a reconnu les faits, ni à l’enquête préliminaire de police ni au parquet. Le jour des faits, il portait des chaussures en plastique, appelées communément Lêkê. Il se trouve que le gardien d’en face qui s’est rendu sur les lieux des faits, le même jour, portait également des chaussures de la même matière.

Ce n’est pas que le prévenu ici présent soit forcément innocent des faits qui lui sont reprochés mais des doutes apparaissent sur sa culpabilité. De sorte qu’il ne peut pas être déclaré coupable des faits, pour lesquels il est poursuivi devant ce tribunal. Le Ministère public lui accorde donc le bénéfice du doute et demande sa relaxe.

- Le président du Tribunal : « Après en avoir délibéré, le Tribunal déclare le prévenu non coupable des faits qui lui sont reprochés. Il est donc renvoyé des fins de la poursuite, en raison du doute qui plane sur sa culpabilité. »

Ainsi, Traoré Tankélé vient d’être relaxé, sauvé par ses chaussures Lêkê, qui pourraient être confondues avec celles que portaient aussi son frère du village, présent également sur les lieux, le jour des faits. Par conséquent, le Tribunal déclare également «non recevable », la constitution de partie civile de la victime Mame C., qui réclamait des dommages-intérêts. Cependant, les portes du Tribunal restent ouvertes à la plaignante, qui peut faire appel, dans les limites du délai que lui accorde la Loi.

Une chronique de Mory-Frey Touré




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